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Commission d’enquête sur la drogue : 28000 cartes SIM au nom d’un seul abonné

Kailash Harkoo. Kailash Harkoo.

Accounts Clerk à Happy Planet Ltd, il possède 28 000 cartes SIM ! Quatre d’entre elles ont servi à communiquer avec des détenus, dont Peroomal Veeren.

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Il achète plus de 200 cartes SIM par semaine. C’est ce qu’a affirmé Kailash Harkoo, employé chez Happy Planet Ltd, une filiale de la compagnie Atom. Cet Accounts Clerk a été convoqué devant la Commission d’enquête sur la drogue, le lundi 7 août. La raison : il possède 28 000 cartes SIM enregistrées à son nom et ce, depuis 2013. Le jeune homme, résidant à La Tour Koenig, dit n’avoir rien fait de mal et précise qu’il achète ces cartes SIM à des fins professionnelles.

Cartes pour touristes

« Nous offrons des cartes SIM aux touristes chinois lorsqu’ils sont en vacances chez nous », a-t-il déclaré.

Selon les données de la Commission d’enquête, quatre des 28 000 cartes SIM ont été en communication avec des prisonniers dont Peroomal Veeren et Jean Jimmy Alexis. Kailash Harkoo dit ne pas connaître l’existence de ces appels et n’a jamais entendu parler de Peroomal Veeren.

Extraits de l’audition DE Kailash Harkoo - Paul Lam Shang Leen : «Ou enn danze piblik»

Paul Lam Shang Leen : Où travaillez-vous ?
Kailash Hurkoo : Pour le compte d’un tour-opérateur, Happy Planet Ltd.

PLSL : Depuis quand ?
K. H. : J’ai intégré la compagnie en 2012.

PLSL : Avez-vous un contrat avec l’opérateur de téléphonie mobile, Emtel?
K. H. : Ce n’est pas vraiment un contrat. Nous achetons seulement des cartes SIM pour offrir à nos clients chinois.

PLSL : Et vous les enregistrez à votre nom?
K. H. : C’est exact, car la compagnie ne peut les enregistrer. De ce fait, comme je suis en charge, les cartes SIM sont enregistrées à mon nom.

PLSL : Combien de cartes SIM achetez-vous par semaine ?
K. H. : Environ 200, voire plus. Cela depuis 2013.

PLSL : Selon nos renseignements, vous avez 28 000 cartes SIM enregistrées à votre nom. Ou kone ou enn danze piblik ?
K. H. : (Sourire…)

PLSL : Qui est responsable de ces cartes SIM une fois que les touristes ont quitté le pays ? Votre compagnie ou vous ?
K. H. : Je pensais que la compagnie téléphonique aurait désactivé les cartes SIM une fois qu’elles ne sont plus en service. Bizin detrir li sipozeman apre trwa mwa.

PLSL : Supposément ? C’est pour cette raison que nous vous avons convoqué. Vous êtes un danger public.
K. H. : (Silence…)

PLSL : Nous n’avons pu retracer que quatre d’entre elles. Nous ne savons pas s’il y a d’autres en circulation.
K. H. : Je ne sais pas, je dois vérifier.

PLSL : Vous êtes responsable de ces cartes SIM et vous ne savez pas où elles sont? Saviez-vous que les quatre ont été saisies en prison ?
K. H. : (Sourire.) Non je ne savais pas.

PLSL : Notez les numéros. 5428xxxx, 5428xxxx, 5717xxxx, 5428xxxx. Ces quatre numéros ont été en communication avec des prisonniers. Cela grâce aux cartes SIM saisies à la prison.
K. H. : Je ferai désactiver les précédentes cartes SIM.

PLSL : Essayez d’en parler avec votre employeur. Selon les documents en notre possession, nous avons eu 1 700 cartes SIM. Mais nous savons que vous avez 28 000 cartes. Connaissez-vous Peroomal Veeren ?
K. H. : Non, jamais entendu parler.

PLSL : Vous ne lisez pas les journaux, vous ne suivez pas les actualités ?
K. H. : Non, pas vraiment.

PLSL : Et Jean Jimmy Alexis.
K. H. : Non.

Ravind Domun (l’un des assesseurs) : La carte SIM que vous utilisez, elle est à votre nom ?
K. H. : Non, c’est enregistré au nom de ma sœur. J’étais encore mineur lorsque je l’ai acheté.

R. D. : Lorsque vous étiez mineur, c’est enregistré au nom de votre sœur, mais une fois majeur, vous avez 28 000 à votre nom.
K. H. : (Rires…)

Sam Lauthan (l’un des assesseurs): Ces cartes SIM étaient destinées aux seuls touristes chinois ou à d’autres nationalités?
K. H. : Aux Chinois uniquement.

L’avocat Anupam Kandhai persiste et signe

Anupam Kandhai. 

« Je maintiens mes propos. Je n’ai jamais payé l’amende du trafiquant de drogue Jackson Ndesamburo Kamasho. » C’est ce qu’a déclaré Me Anupam Kandhai devant la Commission Paul Lam Shang Leen. Entendu le 15 juin dernier, l’avocat a été de nouveau questionné le lundi 7 août. Il a été confronté à la version de l’ancien détenu Sanjeev Nunkoo, son ami d’enfance. Les deux protagonistes avaient à tour de rôle donné une version différente concernant une amende de Rs 306 000 payée le 3 février 2016 pour libérer le trafiquant étranger. Lors de sa nouvelle convocation, il a maintenu ses propos, affirmant que « c’est Sanjeev qui avait ce montant en sa possession et c’est lui qui a réglé cette amende. » La Commission dit avoir noté des contradictions dans son témoignage.

Me Coomara Payendee interrogé sur l’affaire Bottesoie

Coomara Payendee.

La séance a aussi été marquée par l’audition d’un deuxième membre du barreau. Il s’agit de l’avocat Coomara Payendee. Il a été entendu pour des «  unsolicited visits » à la prison. La Commission a voulu savoir pourquoi il a rendu visite à l’ex-détenu Jackarie Bottesoie alors que ce dernier n’a jamais sollicité ses services. L’avocat a répondu que c’est par l’entremise d’un condamné que ses services ont été sollicités pour revoir les conditions de détention de Jackarie Bottesoie.

Le président Paul Lam Shang Leen devait alors lancer à l’avocat : « You went there to tell him not to implicate Mister Rajen Velvindron ? » Il a affirmé n’avoir jamais évoqué cela avec Jackarie Bottesoie. Selon les données de la Commission, l’avocat avait rencontré quatre autres détenus ce jour-là. Me Payendee dit ne pas se souvenir de ces visites.

 

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