Fortes de la confiance des citoyens, ayant fait la preuve de leur indépendance et de leur efficacité, les associations de consommateurs sont paradoxalement traditionnellement négligées, voire dédaignées par les décideurs politiques.
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Quelques exemples pourront mieux illustrer cette prise de position. La portabilité des numéros de téléphone mobile demeure un mystère pour les institutions qui ont la responsabilité de sa mise en application. Les associations des consommateurs avaient mis leur espoir sur la fusion annoncée de l’Icta et de l’IBA. L’on attend toujours les recommandations des consultants à cet effet.
Dans le secteur bancaire, la portabilité des numéros de compte permettant de changer de banques plus facilement et ainsi stimuler la concurrence se fait toujours attendre. Suivant le peu de considération qu’accordent les décideurs politiques à la protection des consommateurs, la Banque de Maurice n’a pas trouvé une seule occasion pour inviter les organisations de consommateurs pour des consultations.
Même son de cloche chez les régulateurs sectoriels. Mise à part la Competition Commission, qui se fait un devoir de communiquer avec les organisations de consommateurs, aucun des régulateurs sectoriels, que ce soit l’IBA, la FSC, l’Icta, n’ont daigné initier des consultations avec les représentants des consommateurs.
Qu’en est-il de la MBC-TV ? Puisant ses revenues des poches des consommateurs, elle trouve très peu d’occasions pour permettre aux organisations de consommateurs de s’exprimer. Pourtant, la MBC Act souligne le devoir de la MBC d’éduquer. La requête de la CAP pour une série d’émissions pour éduquer les consommateurs a été ignorée. C’est uniquement après la présentation du Budget que les organisations de consommateurs sont sollicitées. Pire, le seul dossier consacré aux conseils d’achats de fin d’année est programmé, chaque année, le dernier mercredi de novembre, à une heure tardive, Qui veut gagner des millions et Loto oblige.
Pour terminer cette litanie, comment expliquer que, lors des consultations pré-budgétaires, les associations de consommateurs sont invitées dans le même groupe que les associations agissant en faveur de groupes spécifiques, tels que les épileptiques ou autres personnes souffrant de diabète. Et encore, la parole est donnée aux associations de consommateurs en dernier, quand toutes les autres associations à vocation sociale avaient épuisé leurs listes de requêtes.
En l’absence de l’adoption des Principes directeurs des Nations unies sur la protection des consommateurs, les décideurs politiques et leurs conseillers n’auront jamais compris que les organisations de consommateurs sont des acteurs socio-économiques de ce pays.
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