Aujourd’hui, les Mauriciens de foi hindoue célèbrent la victoire de la lumière sur l’obscurité. Pendant plusieurs jours, les maisons s’illuminent, les tenues sont festives et les gâteaux se dégustent à foison. Placé sous le signe du partage, Diwali se fête partout à travers l’île.
Elle symbolise clarté et réjouissance. Diwali est aujourd’hui considérée comme une fête nationale célébrée par toutes les communautés de l’île. Victoire de la lumière sur l’obscurité, du bien sur le mal et de la justice sur l’injustice et la violence, cette fête regorge de symboles.
Le prêtre Umakant Sharma Deepchand explique : « Selon la mythologie hindoue, après 14 ans d’exil, Ram et Sita retournent dans leur royaume, Ayodhya. Ram a vaincu le méchant Ravan. Pour célébrer son retour, les dévots l’accueillent avec des lumières et des gâteaux sucrés dans la joie. » Une première lampe en terre est allumée le matin de Diwali avant le lever du soleil et la prière qui s’ensuit. « La fête de Diwali est consacrée à Lakshmi, la déesse de la Fortune, de la prospérité, de la richesse et de l’abondance. » Placé également sous le signe du partage, le prêtre précise que les gâteaux de Diwali sont distribués aux proches et voisins toutes communautés confondues.
Dans les familles mauriciennes, l’ambiance s’annonce festive après de longues semaines de préparations, confie Nishta Deenoo, 31 ans. Pour elle, c’est le symbolisme de cette fête qui prime. « La jeune génération tend à oublier que Diwali, ce n’est pas seulement les lumières et les gâteaux mais avant tout la célébration du retour de Ram.
La tristesse laisse place à la joie, l’espoir et la positivité. » Chez les Deenoo, une lampe (yamdeep) est allumée près du portail deux jours avant la fête. Le jour J, place aux préparations des gâteaux après la prière du matin au lever du soleil. « Certains prennent un bain à l’huile de moutarde. » Les deux hommes de la maison s’attèlent à installer les lumières alors que Nishta, sa mère et sa sœur préparent les gâteaux. Puis, il y a le partage qu’on fait en portant des tenues neuves. « Les voisins viennent chez nous et puis nous allons à pieds distribuer des gâteaux dans le quartier. »
Du côté de la famille Caullee, Deepavali est célébrée le même jour mais les gâteaux sont distribués le matin. « Nous commençons à cuire la veille jusqu’au matin de la fête. On prend une douche, on se lave les cheveux, on allume une lampe en terre et nous faisons des offrandes de gâteaux, de fruits et de fleurs. Puis place à la distribution des gâteaux », précise Tania Megane Caullee.
Issu d’un mélange de cultures : telegu, marathi, tamoul, hindu, catholique et musulman, elle explique qu’ils ne misent pas uniquement sur des gâteaux traditionnels. Ainsi, ils proposent des cupcakes, halwa (musulmans), kanaola (marathi), gâteau roche et oundé (tamoul) et plus traditionnelles le ladoo, rasgoula, khaja. En soirée, la famille Caullee recevra les membres de la famille de foi hindoue. « Cette année avec ma belle-sœur et quelque cousines, nous allons faire un dîner commun avec au menu, des ti puri et une dizaine de caris. »
Les délices du partage
Le partage de gâteaux traditionnels sucrés et salés est une composante essentielle de Divali. Chez Ashoka Sweets, à Curepipe, c’est durant cette période que les ventes explosent. Comme l’indique Ashok Ettwar, le Production manager. Cela va faire près que 30 ans que la famille Ramgutty est dans la fabrication de gâteaux indiens à Maurice. Réputé pour la large gamme de barfis qu’ils proposent, chez Ashoka Sweets, les formes varient afin d’offrir un plus grand choix aux Mauriciens adeptes de friandises pour Divali.
Les nouveautés cette année sont des barfis à base de fruits secs et d’amandes ou encore le Kaju Moon ou le motichoor ladoo. « Nous proposons aussi des ladoo de trois couches fourrées de barfi qu’on appelle Ashoka Special. Également des barfi de noix de cajou sculptés dans des formes délicates en diamant ou en sandwiches : noix de cajou et pâte de date au milieu », fait ressortir le manager. L’apple barfi en forme de pomme est aussi l’un des plus prisés. C’est à partir de Rs 10 par gâteau et Rs 20 pour les gâteaux en forme de sandwiches. Ashoka Sweets propose également des boîtes pouvant contenir 6, 15 ou 30 gâteaux. Bien qu’ils ne prennent plus de commandes, il vous est encore possible de visiter le magasin de Curepipe ou se tiendra une grande foire de gâteaux de 8 à 14 h 30. Les gâteaux d’Ashoka Sweets sont en vente à Curepipe, Jumbo Phoenix et Super U de Flacq.
La victoire de la lumière
Cette année encore, Maurice brillera de mille feux pour Diwali. Lampes en terre et décorations lumineuses orneront les maisons pendant les prochaines semaines.
Durant cette période, les entrepreneurs spécialisés dans l’installation lumineuse redoublent d’effort et d’ingéniosité pour proposer des décorations originales et tape-à-l’œil à leur clientèle. « Comme nous avons chaque année des clients fidèles, il est important de savoir se réinventer pour impressionner », explique Sudesh Jeeta, directeur de Wedding Wonders. Outre les mariages, ce dernier sublime aussi les maisons chaque année depuis maintenant dix ans.
Cette année, dit-il, la tendance est aux projecteurs de lumière. « Les décorations se modernisent aussi. Si certains préfèrent les plus classiques avec des lumières blanches, jaunes ou bleues, d’autres misent sur la nouveauté en projetant des dessins originaux et des couleurs changeantes sur les façades de leur maison.
Ceux qui veulent faire un peu d’économie d’électricité misent sur du led bien que cela coûte plus cher. » En matière de coût, Sudesh Jeeta précise qu’il faut compter entre Rs 5,000 et Rs 15,000 pour la décoration d’une façade dépendant de la taille de la demeure et entre Rs 20,000 et Rs 25,000 pour une décoration complète de la maison.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !