Le monde a franchi ce dimanche le cap des 10 millions de contaminés au nouveau coronavirus, qui continue de faire des ravages aux Etats-Unis et semble redémarrer en Chine.
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L'Europe est le continent le plus touché, avec 2,6 millions de cas mais, en nombre de morts, les Etats-Unis sont largement en tête : ils comptabilisent plus de 125.000 décès, alors que le bilan total des morts approche le demi-million.
Le retour à la normale dans de nombreux pays ne doit pas faire oublier que le rythme de la pandémie continue de s'accélérer dans le monde : ainsi, le nombre de cas déclarés a doublé depuis le 21 mai et plus d'un million de nouveaux cas de Covid-19 ont été enregistrés sur les six derniers jours.
"Grave et complexe"
Samedi, les Etats-Unis ont passé la barre des 2,5 millions de contaminations, la pandémie semblant hors de contrôle dans le sud du pays. La Floride notamment a enregistré un nouveau record, avec 9.585 nouveaux malades et 24 morts sur une journée.
Pour le gouverneur de l'Etat, Ron DeSantis, il y a une "vraie explosion" de la maladie chez les jeunes qui ont renoué avec les plages et les fêtes nocturnes à la faveur du déconfinement.
Berceau de la pandémie, née en décembre à Wuhan, dans le centre du pays, la Chine croyait en avoir fini avec le Covid-19. Las, le virus a refait son apparition mi-juin à Pékin, au point que les autorités ont dû se résoudre à fermer les écoles et à confiner plusieurs milliers de personnes dans les zones résidentielles jugées à risque.
Dimanche, les autorités locales ont annoncé le confinement du canton d'Anxin, situé à 60 kilomètres au sud de Pékin, après la découverte d'une dizaine de cas liés au rebond épidémique pékinois.
A Pékin, où 311 cas ont été diagnostiqués et quelque 7,7 millions de personnes testées, "la situation épidémique est grave et complexe", a reconnu dimanche Xu Hejian, un porte-parole municipal.
"Je porte un masque"
En revanche, la Corée du Sud poursuit son retour à la normale. Le pays a réussi à maîtriser la situation grâce à une stratégie très poussée de tests et de traçage des contacts des personnes infectées, sans même imposer de confinement obligatoire.
Résultat, les spectateurs seront à nouveau autorisés à assister aux rencontres sportives, ont annoncé dimanche les autorités. Ailleurs dans le monde, la situation est contrastée.
Masque obligatoire dans certains lieux publics et feu vert au rétablissement de mesures restrictives : le gouvernement iranien a décrété la remobilisation dimanche, au lendemain d'un appel du guide suprême à la vigilance.
Pays le plus touché par la pandémie au Moyen-Orient, l'Iran a enregistré un record de 144 décès au cours des dernières 24 heures, un plus haut en près de trois mois qui porte le bilan national à 10.508 morts.
"Je porte un masque" : en dépit d'une campagne de santé publique pour inciter les Iraniens à sortir couverts, seulement "50% des passagers du métro portent des masques" et "encore moins dans les bus", a déploré le maire de Téhéran Pirouz Hanachi.
Accélération
L'épidémie s'accélère aussi en Inde, qui a dépassé les 500.000 cas de coronavirus, et enregistré un record de quelque 18.500 cas en une seule journée samedi.
"Contrairement à la Chine, où la pandémie était relativement plus concentrée, autour de Wuhan et de quelques autres villes, l'Inde a une diffusion plus étendue qui rend les choses un peu plus compliquées pour le système de santé", a expliqué à l'AFP Anant Bhan, un expert en santé publique.
Mais le Sri Lanka voisin, où seules 11 personnes ont succombé au virus, a mis fin dimanche aux mesures de confinement qui avaient été réintroduites fin mai, dans la crainte d'un rebond épidémique.
En Amérique Latine, la Bolivie a connu samedi un record de cas quotidiens de coronavirus, soit 1.253 infections supplémentaires, portant le nombre totale à 30.000. "Nous entrons dans une phase d'augmentation rapide des cas de Covid-19", a reconnu le ministre de la Santé, Eidy Roca.
Plan de relance
En Europe, le déconfinement est largement entamé, et l'heure est à la définition d'une stratégie économique pour sortir de la crise.
En Grande-Bretagne, le Premier ministre Boris Johnson s'apprête à dévoiler un ambitieux plan de relance, à base de grands travaux d'infrastructure (routes, écoles, hôpitaux, prisons), pour soutenir l'économie du pays.
Pas question de revenir à "l'austérité comme il y a dix ans", a assuré M. Johnson au Daily Mail. Selon le journal, le chef du gouvernement va dévoiler ce plan, qu'il décrit comme un "très grand moment", lors d'un discours mardi.
L'Arabie saoudite va devoir elle se passer de 10,6 milliards d'euros de recettes tirées du pèlerinage de la Mecque, et ce alors que le premier exportateur de brut au monde est déjà frappé de plein fouet par la chute des prix du pétrole et l'impact économique du confinement.
Après avoir accueilli 2,5 millions de pèlerins en 2019, le royaume a dû se résoudre à n'accepter que 1.000 fidèles cette année, pour cause de pandémie.
"Zéro vente, zéro revenu", résume Ahmed Attia, un expatrié égyptien de 39 ans qui travaille pour une agence de voyage dans la ville sainte.
AFP
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