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Contrefaçon - Faux permis de conduire : le modus operandi des escrocs

C’est l’histoire de l’arroseur arrosé. Des centaines de personnes, croyant faire l’affaire du siècle, ont en fait été tout bonnement dupées par des faussaires de permis de conduire. Ils leur avaient donné la garantie que les Rs 15 000 à Rs 20 000 qu’elles déboursaient leur permettraient d’obtenir le précieux sésame. Or, elles se sont retrouvées avec un vrai faux permis de conduire. Voici le modus operandi des faussaires. 

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C’est en face des Casernes centrales de Port-Louis que se déroulent les négociations. Les escrocs opèrent en civil. Une fois leurs proies repérées – en l’occurrence les aspirants conducteurs ayant pour habitude d’attendre l’arrivée des moniteurs d’auto-écoles –, ils lancent leurs filets. Les apprenants, qui ne détiennent qu’un Learner, espèrent désespérément obtenir le précieux sésame qui leur permettra de prendre la route. Sauf qu’ils doivent encore passer l’étape de l’examen de conduite. 

Lorsque les faussaires leur propose de zapper cette étape en payant la modique somme de Rs 15 000 à Rs 20 000 pour obtenir le permis de conduire, les aspirants conducteurs trouvent l’offre juteuse. Ceux qui veulent obtenir un permis pour d’autres types de véhicules, tels que les motocyclettes, les taxis, les minibus, les autobus ou les camions, entre autres, doivent débourser une somme additionnelle. Certains apprenants ne résistent pas à l’offre et finissent par se laisser tenter. 

Saisie d’appareils 

« Un premier paiement est fait avant la réalisation du document. Le reste après la livraison », indique-t-on. Pour que la mise en scène fasse plus vraie que nature, les faussaires présentent à leurs proies un Cahier d’entrées dans lequel ces dernières sont invitées à apposer leur signature au moment de réceptionner les faux permis de conduire. 

« La majorité des détenteurs de faux permis ne sait pas qu’ils ont des documents contrefaits en sa possession. Ils se sont fait berner par des opportunistes », explique un haut gradé du Central Criminal Investigation Department (CCID). Ce dernier, sollicité le vendredi 30 août 2019, indique que 17 détenteurs de faux permis ont été cuisinés rien que pour cette journée. 

Ces interpellations font suite à la saisie d’appareils de présumés escrocs la semaine dernière. Pas moins de 1 100 noms y figurent. Ces personnes seront interpellées une à une pour donner leur version des faits aux enquêteurs. Il se trouve que près de 660 permis de conduire falsifiés sont en circulation dans le pays. 

Smart Cards et vérifications sur place réclamées 

Depuis deux semaines, le sergent Barlen Munusami, dont la signature a été copiée puis reproduite sur les faux permis de conduire, collabore avec le CCID dans cette enquête. Dans une déclaration au Défi Plus, le sergent demande aux autorités d’introduire des permis de conduire qu’il sera impossible de reproduire et d’être intransigeantes lors des vérifications. « Des Smart Cards doivent être introduites afin de remplacer les permis de conduire actuels. Ces nouveaux permis de conduire devraient être accompagnés d’un mécanisme visant à déjouer les ruses des escrocs. Pour sécuriser la mise en opération de ces Smart Cards, la police doit introduire un système permettant de faire des vérifications sur place à l’aide d’un appareil hautement performant », propose le sergent Barlen Munusami.  C’est lui qui a alerté le CCID sur la possible existence d’un réseau de faussaires. Les faux permis de conduire, en circulation ou qui étaient en passe d’être remis aux aspirants conducteurs, portaient une copie de la signature scannée de Barlen Munusami. 

 

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