Consommation : le cours du pétrole prend de l’altitude

Le Petroleum Pricing Committee a de quoi s’inquiéter. Le prix du pétrole sur le marché mondial est sur l’ascendance. Comment se présente la situation ? Éléments de réponse.

Quel est le prix dans le monde ? 
À 11h 32, mardi 30 avril, le baril du Brent sur le marché s’est échangé à 72,12 dollars selon les données de l’agence financière Bloomberg. Donc, depuis le début de l’année, le prix du Brent - une des deux références dans le négoce du pétrole – a connu une progression de 32 % sur le marché mondial. 

Quelles sont les raisons expliquant cette hausse ? 
D’une part, les États-membres de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) ont décidé de réduire leur production afin que les prix atteignent un niveau qui leur soit satisfaisant. D’autre part, les sanctions des États-Unis contre l’Iran prennent effet – sans dérogation aucune – à partir du 2 mai. Et l’Arabie Saoudite, principal exportateur du pétrole au monde, semblerait peu enclin à booster sa production pour remplacer le quota iranien.

Coût des produits pétroliers raffinés

(Source : Statistics Mauritius)

Qu’en est-il à Maurice, importateur net de produits pétroliers ? 
Depuis le 12 janvier, le prix du litre d’essence et du diesel est à Rs 47 et Rs 38 respectivement. Si le prix est maintenu à ce niveau, c’est grâce au soutien venant du Price Stabilization Account, un fonds permettant de maintenir un prix au détail aussi longtemps que possible même si le prix sur le marché mondial – incluant les primes pour la raffinerie – flambe.

Et le taux de change ? 
Les factures sont libellées en dollars. Le transfert télégraphique sortant au 30 avril a été de Rs 35,7024 par dollar. Le 3 janvier 2019, le cours a été de Rs 35,0603.

Doit-on s’attendre à un réajustement et quel sera l’impact sur les affaires ?
 L’économiste Éric Ng explique : « À plus de 70 dollars le baril, il y a matière à se poser des questions. Tout dépendra du niveau du fonds de stabilisation. Si le fonds est grandement déficitaire, en toute logique le prix à la pompe devrait augmenter. Et dans cette éventualité, le coût des opérations au sein des entreprises serait à la hausse. Mais n’occultons pas le fait de la dimension politique. Nous sommes dans une année électorale. Est-ce que le gouvernement prendrait le risque d’accepter une augmentation du prix au détail ? »