Budget 2016-17: le secteur privé s’impatiente

Aucune date n’a été arrêtée à ce jour pour la présentation du Budget. Au sein de la communauté des affaires, l’impatience se fait sentir même si, légalement parlant, le ministre Pravind Jugnauth dispose jusqu’à la fin de l’année pour présenter le Budget. Les spéculations vont bon train sur la date de la présentation du Budget. Une date a-t-elle été retenue ? « Non ! Le ministre des Finances tient toujours des consultations », soutient un de ses conseillers. « Il revient au Conseil des ministres de décider de la date du Budget », a déclaré, pour sa part, Pravind Jugnauth, dimanche, lors de la cérémonie d’ouverture de l’édition 2016 des Jeux de la NHDC. Dans les hautes instances du secteur privé, on confirme « qu’il y a des consultations ces jours-ci ».  « Il est fort probable que le Budget soit présenté fin juillet », indique-t-on dans le milieu du privé. Toutefois, certains opérateurs ne cachent pas leur impatience. C’est le cas d’Amar Deerpalsing, le président de la Fédération des PME. « Comme tout le monde, nous sommes impatients de connaître le contenu du Budget et l’orientation économique qui sera adoptée d’autant plus qu’il y a un nouveau ministre des Finances qui devrait apporter sa touche personnelle », soutient Amar Deerpalsing. Il s’attend à une « approche différente », même s’il estime que le « cap sera maintenu ». « Avec l’arrivée de nouveaux collaborateurs aux Finances, on s’attend à certains changements. Est-ce que ce seront des changements cosmétiques ou drastiques ? Doit-on prévoir des bouleversements ou une certaine continuité ? On a hâte que le Budget soit présenté pour connaître les objectifs fixés par le ministre des Finances », s’impatiente Amar Deerpalsing. Selon l’observateur économique Rajiv Servansingh, l’impatience du secteur privé est tout à fait légitime, car « ce sont les dispositions du Budget qui motiveront des décisions importantes au niveau de l’investissement dans divers secteurs ». « Une chose est sûre : dans le secteur de l’immobilier, qui a été jusqu’ici porteur, les attentes sont nombreuses de la part des investisseurs potentiels », avance Rajiv Servansingh. Il faut, toutefois, savoir que le Grand argentier dispose d’un délai de six mois, après la fin de l’année financière le 30 juin dernier, pour présenter le Budget. « Si le ministre des Finances a jusqu’au 31 décembre pour faire un nouveau budget, je ne comprends, toutefois, pas pourquoi on n’annonce toujours pas la date. Ce faisant, l’on créé des spéculations et des attentes inutiles qui peuvent mener à des  déceptions en cas  de trop grandes attentes », fait ressortir Eric Ng, le directeur du Cabinet PluriConseil.  Le Senior Economist Vishal Ragoobur y va également de son commentaire. « S’ils attendent le Budget, les opérateurs sont quand même conscients des circonstances qui expliquent ce retard. Ils savent que ça va venir. Et puis, il  n’y a aucune urgence qui exige que le Budget soit présenté immédiatement. »