Après sa déroute électorale du 10 novembre, le MSM amorce sa relance sous la houlette de Pravind Jugnauth, en entamant des réformes internes et des réflexions stratégiques pour rebondir politiquement. Lors de rencontres avec des partisans, l’ex-Premier ministre se serait dit prêt à céder la direction du parti, mais ils l’ont encouragé à poursuivre son rôle de leader.
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Après dix jours de pause, le Mouvement socialiste militant (MSM) reprend progressivement ses activités. La formation politique, dirigée par l’ex-Premier ministre Pravind Jugnauth, se remet d’une défaite retentissante essuyée lors des élections générales du 10 novembre. L’Alliance Lepep, qu’elle pilotait, a été balayée par l’Alliance du Changement, avec un score sans appel de 60-0, les écarts entre les candidats des deux blocs étant particulièrement significatifs.
La semaine dernière, Pravind Jugnauth a regagné le quartier général du MSM, situé au Sun Trust, pour animer une série de réunions. Ces rencontres avaient pour but d’analyser les causes de cet échec électoral inédit et d’évoquer la marche à suivre. Lors de ces échanges, plusieurs facteurs explicatifs ont été évoqués, notamment les bandes sonores controversées diffusées par « Missie Moustass » sur les réseaux sociaux, ainsi qu’une campagne électorale comportant des défauts stratégiques et au niveau de la communication.
Au cours de ces rencontres avec les partisans et membres du MSM, Pravind Jugnauth aurait indiqué être disposé à céder la direction du parti à quelqu’un d’autre. Toutefois, les participants l’ont encouragé à poursuivre son rôle de leader, affirmant qu’il demeure une figure essentielle du MSM.
Le processus de restructuration du parti a également été abordé. Il pourrait passer par un exercice de réforme profonde afin de devenir plus efficient. Selon des membres de la direction, le MSM a souffert de son rôle prépondérant dans la gestion des affaires gouvernementales, ce qui a conduit à un certain relâchement dans le fonctionnement interne. Une révision de son organisation est envisagée pour le rendre plus opérationnel et mieux préparé pour les échéances à venir.
Pravind Jugnauth devrait également effectuer ses premières sorties publiques depuis les élections dès décembre. Ces apparitions, prévues dès le début du mois, pourraient marquer une étape importante dans la reconquête de la base militante et la reconsolidation de l’image du MSM auprès des sympathisants.
La participation du MSM aux élections municipales, si elles ont lieu début 2025, n’a pas été abordée. Aucune décision n’a donc été prise jusqu’ici. Ce qui semble déjà exclu toutefois, c’est une participation en équipe avec le PMSD, lequel a d’ailleurs déjà annoncé sa rupture avec le MSM, enterrant ainsi L’Alliance Lepep.
Président du NEF : le Dr Raffick Sorefan démissionne du MSM
Président du National Empowerment Foundation (NEF) depuis 2020, Raffick Sorefan a décidé de démissionner du Mouvement socialiste militant (MSM), parti qu’il avait rejoint en février 2017. Ancien député de la circonscription n° 15 (La Caverne/Phœnix), de 2010 à 2019, et secrétaire parlementaire privé de 2017 à 2019, il avait démissionné du Mouvement militant mauricien (MMM) en mars 2015 pour rejoindre le Mouvement Patriotique, avant de rallier ensuite le MSM. Dans une correspondance envoyée mercredi à Joe Lesjongard, président du MSM, mais aussi son unique député nommé leader de l’opposition la semaine dernière, Raffick Sorefan explique qu’il a pris la décision de démissionner avec effet immédiat du MSM. Il a également remercié Joe Lesjongard et le leader, Pravind Jugnauth, « pour l’opportunité et le soutien donnés pour me permettre d’atteindre le meilleur dans ma carrière politique ». Il a aussi ajouté ceci : « Notre amitié durera pour toujours. » Le Dr Sorefan a également été maire et conseiller municipal de Quatre-Bornes en 1995.
Environnement : une stratégie durable pour un avenir meilleur
Le dérèglement climatique et ses impacts alarmants sur la planète exigent des actions urgentes. Pour le ministre de l’Environnement, Rajesh Bhagwan, la sécurité alimentaire, la sécurité civile et le bien-être de tous nécessitent une stratégie de développement durable. Face à ces défis, il s’engage à transformer Maurice en plaçant l’écologie au cœur des priorités nationales.
L’incendie récent au centre d’enfouissement technique de Mare-Chicose, qui a perturbé les habitants des régions avoisinantes, illustre l’urgence d’une gestion efficace des déchets solides. Il en est de même en ce qu’il s’agit des récents cas de leptospirose qui soulignent également la nécessité d’améliorer la salubrité publique. Rajesh Bhagwan affirme que la gestion durable des déchets et des eaux usées est « largement en retard ».
Son ambition est donc claire : une reconquête écologique qui garantit une meilleure qualité de vie. « De l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, à ce que nous mettons dans nos assiettes, tout doit être revu pour assurer un avenir sain à nos enfants et leurs descendants », insiste-t-il. Pour y parvenir, plusieurs mesures phares seront adoptées :
- Un audit technique du centre de Mare-Chicose.
- La mise en place du tri des déchets à la source et d’usines de recyclage.
- Le renforcement de la police de l’environnement avec davantage de moyens.
- La finalisation d’une stratégie nationale d’aménagement des terres en collaboration avec le ministre des Terres.
Rajesh Bhagwan prévoit aussi d’inscrire le droit à un environnement sain dans la Constitution. Cela impliquera une réforme des lois sur les projets de développement et la réintroduction de l’ESA Bill pour garantir une protection accrue de la nature.
Sunil Dowarkasing : « Il y a énormément à faire »
La liste des priorités pour le secteur de l’environnement est longue, selon Sunil Dowarkasing, ancien cadre de Greenpeace et écologiste. « Il y a énormément à faire, car l’environnement a été le parent pauvre du précédent gouvernement au cours des dix dernières années, depuis la dissolution de la commission Maurice Île Durable (MID) », indique-t-il.
Parmi les priorités auxquelles le ministre de l’Environnement devrait s’atteler avec des technologies modernes figure le problème de l’érosion des plages. Selon Sunil Dowarkasing, les techniques utilisées jusqu’à présent n’ont pas donné les résultats escomptés. Il estime que le ministre Rajesh Bhagwan devrait revisiter le rapport qu’il avait commandité lors de son précédent mandat au début des années 2000, le Baird Report, qui recommandait des mesures concrètes pour prévenir l’érosion des plages. Parmi celles-ci figurait le retrait des filaos situés à moins de 50 mètres à l’intérieur des terres à partir du « high water mark ». « Les filaos sont une cause majeure de l’érosion de nos plages », affirme-t-il. Il suggère aussi que le ministère impose un moratoire sur tous les EIA octroyés au cours des cinq dernières années, mais encore non exploités. « Les EIA pour les projets hôteliers sur le littoral doivent être revus en attendant qu’une étude de capacité soit effectuée », explique-t-il. Cette mesure permettra de déterminer si les zones côtières peuvent réellement supporter de nouveaux projets. Sunil Dowarkasing souligne la nécessité pour le ministère de collaborer avec celui de l’Agro-industrie afin de stopper la déforestation « pour nous protéger des effets du changement climatique ».
Enfin, il propose la création d’un comité permanent pour traiter les 67 zones identifiées comme sujettes aux inondations. Il appelle à l’adoption de l’« Environmental Sensitive Areas Bill » et à l’introduction d’une « Sustainable Development Act » pour garantir un avenir écologique à Maurice.
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