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Cinq cas devant la Land Research and Mediation Unit

La Land Research and Mediation Unit enquête sur cinq cas de probables dépossessions de terres par des compagnies sucrières. Ces cas sont soutenus par des documents originaux. On parle ici d’enjeux pouvant dépasser les Rs 5 milliards.

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Le principal litige est celui de la famille Kisnorbo. Il porte sur 200 arpents. Cette famille soutient que son ancêtre est Nicholas Mayeur, qui est mort sur sa propriété à Olivia, Flacq, en mars 1809. Or, la famille aurait été trompée par l’exécuteur testamentaire, Pierre Marquet. C’est ce que soutient la Commission justice et vérité dans son volumineux rapport de 2011. Aujourd’hui, le terrain est occupé par la compagnie sucrière Deep River Beau Champ, devenue Alteo après sa fusion avec FUEL. Le second cas est celui de la famille Harmon. Il s’agit d’un terrain de 156 arpents situé dans la région de Curepipe. Selon Clency Harmon, qui avait déposé devant la commission en 2009, son ancêtre Frédéric Bonnefin avait acheté ces terres en juillet et novembre 1872. Pour diverses raisons, cette propriété a été oubliée pour être annexée à celle de la compagnie sucrière Réunion, qui l’a ensuite vendue à Médine Sugar Estate. Les descendants de Frédéric Bonnefin ont logé une action en Cour depuis 1996 pour récupérer leurs terres. La Commission justice et vérité est d’avis que « les descendants Bonnefin pourraient avoir un cas en leur faveur », mais que justice ne pourra être faite que par voie légale.

Cas typique

Vient ensuite le dossier de la famille Tancrel. Antoine Tancrel était parmi les premiers colons français à s’établir à Maurice. Il avait acheté un domaine d’environ 1 000 arpents dans l’Est du pays. Les membres de la famille Tancrel, dont la plupart vivent aujourd’hui à l’étranger, souhaitent récupérer 86 arpents aux alentours de la rivière Coignard. La compagnie sucrière FUEL, aujourd’hui Alteo, estime que ces terres lui appartiennent. Ce cas avait aussi été porté devant la Commission justice et vérité. Après analyse du dossier, la commission a estimé que « ceci a l’air d’être un cas typique de dépossession par des compagnies sucrières d’un terrain appartenant à un colon français qui a eu des enfants avec une esclave ». Quant à la famille de Patrick Webb et Chang Kye, descendants d’Auguste Dioré, qui était un grand propriétaire terrien, elle soutient qu’elle a été dépossédée de 15 arpents. Le terrain en question est occupé par ENL et se trouve à Quartier-Militaire. Le cinquième cas est celui de la famille d’Emmanuel Babylone, en litige avec Médine, autour d’un terrain de 11 arpents.

 

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