À l’ère de l’internet, la recherche d’un emploi s’en trouve facilitée, avec les offres mises en ligne et les contacts réalisés en temps réels. Christophe Aucher, expert en solutions emploi à la société Hellojob, évoque à grands traits les avantages de cette solution.
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Comment se présente le marché de cette nouvelle application dans la recherche d’emplois ?
C’est un marché en pleine expansion, lié principalement à la grande diffusion des smartphones à Maurice. À Hellojob, fin 2016, nous étions les premiers dans notre secteur d’activités. Nous sommes engagés dans des offres d’emplois et de services gratuits à travers l’e-mailing, linkedIn, Facebook et la presse. La croissance se constate au niveau du turn-over et du volume de travail.
Quels sont les secteurs où les offres d’emplois sont les plus nombreux ?
Ce sont toujours les mêmes : les centres d’appels et l’hôtellerie, qui recrutent en fonction des saisons. Toutefois, le secteur des technologies nouvelles a beaucoup de mal à recruter à cause du manque de compétences dans des postes comme développeurs de programmes.
Est-ce l'inadéquation entre l’offre et la demande ?
Absolument. Je pense qu’il faut partir du marché. C’est une question de raisonnement. En Allemagne, on a fait le constat qu’il fallait d’abord tenir compte de la demande du marché pour créer des stages de formation adaptés aux besoins des entreprises. Cela passe par la double formation à la théorie et les stages en entreprises. À partir de là, on sait quel profil d’employés convient aux postes vacants dans les entreprises. Il ne sert à rien de former des gens si l’apprentissage est en inadéquation avec les besoins d’entreprises. La formation doit tenir compte des besoins des entreprises.
Est-ce le cas à Maurice ?
Pas qu’à Maurice, en France aussi on rencontre le même problème. Et il n’appartient pas aux entreprises de se substituer aux institutions spécialisées en programmes de formation. Elles peuvent certes aider à la formation. Il faut tout simplement examiner le fonctionnement du marché de l’emploi et mettre sur pied des programmes de formation théorique couplée à une formation sur le terrain. Il sera possible, dès lors, au stagiaire de s’intégrer à l’entreprise à la fin de sa formation. Il faut nécessairement un partenariat avec les entreprises pour traiter la problématique d’inadéquation.
Est-ce que la recherche de l’emploi à travers le net est-il à la portée de tout demandeur d’emploi ?
Lorsque je regarde mon mail, je note que la tendance est de plus en plus vers les nouvelles technologies. Même si quelqu’un n’est pas familiarisé avec celles-ci, il peut se faire aider par un jeune. Parfois, il suffit seulement de se connecter à une adresse mail ou de téléphoner au numéro affiché pour se mettre en contact avec le recruteur. Notre site n’est pas très compliqué et, en plus, il est complètement responsive. Nous avons des postes qui sont basiques, de bonnes à tout faire aux baby-sitters jusqu’à ceux de responsables marketing, chefs d’entreprises et dans des croisières. Nous avons tout ce qui est représentatif des besoins des Mauriciens.
« Il ne sert à rien de former des gens si l’apprentissage est en inadéquation avec les besoins d’entreprises. »
Comment un site comme le vôtre peut-il se rendre attractif ?
C’est en se fiant à mon expérience de plus de 20 ans à la société Manpower, qui permet de gérer avec professionnalisme. Notre chiffre de fréquentation le démontre, ce qui est un signe de fiabilité. On ne passe aucune annonce sans l’avoir validée. Je contrôle moi-même les annonces, mais on ne peut tout faire.
Comment faites-vous lorsque vous avez des doutes sur la crédibilité d’une société ?
On se fie aux retours des candidats, lorsque ces derniers se heurtent à une société fictive. Mais, en amont, on ne passe aucune annonce, sans ma validation.
Les entreprises possèdent-elles déjà cette culture qui est de recourir à l’internet pour recruter ?
Oui, nous en sommes la preuve, car nous sommes régulièrement No 1 alors que nous n’avons que deux années d’existence. Nous sommes assez proches de nos concurrents. Moi-même je peux dire que j’ai réussi à connaître le marché mauricien de l’emploi en me basant sur la visibilité de nos annonces et nous avons réussi à tisser de bons contacts au niveau des job fairs.
Ces plateformes sont-elles efficaces ?
J’ai beaucoup de clients qui affirment qu’ils sont satisfaits de ces événements. On arrive à y refaire des recrutements, mais sur certains postes, comme je vous l’ai dit, il existe une pénurie de compétences. Mais la mise en avant de la candidature couplée à nos propres moyens, dont Facebook, LinkedIn, l’e-mailing et nos annonces dans la presse, permet aux candidats de se donner un maximum de chances. Car la mise en avant booste les chances du candidat.
Est-ce qu’on sait préparer un bon CV à Maurice ?
Non. C’est un module qui, à mon avis, devrait être introduit dans le cycle secondaire à Maurice. Un CV professionnel permet au candidat de faire la différence, mais l’étape d’entretien est tout aussi importante à Maurice, car il s’agit de vérifier le comportement du candidat par rapport au poste pour lequel il a postulé et les choix de l’entreprise par rapport à ses critères de recrutement. La recherche d’un emploi doit être envisagé comme un travail : celui ou celle qui en cherche doit activer son réseau qui constitue de voisins, de parents, d’amis et d’anciens collègues. On peut faire boule de neige. C’est du réseautage. Il peut aussi rechercher une entrevue avec le responsable des ressources humaines de l’entreprise où il a postulé. Si l’on a un discours percutant ajouté à la démarche physique, ça peut être un atout. Mais ça se prépare, il faut une démarche directe.
Quels seront les emplois qui seront en grande demande dans les prochaines années ?
On va rester dans les nouvelles technologies, car les gouvernements successifs ont mis l’emphase sur ce secteur durant ces dernières années. Il faut aussi citer l’hôtellerie. Maurice a bâti une solide réputation dans le domaine touristique grâce à ses hôtels de luxe et l’authenticité de son accueil. Par contre, il faut faire attention à l’écosystème, dont la préservation des plages. Il faut sauvegarder la beauté du littoral mauricien. Il y a un véritable effort à faire au niveau écologique, et en même temps, l’écologie générera des métiers de demain, notamment dans l’exploitation des énergies renouvelables.
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