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[Blog] On peut ne pas aimer Trump, mais il force le monde à voir la réalité en face

Par Serge D. Astruc
 
Donald Trump est une figure controversée. Son langage, son style de gouvernance et sa vision du monde dérangent, et je ne partage pas la plupart de ses idées ni de ses méthodes. Pourtant, force est de reconnaître qu’il a obligé le monde à affronter des vérités longtemps ignorées. Il ne s’agit pas ici de défendre l’homme, mais de considérer les raisons derrière certaines de ses décisions. On peut ne pas l’aimer, mais il a mis le doigt sur des déséquilibres profonds que beaucoup préféraient taire. C’est pourquoi ce sujet mérite d’être examiné avec lucidité.

Trump n’a pas seulement coupé des aides ou bousculé ses alliés. Il a voulu envoyer un message clair : les États-Unis ne peuvent plus supporter seuls le poids financier du monde, surtout quand d'autres se contentent de peu et se permettent encore de critiquer.

Prenons un exemple : combien de temps pouvait-on attendre des États-Unis qu’ils continuent de subventionner près de la moitié des pauvres de la planète ? Pendant des années, l’Agence américaine pour le développement international (USAID) a versé plus de 42 milliards de dollars par an, représentant 42 % de l’aide humanitaire mondiale. Lorsque Trump a réduit ce budget de 83 %, selon l’Agence France Presse, de nombreux pays ont été pris de court. Le monde entier s’est alors rendu compte qu’il dépendait d’un seul pays. 

Or, même la première puissance mondiale ne peut résoudre seule les problèmes de tous. Il est temps que chaque pays prenne sa part de responsabilité, financièrement, politiquement, et moralement. Le comble c'est que la majorité de ces pays qui reçoivent de l'aide n'aime pas l'Amérique !

Et cela ne concerne pas que l’aide. Sur le plan de la sécurité mondiale, le déséquilibre est tout aussi frappant. Les États-Unis injectent environ 675 milliards de dollars par an dans l’OTAN, garantissant la protection de l’Europe. En 2024, l’Allemagne n’a contribué qu’à hauteur de 90,8 milliards d’euros et la France, 47,2 milliards. Deux pays parmi les plus riches d’Europe, qui s’en remettent encore à Washington pour leur sécurité. Ce déséquilibre dure depuis trop longtemps. Si l’Europe veut se tenir debout, elle doit investir dans sa propre défense, au-delà des discours.

L’économie mondiale repose aussi sur une forme de dépendance. En 2023, les États-Unis ont importé 775 milliards de dollars de plus qu’ils n’ont exporté. Des pays comme la Chine, l’Allemagne, le Japon et d’autres économies reposent sur les consommateurs américains pour faire tourner leurs industries. Pourtant, ces mêmes pays restent peu présents en matière d’aide humanitaire, de défense, ou de gouvernance mondiale. Une telle dépendance est risquée : si l’économie américaine ralentit, c’est le monde entier qui en paiera le prix. Il est temps que chaque pays renforce sa propre économie, crée ses emplois et vise une plus grande autonomie.
Il est facile de critiquer Trump. Mais peut-être faudrait-il prendre un instant pour réfléchir. Ce qu’il a fait, c’est réveiller le monde. Il a dit : l’Amérique ne peut plus être à la fois le banquier et le protecteur de la planète. Il a placé son pays et ses citoyens en priorité. Certains y verront de l’égoïsme, mais c’est aussi un rappel que chaque nation doit prendre soin des siens avant de prétendre sauver les autres. Voilà une forme de leadership que beaucoup devraient méditer.

Et pendant ce temps, quelle ironie de voir Maurice compter sur les fonds américains issus du bail de Diego Garcia pour faire tourner son économie…
 

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