Chagos : sir Anerood Jugnauth dénonce le «bluff» de Navin Ramgoolam

Si le leader du Groupe réfugiés Chagos (GRC) Olivier Bancoult a plaidé pour l’unité politique sur le dossier Chagos, le Premier ministre sir Anerood Jugnauth a fait lui le procès du Parti travailliste (PTr).

« Mo pa “bluffer” kouma Navin Ramgoolam ! » a lancé sir Anerood Jugnauth au Quai C au siège de la Mauritius Ports Authority (MPA), où s’est tenue une cérémonie visant à rendre hommage aux Chagossiens déportés entre 1965 et 1973. Cette activité a été organisée par le Chagossian Welfare Fund en collaboration avec le Bureau du Premier ministre.

Pour sir Anerood Jugnauth, le dossier Chagos n’était qu’une parade pour le leader PTr Navin Ramgoolam pour se rendre à Londres ; critiquant aussi les récentes prises de position des travaillistes sur le dossier Chagos :

« Zot pe met baton dan larou. Mo less lepep zize. »

Revenant sur ses récentes actions menées sur le plan international, sir Anerood Jugnauth a affirmé que les discussions reprendront entre les autorités mauriciennes et britanniques mercredi 9 novembre à Port-Louis.

Sir Anerood Jugnauth a tenu à rappeler que c’est de bonne foi qu’il a accepté de suspendre ses actions auprès de l’Organisation des Nations unies (Onu) jusqu’en juin 2017 :

« Mais si les discussions n’avancent pas, nous irons en juin 2017 débattre notre résolution qui est déjà à l’agenda auprès de l’Onu afin de pouvoir nous présenter devant la Cour internationale de justice. »

Le Premier ministre a aussi tenu à rappeler la teneur des discussions qu’il a eues avec Boris Johnson, ministre anglais des Affaires étrangères : « Le retour des Chagossiens et la souveraineté de l’île Maurice sont indissociables. »

Qualifiant son combat de « mission sacrée », sir Anerood Jugnauth dit espérer que les Mauriciens ont conscience de la dimension de cette lutte ; affirmant qu’une victoire léguera un héritage à toute la nation.

Quand à Olivier Bancoult, il a rendu hommage à ses « frères et sœurs » qui se sont éteints pendant la lutte. Il a insisté pour que la cause chagossienne reste apolitique et plaide ainsi pour une collaboration, politique, civile et sociale :

« Les Mauriciens doivent eux aussi se sentir concernés, et non seulement les Chagossiens », a lancé Olivier Bancoult.

Thierry Laurent