Christophe Juarez, directeur général de Nicolas Feuillate : «Le champagne est taxé de manière déloyale»

Fêtant ses 20 ans de présence sur l’île, le centre vinicole Nicolas Feuillatte avait organisé un atelier champagne à l’hôtel Labourdonnais. Le directeur, Christophe Juarez, nous en dit plus sur le marché mauricien.

Le marché mauricien est-il porteur pour Nicolas Feuillatte?
L’importance du marché mauricien se révèle surtout en termes d’images, car il possède un parc très important d’hôtels prestigieux fréquentés par beaucoup de Français qui apprécient retrouver leur champagne de référence, celui qui les accompagne tout au long de l’année, sachant que la marque Nicolas Feuillatte est leader du marché français. Il est particulièrement pertinent pour des chaînes hôtelières internationales telles que Hilton, Radisson, Saint-Régis, ou typiquement mauriciennes comme Heritage, The Residence, ou les hôtels du groupe Sun, de l’avoir à la carte. Et puis, je suis personnellement attaché à l’île, pour y avoir séjourné à de nombreuses reprises.

Notez-vous une certaine évolution du marché du champagne à Maurice?
Nous célébrons cette année nos 20 ans de présence à Maurice avec notre importateur historique Scott. Nous avons ainsi développé au fil des années une relation forte et privilégiée avec nos clients mauriciens. Malheureusement, le champagne à Maurice est de plus en plus lourdement taxé - et ce, de manière déloyale. En effet, le champagne est quatre fois plus taxé qu’un effervescent français ou étranger. Il faut compter 25 euros de taxe pour une bouteille de champagne, ce qui limite la consommation. Nous sommes donc pénalisés. Bref, le marché est modeste pour nous, mais reste une belle vitrine.

Comment se démarque votre marque, Nicolas Feuillatte, par rapport à la concurrence ?
Le champagne Nicolas Feuillatte se démarque par la qualité de ses assemblages et ses approvisionnements à nul autre pareil, fort du lien avec 4 500 vignerons adhérents. C’est la plus jeune marque de vignerons, se classant troisième plus grand opérateur mondial. Mais elle reste à taille humaine et se veut proche de son public.

De plus, nous incarnons des valeurs contemporaines : l’authenticité, la solidarité, l’émotion, l’audace et la jeunesse. Nous démontrons, avec la gamme de nos champagnes spécifiquement dédiés au ‘on trade’, que nous associons nos vins à de nouveaux usages. Le champagne Nicolas Feuillatte a ce pouvoir de faire basculer le quotidien dans l’enchantement ! Ce qui est particulièrement approprié à Maurice.

Quels ont été les défis pour s’implanter et pérenniser la marque sur le sol mauricien ?
Je résumerais en deux mots. Humilité d’abord, car les hôteliers à Maurice ont une très grande expertise de leur métier et ce depuis des années. Persévérance ensuite, car les interlocuteurs dans les grands hôtels sont amenés à changer fréquemment d’établissement et c’est un pays ouvert, où rien n’est jamais figé. La clientèle change toutes les semaines et il faut, « remettre en jeu son titre », en permanence.

Comment expliquez-vous cette culture du champagne à Maurice ?
Maurice est un carrefour d’influences de trois continents. La gastronomie française a sa place tout en fusionnant avec des influences venues d’ailleurs, comme nous l’a démontré le chef Nizam du Labourdonnais, lors d’un After-Work Champagne Gourmand by Nicolas Feuillatte, la semaine dernière, pour célébrer nos 20 ans de présence sur l’île. La clientèle mauricienne est donc particulièrement plus ouverte qu’en Europe, c’est dans son ADN !