Le High-Level Committee s’est réuni le jeudi 5 janvier 2023 sous la présidence du Premier ministre, Pravind Jugnauth. Si aucune nouvelle restriction sanitaire ne sera imposée aux passagers en provenance de Chine, il a été décidé qu’ils feront néanmoins l’objet d’une surveillance de quelques jours.
La flambée de la COVID-19 en Chine à cause de la circulation du sous-variant BF.7 a poussé plusieurs pays à renforcer leurs mesures sanitaires. Si l’État mauricien n’impose pas de nouvelles restrictions sanitaires aux passagers en provenance de l’empire du Milieu ou qui y transitent, il les soumettra néanmoins à un suivi de quelques jours.
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La décision a été prise lors de la réunion du High-Level Committee sur la COVID-19 le jeudi 5 janvier 2023. Plusieurs parties prenantes issues de divers ministères, dont celui de la Santé, ont participé à cette rencontre présidée par le Premier ministre. La situation de la pandémie à travers le monde et à Maurice a été passée en revue.
Outre le contrôle de la température auquel sont déjà soumis tous les passagers, ceux en provenance de Chine ou qui y ont transité feront l’objet d’un suivi pendant les premiers jours de leur séjour à Maurice. « Il n’y aura aucune restriction sur l’arrivée des passagers. Il n’y aura qu’une surveillance de quelques jours », confirme le Dr Ashwamed Dinassing, directeur des services de santé.
Cette mesure s’appliquera tant aux Mauriciens qu’aux étrangers. Selon lui, le pays n’a pas besoin d’imposer des restrictions sanitaires vu que la majorité de sa population est déjà vaccinée contre la COVID-19 et qu’il a atteint l’immunité collective.
Un avis que partagent d’autres professionnels de santé. « Il n’y a pas de réel besoin de renforcer les mesures de contrôle des passagers en provenance de Chine », estime le Dr Shameem Jaumdally, un virologue mauricien qui exerce en Afrique du Sud. Il prend le contre-pied des pays qui ont choisi d’instaurer des mesures de vigilance à l’égard de ces passagers, à l’instar de l’Espagne, des États-Unis, de la France et d’Israël, tandis que d’autres envisagent d’imposer des restrictions.
Le virologue mauricien est d’avis qu’il n’est pas nécessaire d’instaurer des restrictions car l’endémicité est déjà établie dans la plupart des pays. Pour lui, ce sera impossible d’empêcher que ce qui se passe en Chine n’arrive à Maurice. « Ce n’est qu’une question de temps et de timing. Je ne crois pas qu’il faille changer quelque chose en exerçant une surveillance plus stricte des passagers », fait ressortir le Dr Jaumdally.
Le Dr Sivalingum Ramen, ancien directeur général des services de santé, plaide, lui, pour des tests aléatoires. « Il faudrait aussi un séquençage des cas positifs afin de savoir s’il y a de nouvelles variantes et suivre les patients pour voir comment le virus évolue. »
Séquençages menés du 6 septembre au 15 novembre 2022 | |||||||
Date | BA.2 | BA.4 | BA.5 | BE.1/BF | BA.2.75 | BQ.1 | XBB.1/XBB.2/XBB.3 |
6 sept. - 26 oct. | 7 | 6 | 147 | 22 | 78 | 4 | 1 |
1 nov. - 11 nov. | 1 | 70 | 8 | 3 | |||
9 nov. - 15 nov. | 1 | 5 | 53 | 4 | 12 | ||
6 déc. - 12 déc. | 1 | 1 | 51 | 9 | 10 | ||
Total | 9 | 6 | 154 | 22 | 252 | 25 | 26 |
Le sous-variant XBB d’Omicron déjà à Maurice
Le sous-variant XBB.1.5 d’Omicron se propage rapidement dans plusieurs pays, notamment aux États-Unis où il pourrait devenir le virus dominant. D’autres sous-variants de ce type sont déjà en circulation à Maurice depuis octobre 2022, selon le Dr Ashwamed Dinassing (voir tableau).
Mais il ajoute qu’il n’y a pas lieu de s’affoler vu que le pays a atteint l’immunité collective. Selon lui, le virus est là depuis quelques mois et il ne représente pas un véritable problème sanitaire. « Nous sommes chanceux que la majorité de la population soit déjà vaccinée. Cependant, la vigilance reste de mise. »
Il prévient que le sous-variant XBB peut être fatal pour ceux qui n’ont pas été vaccinés contre la COVID-19. Ses symptômes sont presque les mêmes que ceux des autres sous-variants d’Omicron, qui provoquent une toux sèche. La personne infectée peut aussi ne pas avoir de fièvre. Il souligne qu’il n’y a pas de maladies sans symptôme et que chacun se manifeste d’une façon ou d’une autre.
Un patient ayant contracté le sous-variant peut présenter un voire tous les symptômes de la COVID-19 : toux, fièvre, écoulement du nez, courbatures ou encore des maux de gorge. « Il y a beaucoup de guérisons lorsque les traitements appropriés sont administrés. » Le Dr Dinassing précise que les symptômes peuvent être légers mais affaiblir rapidement la personne infectée. Le Dr Shameem Jaumdally indique que la transmission du virus XBB se fait plus rapidement que les autres sous-variants d’Omicron. Il ne cause pas de maladie sévère, selon le virologue mauricien. « Peu de patients ayant contracté ce sous-variant ont été hospitalisés ou sont décédés », affirme-t-il.
Le sous-variant XBB.1.5 est un recombinant (sous-variant créé par la combinaison de deux sous-variants d’Omicron). Il a été détecté pour la première fois en octobre 2022, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’organisation onusienne estime que le XBB.1.5 est le variant du SRAS-CoV-2 le plus transmissible jamais détecté.
Le sous-variant BF.7 expliqué
Considéré comme responsable de la flambée des cas de COVID-19 en Chine, le sous-variant BF.7 ne cesse de faire parler de lui. Craignant la menace d’une résurgence de nouveaux cas, plusieurs pays dont la France ont instauré des restrictions vis-à-vis des passagers en provenance de Chine. Selon des études, le BF.7 est hautement contagieux. Il peut infecter entre 10 et 18 personnes, contre environ cinq pour les autres sous-variants d’Omicron, d’après les estimations. Si le BF.7 ne se présente pas comme étant plus virulent, c’est sa forte contagiosité qui inquiète. Sa période d’incubation plus courte que les autres suscite aussi des craintes.
Dominance du sous-variant BA.2.75
C’est le sous-variant BA.2.75 qui a été le plus présent à Maurice au cours des derniers mois de 2022, selon les résultats des exercices de séquençage. Pas moins de 201 cas ont été détectés dans les échantillons analysés.
Le sous-variant est suivi du BA.5 avec 153 cas ; du BE.1/BF avec 22 cas ; du BQ.1 avec 16 cas ; du XBB.1/XBB.2/XBB.3 et du XBB.1 avec 12 cas et quatre cas respectivement ; du BA.2 avec huit cas et du BA.4 avec quatre cas. Lors du dernier exercice dont les résultats ont été communiqués le vendredi 6 janvier 2023, il ressort que c’est le BA.2.75 qui est prédominant. Sur les 82 échantillons récoltés, il y a eu 51 cas de BA.2.75, suivis de 10 cas de XBB/XBB.1 et de neuf cas de BQ.1 (voir tableau).
54 cas actifs et une campagne de vaccination au point mort
Le pays comptait 54 cas actifs de la Covid-19 sur les 56 cas positifs détectés en une semaine selon les informations communiquées par le ministère de la Santé le vendredi 6 janvier. 15 patients ont aussi été admis au New ENT Hospital. Parmi deux patients non-vaccinés sont sous ventilation et deux malades, partiellement vaccinés, ont été placés sous oxygène. Les 11 autres sont dans la salle générale.
De nouveaux résultats de séquençage sont aussi tombés. Il s’agit des résultats des prélèvements sur 89 échantillons récoltés du 6 au 12 décembre 2022. (Voir plus loin).
Il est aussi à noter que la vaccination contre la Covid-19 stagne. En effet, en une semaine seulement, 14 personnes ont fait leur première dose de vaccin, avec le nombre qui passe de 1 029 080 le 30 décembre dernier à 1 029 094 le 6 décembre. 17 personnes ont fait leur deuxième dose durant la même période. Le nombre est passé de 992 169 à 992 186. Au niveau du premier booster dose, ils ont été 41 à avoir été inoculés. Le nombre est passé de 240 957 à 240 998. Deux enfants ont aussi fait leur deuxième dose de vaccin.
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