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Conditions de travail «déplorables» : des membres de la SMF ont le blues

Installations précaires ou délabrées, sujettes aux infiltrations, sanitaires d'un autre temps, ou exposant à des risques, déploiement dans un lieu sans action... Le moral des troupes est au plus bas chez deux équipes de la Special Mobile Force, stationnées respectivement à Highlands-Rose et à l’hôpital de Souillac. Ces conditions « déplorables » ont fait l'objet d'une déclaration enregistrée dans la main courante de la police, lundi 19 avril. 

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« O mwin sanz latent la ». Ils disent avoir frappé à plusieurs portes. Mais « zot pa fer nanye ». C'est la grogne chez les soldats de la Special Mobile Force (SMF) postés à Highlands-Rose et à l’hôpital de Souillac. Ils ont le sentiment d'avoir été abandonnés. Et en veulent pour preuve l'indigence des installations où ils sont stationnés. Lundi 19 avril, l'un d'eux, affecté comme sentinelle, a consigné un mémo auprès d'un inspecteur de police, à Highlands-Rose.

Le policier effectuait une patrouille et la sentinelle a saisi l'occasion pour attirer son attention sur son lieu de travail. Il n’a pas caché son indignation à l'inspecteur lui faisant voir l’état misérable de l’abri où lui et ses collègues sont cantonnés. Le policier a alors tout de suite fait remonter l’information, en enregistrant la déclaration dans la main courante, le même jour. Y sont expressément mentionnées les « conditions déplorables » dans lesquelles la sentinelle et son équipe évoluent, « contrairement à un ACP, qui travaille dans un bureau équipé d'un climatiseur ». Elle ajoute ne pas percevoir de revenu supplémentaire pour travailler dans un tel inconfort et qu’il s’agit d’un « gaspillage de main-d’œuvre » dans un lieu isolé.

« Tente trouée »

La dénonciation se fait l'écho de récriminations partagées par de nombreux collègues. Les langues se délient parmi d'autres éléments de la SMF. L'un d'eux nous fait faire un 'tour du propriétaire' :  « Nous sommes sous une tente trouée et, lorsqu’il pleut, il est impossible de rester au sec. L’eau de pluie s’infiltre, descend directement sur nous. Elle tombe sur les chaises et la table qu’on utilise pour travailler ».

SMF

Un autre membre de l'équipe nous fait remarquer que la rue est constamment déserte. Il a du mal à comprendre la nécessité de cette affectation à cet endroit : « Sivil pa pase ditou sa sime la, zis lapolis ki vinn met tchek. Perdi resours dan vid sa ». 

À Souillac, nous partons à la rencontre d'une équipe qui a, elle, une mission bien définie : assurer la sécurité de l’hôpital, converti en centre de quarantaine pour les patients dialysés et le personnel soignant testé positif à la Covid-19. Mais, sur le plan des installations, les soldats sont logés à la même enseigne. Non seulement, ils se retrouvent sous une tente trouée et gonflée, mais, pour leur plus grande inquiétude, doivent « utiliser les mêmes toilettes que le gardien de l’hôpital. Celui qui est posté au niveau de l'accès des patients positifs entrant dans le centre. Il y a seulement un lavabo pour l'hygiène ».

smf

Mais les risques sanitaires et les problèmes de salubrité ne sont pas la seule préoccupation de ces membres des forces spéciales. La précarité des infrastructures est criante : « Lorsqu’il pleut, nous sommes obligés de surveiller la rallonge électrique qui nous fournit du courant et de la déplacer afin de ne pas être électrocutés ». Tout cela parce que « pe ankor servi enn vie latent troue ».

Le commandant de la SMF : « Nous sommes en situation de crise »

Du côté de la hiérarchie, on relativise. Anil Kumar Dip, le commandant de la Special Mobile Force, se défend de ne pas être à l'écoute : « Tou sa bann problem la fini solvd, fini fer leneseser ». Quand nous objectons que c’est un autre son de cloche que nous font entendre les trois officiers de la SMF, il fait valoir que ses hommes doivent faire preuve de professionnalisme. « Nous sommes exposés de par la nature de notre travail. Il faut être forts physiquement et mentalement. Nous suivons une formation poussée pour cela. Car nous sommes appelés à opérer dans les situations difficiles. C’est cela notre mission. Nou pa kapav espek konfor dan enn barak ek 'peace time’. Nous sommes en situation de crise, l’intérêt du pays et du peuple est primordial », martèle-t-il.

Dip

Anil Kumar Dip ajoute que si ses hommes rencontrent de vraies difficultés, « qu’ils nous le disent et nous ferons le nécessaire. Mo finn al lor terin pou gete si mo bann zom pe 'operate' dan bann kondisyon 'as far as possible' korek », précise-t-il. Et de souligner que les horaires de travail sont convenablement organisés, avec des pauses pour tous ceux dont il a la charge.

 

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