Nommée à la direction du Mauritius Examinations Syndicate en 2015, Brenda Thanacoody Soborun entre de plain-pied dans un projet qui marquera l’histoire de l’éducation nationale: le ‘Nine-Year Schooling’. La trentenaire, issue d’une famille de notables de Souillac, se dit consciente des enjeux.
Elle a tantôt baigné dans le monde de l’éducation, tantôt dans celui des finances. C’est fort de ses solides expériences que Brenda Thanacoody-Soborun s’est retrouvée à la tête du Mauritius Examinations Syndicate (MES), récemment. Cette ex-pensionnaire du Queen Elizabeth College, mariée à Navin Soburun, un enseignant de mathématiques, et mère de deux fillettes, compte apporter sa pierre à l’édifice au sein de l’éducation nationale.
Mais avant d’en arriver là, la jeune femme s’est armée d’un bagage académique et professionnel considérable. Après le secondaire, Brenda Thanacoody-Soborun obtient une bourse d’études en mathématiques, au Canada. Après cinq années dans le grand froid, où elle conjugue études et travail, elle rentre à Maurice, où elle passe un MBA. « C’était en 2003. à l’époque, les profs de l’université de Birmingham venaient suivre les étudiants presque tous les deux mois », se souvient celle qui était la plus jeune de sa promotion.
À ce moment-là, elle est aussi affectée à l’administration du collège Thanacoody qui est une institution familiale. Elle enchaîne dès lors des emplois ; d’enseignante de mathématiques – où elle rencontre son futur époux – à consultante et auditrice interne chez Ernst & Young – un poste qu’elle souhaitait garder si sa famille ne l’avait pas sollicitée au collège pour y occuper le poste de manager.
Après la vente du collège, elle reprend le chemin des sociétés financières. On la retrouve chez Price WaterhouseCoopers. Si ce poste, comme celui à Ernst & Young, lui plait, elle va, toutefois, saisir l’opportunité que lui offre la Middlesex University. Elle quittera donc son bureau, à Ébène, pour travailler au département des opérations offshore et outsourcing d’Angleterre.
Passage en politique
Cette trentenaire est aussi pressentie pour une investiture MSM dans la circonscription no13, aux législatives de décembre 2015. Or, dit-elle, « en politique, on travaille et le ticket est une prérogative du leader. Cependant, j’ai participé à la campagne de décembre pour le parti et pour mon leader ». Après cet aparté politique, elle est embauché comme « Accounting Manager » à Mondiale Assistance, qui fait partie du groupe allemand Allianz, spécialisé dans les services financiers. Depuis sa nomination au MES en avril dernier, les journées de Brenda Thanacoody Soborun se terminent souvent lorsque les bureaux de l’institution sont déjà vides. « J’ai sans doute hérité de quelques habitudes de mon passage dans le privé. Mais il s’avère aussi que le ‘workload’ de l’institution est très ‘challenging’. » Elle se dit consciente des défis de notre système éducatif, longtemps malade. « Je connais très bien cette situation pour avoir exercé dans un collège. C’est sans doute de là que je me suis dit que j’avais un rôle à jouer pour mon pays. » Mais loin d’être naïve, elle nuance ses propos : « Le système éducatif, même reformé avec les meilleures intentions, n’est pas le seul responsable de l’éducation. Il appartient aux parents et à la société de faire le reste. Tout le monde doit s’impliquer pour le succès du ‘Nine-Year Schooling’, car il ne s’agit pas de politique. » Les parents doivent faire des choix et des sacrifices pour leurs enfants, martèle-t-elle. « À mon niveau, je conçois la réforme de l’éducation dans un contexte holistique, qui responsabilise chacun de nous. Ces réformes ne sont pas une fin en soi, car avec le développement des technologies de communication, il y aura d’autres mutations dans nos méthodes cognitives. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !