Une fois de plus, les Mauriciens ont fait preuve de solidarité et de générosité. Cette fois à l’égard des sinistrés des centres communautaires à travers le pays. Plus de 2 000 personnes ont pu profiter de repas chauds, de boissons et de matelas pendant que Berguitta se dirigeait vers Maurice. Cela, grâce à un appel de solidarité lancé par Radio Plus.
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La solidarité et l’entraide ont encore une signification.Mercredi 17 janvier, 17h30 : Maurice est en alerte 3. La forte tempête Berguitta s’approche dangereusement de notre île. Sur les ondes de Radio Plus, l’ex-président de la République, Cassam Uteem, s’exprime. Il se dit révolté à la suite des propos du ministre Etienne Sinatambou lors de sa conférence de presse ce même jour. Notamment, entre autres, que chaque réfugié avait droit à deux litres d’eau et quatre paquets de biscuits par jour et qu’ils devaient s’en contenter. Que c’etait le protocole.
En entendant que des personnes sont privées de leur habitat et, qui plus est, de nourriture décente, les responsables de Radio Plus sont touchés de même que des Mauriciens de tout bord. En plein cœur !
Distribution de pains par l’équipe de Radio Plus, Ashley Munisamy et l’hôtel Pakistan.
« Cassam Uteem est intervenu pour faire part de sa révolte et a émis l’idée de solliciter l’aide du secteur privé, raconte Nawaz Noorbux, directeur de l’information au sein de Radio Plus et du Défi Media Group. Avec Venen Coolen, le chef d’antenne, nous avons pris l’initiative d’enclencher cet élan de solidarité. » L’appel est lancé. Les Mauriciens ne se font pas prier. Le standard croule sous les coups de téléphone des gens qui offrent leur aide. Le mouvement de solidarité gagne les ONGs, les entreprises et les individuels.
Ashley Munisamy intervient en direct pour faire un don de 1000 pains fourrés. L’hôtel Pakistan se porte volontaire pour la préparation. Puis, un responsable des supermarchés Winner’s offre 1000 baguettes, suivi d’un autre bienfaiteur Nazeer qui promet 200 take-away de briani et du yaourt. Sen Ramsamy, le Managing Director de Tourism Business Intelligence, ajoute 500 pains fourrés. Les dons se succèdent et même des Mauriciens, résidant à l’étranger sont partie prenante de cette mobilisation citoyenne. À l’instar de Mario Pelegrin, de l’Angleterre, qui offre 1000 pains et des boissons.
Plus de 100 appels en une heure pour proposer de l’aide en termes de nourriture, de boissons, de vêtements et de transport pour la distribution. « Le standard explosait sous les appels des gens qui proposaient des boîtes de conserve, du macaroni, des pains fourrés, du briani, du jus, du sirop… Bon nombre a voulu rester anonyme. Nous avons aussi reçu des appels de Mauriciens des États-Unis, de la Pologne, de l’Angleterre, du Canada, de la France qui souhaitaient aider. C’est incroyable ! De tout cœur, nous remercions toutes ces personnes, d’ici et d’ailleurs, pour leur générosité», dit Venen Coolen.
La chaîne de solidarité est en branle. Les dons affluent des individuels, de supermarchés et d’autres entreprises. « Afin de mettre de l’ordre dans tout cela, nous avions besoin qu’une institution assume le rôle de coordinateur afin d’éviter tout gaspillage», souligne Nawaz Noorbux. Le bureau du Premier ministre propose d’assumer la coordination à travers Roubina Jadoo-Jaunbocus, la ministre de l’Égalité des genres. Elle prend le relais et se rend sur le plateau de Radio Plus. « Je suis très satisfait que Radio Plus ait pu remplir sa mission sociale, car nous n’avons pas seulement le devoir d’éduquer et de divertir », fait ressortir Nawaz Noorbux.
Les réfugiés des centres, à travers l’île, sont émus par cet élan de solidarité. Jessica, qui est en sécurité dans un centre communautaire à Tranquebar, ne cache pas sa joie. « Nous remercions Radio Plus et les autres associations qui nous ont apporté leur aide. Nous avons eu à manger et à boire. In gagne manger plis ki bizin. Nous bizin applaudi Radio Plus. » Idem pour Jo qui précise que les sinistrés ont eu droit à de la nourriture, des vêtements de rechange et des matelas, entre autres. Marie-Noëlle abonde dans le même sens. « Radio Plus et les Mauriciens sont venus à notre secours et, grâce à eux, nous avons passé une bonne nuit, le ventre rempli », confie-t-elle sur les ondes de Radio Plus.
Ashley Munisamy : «C’était triste d’entendre que certains compatriotes n’avaient pas à manger»
Ashley Munisamy, de Quatre-Bornes, ingénieur de son et directeur d’une société événementielle, s’apprête à poster des photos sur Facebook quand il entend, sur les ondes de Radio Plus, l’intervention de ceux qui étaient au centre de refuge de Bambous.
« J’ai vu plusieurs commentaires sur la distribution d’eau et de biscuits dans les centres de refuge. Je n’ai pas eu le cœur de publier des photos de faratas que mon épouse et moi avions préparés. Cela nous a attristés que certains de nos citoyens ne puissent manger à leur faim en ces moments difficiles. En même temps, j’écoutais Radio Plus et nous avons décidé d’offrir à manger aux refugiés. »
Avec le soutien de l’hôtel Pakistan, à Port-Louis, Ashley Munisamy offre 1000 pains fourrés dans huit centres de refuge à travers l’île. « Je tiens à remercier l’hôtel Pakistan qui s’est proposé pour la préparation des pains. Tout était prêt en moins de 90 minutes et j’ai accompagné une équipe de Radio Plus qui a sillonné Maurice pour distribuer les pains. J’ai tenu à apporter mon aide sur une base humanitaire et non pour être sous les feux des projecteurs. »
Amlesh Mohun : «J’ai aidé à la distribution des pains fourrés»
Amlesh Mohun, de Cité La Cure, choisit d’aider à sa façon. Il propose de véhiculer gratuitement ceux qui ont un urgent besoin de transport. « J’ai donné un coup de main à l’équipe de Radio Plus pour la distribution des pains fourrés. En route pour la maison, j’ai croisé un couple, tenant un bébé d’un mois, qui marchait sous une pluie battante. Sa maison n’avait pas résisté aux caprices de Berguitta et il se rendait chez un proche à pied. J’ai fait demi-tour et je leur ai demandé de monter dans mon van pour les véhiculer. »
Kalachand Bedding World a, elle, offert des matelas orthopédiques. Ayant appris que les réfugiés n’avaient droit qu’à deux matelas par abri, l’entreprise a décidé d’en offrir 32, répartis dans les centres communautaires d’Albion, de Tranquebar, de Bambous et de Cité Vallijee. « Nous avons tout de suite réagi lorsque nous avons vu ces enfants qui dormaient à même le sol dans les centres de refuge. Malheureusement, nous n’avons pu aller plus loin à cause du mauvais temps », souligne Rakesh Kalachand.
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