China Import Service Fee : entre Rs 1 000 et Rs 1 600 à prévoir par mètre cube 

Sur une centaine de transitaires privés (Freight Forwarders) qui opèrent à Maurice, cinq transitaires sont concernés par le China Import Service Fee. De quoi s’agit-il ?  Quel est l’impact de ce frais ? Explications. 

La Mauritius Revenue Authority (MRA), explique que le China Import Service Fee est facturé par les transitaires et que cela est interprété comme un contrat privé entre eux et leurs clients. « Ce frais n’est pas une taxe douanière en soi alors que la douane ne s’occupe que du calcul des droits et taxes sur le coût, l’assurance et la valeur de fret des marchandises », explique-t-on.  Un avis que partage Mahendra Gondeea, président de l’Association des Professionnels des Transitaires (APT). Il concède que le China Import Service Fee est facturé par certains transitaires. « Cependant, je ne trouve pas l’urgence d’imposer un frais additionnel en cette période difficile où plusieurs coûts liés au fret ont déjà pris l’ascenseur », affirme-t-il.

Le China Import Service Fee, dit-il, est en vigueur depuis fin de 2020 et varie entre 25 USD et 40 USD (entre Rs 1 000 et Rs 1600) par mètre cube de conteneur. Sur une centaine de transitaires qui opèrent à Maurice, indique-t-il, uniquement 5 % d’entre eux sont concernés par le China Import Service Fee.  « En tant que transitaire, je n’ai pas eu à faire face à ce frais. Mais, quelques transitaires ont subi cette surcharge », explique-t-il. Il fait ressortir que certains transitaires doivent collecter le China Import Service Fee qui est ensuite imposé sur les importateurs suite aux instructions de leurs agents de la Chine. 

De ce fait, ce sont les importateurs qui doivent absorber ce coût additionnel.  Le président de l’APT explique que les agents en Chine font actuellement face à un gros problème de main-d’œuvre.  « Ils doivent débourser deux fois voire trois plus pour les salaires. Ainsi, ils introduisent différents types de frais pour passer le fardeau sur le dos des importateurs », soutient notre interlocuteur. 
Dev Kanaya, directeur de Clear Freight Limited, une compagnie qui offre le service transitaire, dit ne pas être concerné par ce frais. « Je ne sais pas pour les autres mais à ce jour, je n’ai eu aucune directive de la part de mes agents en Chine de facturer un tel frais », affirme-t-il. 

Fardeau sur les consommateurs 

Jayen Chellum, secrétaire général de l’Association des consommateurs de l’île Maurice (ACIM), trouve anormal que le China Import Service Fee soit imposé dans une situation de crise économique. « Certains courtiers maritimes ne sont même pas courant qu’il existe un tel frais.  Ceux qui appliquent ce frais additionnel souhaitent profiter de la situation pour faire plus d’argent », dit-il.  Pour lui, si certains le font au début, d’autres peuvent adopter la même stratégie, ce qui mènera vers une hausse des prix sur une gamme de produits. « Éventuellement, ce sont les consommateurs qui doivent absorber le coût en termes des prix élevés », avance-t-il.  Selon lui, les transitaires qui sont concernés par ce frais doivent donner des explications aux importateurs et aux autorités.