Conflits de voisinage : agressée à coups de bâton et de barre de fer, Noëllette voit sa maison saccagée

« Sa tapaz vit kraze la ek lavoi sa misie la rest dan mo latet. » Propos de Noëllette, 50 ans. Dimanche soir, quatre voisins l’ont agressée à coups de bâton et de barre de fer chez elle, à Beau-Vallon. Ils ont aussi vandalisé plusieurs panneaux de vitres de son domicile.

Noëllette * (prénom modifié) est traumatisée. Elle vit la peur au ventre. « Ces gens terrorisent tout le voisinage », nous dit-elle. Elle raconte que samedi soir, ses voisins s’amusaient. « Zot ti pe fer griyad. Depi lor balkon zot inn komans zour mo garson. Nou pas finn pran kont. » Mais les voisins auraient continué à leur lancer des injures. « On n’y a toujours pas prêté attention », ajoute-t-elle.

Le lendemain, alors que Noëllette pensait que sa journée de dimanche allait être calme, les choses se sont envenimées. Durant la journée, elle avait des invités. Dans la soirée, son époux et sa fille sont sortis et elle était seule dans sa maison à Beau-Vallon. « Les quatre voisins en ont profité pour m’attaquer. Ils sont arrivés et ont lancé des injures. J’ai essayé de verrouiller les portes », précise-t-elle.

En jetant un coup d’œil par la fenêtre, elle a constaté que les voisins étaient devant le seuil de sa porte. « Ils sont parvenus à avoir accès dans la cour et m’ont surprise. J’ai été rouée de coups de bâton et de barre de fer. J’ai été frappée sur tout le corps. Heureusement que d’autres voisins sont arrivés et ont pu me tirer de leurs griffes. J’ai alors entendu qu’ils brisaient les vitres de ma maison », nous explique Noëllette, qui n’arrive pas à chasser ces affreuses images de son esprit.

D’autres voisins sont venus à son aide et ont alerté la police de Mahébourg. « J’ai alerté mon époux, qui était en route pour la maison. Il a failli être agressé lui aussi, mais en voyant les gens devant le portail, il s’est vite rendu au poste de police », explique-t-elle. Finalement, Noëllette a pu sortir pour rejoindre son époux.

« Les policiers ont mis du temps avant de venir », s’indigne-t-elle. Blessée à la main et ayant eu des ecchymoses sur tout le corps, Noëllette a été emmenée à l’hôpital pour les premiers soins avant de consigner une déposition pour agression. La fille de Noëllette est également traumatisée par cette affaire.

Lundi, la police de Mahébourg a procédé à l’arrestation des quatre suspects : un couple et leurs deux enfants. Ils nient en bloc avoir agressé et saccagé la maison de Noëllette. à la place, ils ont eux aussi consigné une déposition à la police disant que Noëllette et d’autres voisins les ont injuriés et sont venus les voir avec des gourdins et des barres de fer, et qu’ils n’ont fait que se défendre. De plus, l’une des personnes suspectées a soutenu avoir été victime d’attouchement et d’agression.

Ils ont toutefois comparu en cour de Mahébourg mardi sous une charge provisoire d’agression et de vandalisme. Ils ont été libérés sous caution et ont quitté la localité. « Comment se fait-il qu’ils soient sortis après seulement un jour en cellule policière ? » se demandent Noëllette et les autres gens du voisinage. « Je n’arrive plus à vivre », se lamente-t-elle.