Un certain nombre de candidats ont refusé de déclarer leur appartenance ethnique, estimant qu’ils sont Mauriciens avant tout. Ils ont vu leur candidature aux élections générales être refusée par la commission électorale, mardi. Ayant anticipé ce refus, ils passent à la seconde étape de leur combat.
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Ashok Subron : «Une nouvelle contestation en Cour suprême»
Après le rejet des candidatures des 20 membres de Rézistans ek Alternativ (ReA), mardi, les dirigeants du parti de gauche ne comptent pas jeter les armes. Bien au contraire, ils sont motivés à batailler encore plus. C’est ce qu’indique Ashok Subron. « Une chose est claire. Plus d’un condamnent le rejet des candidatures de nos membres. Je suis content que des Mauriciens expriment leur désapprobation », lance Ashok Subron.
« Pravind Jugnauth aurait pu venir avec un mini-amendement de la Constitution, comme en 2014, avant la dissolution du Parlement, mais il ne l’a pas fait. C’est un crime prémédité contre la démocratie et le mauricianisme », tonne-t-il. Selon les dires du membre fondateur de ReA, « c’est grave d’agir de la sorte », alors qu’il y a eu le ‘ruling’ du Comité des droits humains des Nations Unies.
« Nous envisageons d’entrer encore un cas en Cour suprême. Cette fois-ci pour réclamer la réintégration de nos noms sur la liste des candidats. Ce sera fait aujourd’hui ou demain, vendredi », explique notre interlocuteur.
Dans un deuxième temps, le parti de gauche compte informer les Nations Unies de la situation car, selon Ashok Subron, c’est une « grave entorse » puisqu’il y a la violation de l’article 25 (b) de l’International Civil and Political Rights Covenant.
Shenaz Patel : «Ce n’est pas uniquement le problème de ReA»
L’écrivaine Shenaz Patel a également vu sa candidature être rejetée par la commission électorale. Cet ancien membre du Blok 104 parle de « recul ». « C’est une atteinte au droit civil vu qu’il y a eu le ruling des Nations Unies. D’ailleurs, en 2014, 30 % des candidats avaient fait le choix de ne pas décliner leur appartenance ethnique. Cinq ans plus tard, on régresse », se désole Shenaz Patel.
Pour l’écrivaine, il faut continuer à se battre pour que les choses changent. Compte-t-elle contester aussi cette décision ? Elle répond : « seule, je ne peux rien, car c’est une grosse machinerie et c’est coûteux. Cependant, je m’associe aux actions qui seront menées. En tant que membre de la société civile, je veux être une des voix pour dénoncer ce qui se passe », indique Shenaz Patel.
Par ailleurs, elle dit ne pas trouver « normal » que ce « fardeau » pour que les candidats n’aient pas à décliner leur appartenance ethnique ne repose que sur ReA. « Tout le monde n’est pas d’accord, mais se prête au jeu en déclaration leur ethnicité. Lutter contre cela est devenu le problème de ReA. La société civile doit faire entendre sa voix pour faire changer le système », dit-elle.
« Est-ce qu’un député doit être élu sur la base de sa communauté ou sur la base du travail qu’il peut effectuer ? Est-ce que c’est mieux d’avoir un député musulman ou sino-mauricien incompétent qu’un député mauricien compétent ? » se demande-t-elle.
Elle avertit également qu’il faut faire attention en se classant comme population générale. « C’est dangereux et inapproprié parce que Mauricien n’est pas une sous-catégorie. Mauricien englobe toutes les catégories. Il fait être franc, le Best Loser System a été mis en place pour compenser les minorités. Si tout le monde s’inscrit comme population générale, qui compensera les créoles qui sont minoritaires ? » demande Shenaz Patel.
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