Un budget « unique en son genre » avec des mesures « extrêmement fortes ». Voilà ce à quoi les Mauriciens doivent s’attendre lors du discours budgétaire 2016-17 que prononcera le ministre des Finances, Pravind Jugnauth, ce vendredi 29 juillet.
Bien que très peu d’informations ont filtré jusqu’ici concernant le prochain budget, une chose est sûre : l’exercice 2016-17 sera « différent » de ceux présentés jusqu’ici par les précédents ministres des Finances. C’est Pravind Jugnauth lui-même qui l’a dit, tout en ajoutant que le mot d’ordre sera la discipline fiscale et la prudence financière.
L’objectif, selon le conseiller spécial au ministère des Finances, Gérard Sanspeur, est de créer « un déclic » pour atteindre un taux de croissance supérieur à ce que le pays a connu ces dernières années. « Ce sera un budget de rupture. Si nous ne le faisons pas, nous resterons dans un cycle de faible croissance (…) Il y aura des mesures extrêmement fortes. Le Budget sera totalement différent de ce qui a été fait jusqu’ici », déclare Gérard Sanspeur, ajoutant que 2016 sera l’année des toutes premières récoltes sur le plan économique.
« 2015 a vu la mise en place de plusieurs programmes incitatifs pour attirer l’investissement, contribuer au développement économique du pays et à la création d’emplois. Les efforts commencent à porter leurs fruits. On entend déjà le vrombissement d’un nouvel appareil économique », dit-il.
Gérard Sanspeur ajoute que les projets (villes intelligentes et le port) continueront. « On ne peut les remettre en question et nous avons émis des lettres d’intention. Ce sera une autre orientation, avec d’autres axes de développement », a déclaré le conseiller spécial.
Ce qui est sûr, valeur du jour, c’est que Pravind Jugnauth va « prendre des risques » durant son grand oral. « Pour investir dans l’avenir, il faut savoir prendre des risques. Mais des risques réfléchis et calculés, qui auront très certainement des répercussions positives sur l’économie et le développement du pays », ajoute Gérard Sanspeur. Ainsi, certains secteurs-clés tels que la construction, le secteur manufacturier et le tourisme, qui ont souffert de la morosité économique à l’échelle mondiale, recevront le soutien nécessaire visant à les revigorer. Ces secteurs, selon le conseiller spécial, ont le potentiel d’entraîner bien d’autres activités.
Les enjeux vus par des économistes
Pour l’économiste Eric Ng, il s’agira avant tout de redonner confiance au secteur privé et aussi aux investisseurs. « Il est vrai que Pravind Jugnauth fait face à un dilemme entre relancer les investissements et réduire la dette publique à 50 % d’ici 2018. Pour y arriver, il faudra réduire les dépenses publiques. Est-ce qu’il augmentera les impôts ? Je pense en tout cas qu’il n’aura d’autre choix que de repousser l’échéance, mais cela sera mauvais signe », dit-il. Selon l’observateur économique Ajay Gujadhur, « les contraintes de financement pourraient être atténuées à travers un modèle de partenariat public-privé (PPP), avec l’appui des investissements directs étrangers (FDI) ». Il estime que ces projets doivent ensuite être rachetés par des investisseurs locaux après un certain nombre d’années. Ajay Gujadhur rappelle que le Budget 2016-2017 aura à répondre au contexte international. Il fait notamment référence à une économie mondiale tournant au ralenti et aux conséquences du retrait du Royaume-Uni de l’Union européenne.Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !