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Carlos : les habitants de Canal-Dayot dans l’angoisse

Le 30 mars 2013, ils ont vécu l’horreur. Trois ans après, leur angoisse est toujours palpable avec le passage de la forte dépression tropicale Carlos. Depuis l’alerte cyclonique samedi, les habitants de Canal-Dayot, à Grande-Rivière Nord-Ouest sont sur le qui-vive. Leur souhait : que leur maison ne soit pas inondée à nouveau.

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« Depuis samedi, je monte la garde pour surveiller l’eau du canal », explique Tony Nanette. Comme lui, de nombreux riverains ne dorment que d’un œil depuis que Maurice est passé en alerte cyclonique avec la dépression tropicale Carlos. La crainte d’une soudaine montée des eaux les taraude. Les prévisions météorologiques ne les rassurent guère, surtout quand elles disent que les risques d’inondation dans certains endroits ne sont pas à écarter.
Responsable des Forces Vives de Canal-Dayot, Tony Nanette explique que depuis l’alerte cyclonique, il est en contact avec les habitants pour tâter le pouls, voir comment ils vivent le passage de cette dépression, mais aussi pour les rassurer. Et à défaut d’un système d’alerte, c’est par téléphone que les habitants communiqueront si le canal est en crue.

« Les habitants se sentent ‘abandonnés’ par les autorités, estime-t-il. Cela fait longtemps que le canal n’a pas été nettoyé. Alors que nous sommes en alerte cyclonique depuis samedi, les habitants déplorent l’absence des membres de la force policière ou de la Special Mobile Force (SMF) pour parer à toute éventualité. Cette présence nous aurait rassurés », indique Noëlette, une septuagénaire. David Adolphe, qui habite à moins d’une dizaine de mètres du canal, est inquiet. Depuis l’alerte cyclonique, sa famille et lui sont dans le doute. « En 2013, il ne manquait que 30 cm pour que notre maison ne soit totalement engloutie », explique-t-il.

David et Herwin Adolphe craignent une montée des eaux
Bouck Pillay pointe du doigt les autorités pour le manque d’entretien

« Si les travaux entrepris depuis 2013 les ont quelque peu rassurés, le manque d’entretien du canal fait ressurgir leur angoisse », expliquent Tony Nanette et Bouck Pillay. « Cela d’autant que Maurice n’a pas connu de grandes périodes de pluies et que le rehaussement des berges du canal et son élargissement n’ont pas encore été mis à rude épreuve. » Ce qui fait que nul ne sait vraiment si les mesures prises seront efficaces ou non. « Nous déplorons aussi l’absence des autorités, d’où le mécontentement des habitants de Canal-Dayot. »

Du côté du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, une voix autorisée affirme que des mesures appropriées ont été prises concernant Canal-Dayot et les autres localités à risques. Alors que les habitants de Canal-Dayot déplorent l’absence des autorités, elle explique que la situation ne nécessite pas une intervention. « Il n’y a pas eu de pluies conséquentes dans la région, nous suivons la situation de près », nous a-t-elle affirmé. « Dès que le niveau commencera à monter, nous prendrons les actions qui s’imposent ».

Selon Tony Nanette, « les habitants sont en stand-by. Tous suivent la situation de près. Nous nous préparons à toute éventualité. Ce n’est pas maintenant que les autorités viendront voir la situation. Mieux vaut prévenir que guérir », dit-il. Selon le président des Forces Vives, « les promesses faites dans le passé n’ont pas été respectées d’où notre ras-le-bol. Nous ne pouvons tout le temps répéter les mêmes choses, c’est lassant ».

Selon le National Disaster Risk Reduction and Management Centre, un plan a été établi pour prendre en charge les habitants. Des exercices de simulation sont prévus dans un proche avenir.


Forte mobilisation

Le National Emergency Operation Command (NEOC) du National Disaster Risk Reduction and Management Centre a été activé depuis samedi. C’est ce qu’affirme Sanjay Sookhareea, l’officier en charge. Divers ministères, unités de la police, SAMU, services publics (eau, électricité, téléphone) et organismes du privé se sont rencontrés pour analyser la situation. Les responsabilités de chaque instance avant, pendant et après le passage d’un cyclone ont été discutées pour une bonne coordination.

Glissement de terrain

Des protocoles sont prévus en cas de glissement de terrain dans les régions de Chitrakoot, Vallée-Pitot et Quatre-Sœurs. Selon un responsable du National Disaster Risk Reduction and Management Centre, les mécanismes du protocole sont enclenchés par la Landslide Management Unit du ministère des Infrastructures publiques. Ces mesures ont été prises en collaboration avec la Japanese International Corporation Agency.

En cas de fortes pluies, des mesures sont prises régulièrement. L’alerte est donnée si des mouvements de terrain sont notés. Selon le protocole établi, une évacuation est prévue en cas de nécessité. La situation était sous contrôle au lundi 6 février, assure notre source.

 

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