Le nouveau président de la Mauritius Chamber of Commerce and Industry (MCCI) estime que l’État doit investir dans des infrastructures de développement.
La MCCI s’attend à ce que le gouvernement démarre les grands chantiers publics et l’État attend la même chose du secteur privé. Qui doit faire le premier pas ?
On s’attend à ce que tout le monde investisse, pas seulement le gouvernement, mais aussi le secteur privé et les investisseurs étrangers. Certes, l’économie mondiale est dans une impasse, mais il existe aussi des perspectives, notamment sur le continent africain.
Après l’Inde, la plus forte croissance se trouve en Afrique, avec un taux de 6,5 % environ et un marché d’un milliard de personnes, à seulement quatre heures de vol de Maurice. C’est une excellente occasion pour les étrangers et nous d’y investir. Il faut d’ailleurs commencer quelque part. Le gouvernement doit y préparer le pays. Grâce au positionnement stratégique, incluant le développement du port, la connectivité aérienne et les accords bilatéraux conclus sur l’Asie du Sud-est et éventuellement un vol quotidien sur Nairobi, nous disposons déjà d’une bonne base pour une explosion des investissements à Maurice.
Nous comptons déjà deux vols quotidiens sur Johannesburg. Si nous arrivons à concrétiser des vols quotidiens sur la Grande péninsule et un port dynamique idéalement géré par un opérateur international, Maurice sera la place stratégique pour tout le monde pour investir en Afrique. Cela aura un effet multiplicateur sur l’économie mauricienne. En investissant à partir de Maurice, les grands groupes devront installer leurs bureaux chez nous. Nos smart cities pourraient être remplies. Cela aurait des bénéfices directs sur notre économie.
Quid du ratio de la dette ?
Nous avons eu beaucoup de discussions sur le ratio de la dette par rapport au Produit intérieur brut (PIB). Ce n’est pas le seul chiffre à considérer. La capacité du pays dépend aussi du revenu qu’il génère. Avec le secteur de services, nous avons une capacité d’investissement. Je prends un exemple extrême : le Japon a une dette qui représente 200 % de son PIB.
Dans les années’ 75, Maurice avait des revenus par habitant de $ 400. Nous avons, par la suite, beaucoup investi dans les infrastructures. Nous avons enregistré une croissance à $ 4 000, en 2000. Aujourd’hui, nous sommes pratiquement à $ 10 000. La vraie base de développement a été les investissements dans les infrastructures économiques.
La stratégie d’expansion en Afrique prend du retard…
J’insiste sur l’idée de mettre en place, à Maurice, des mesures pour que les étrangers viennent investir en Afrique à partir de notre pays. Beaucoup d’opérateurs mauriciens ont investi et investiront dans des pays africains. C’est positif et non négligeable. Je suis favorable à l’idée de faire de Maurice la plateforme idéale pour des investissements sur le continent noir pour les grandes multinationales, par exemple.
En termes de quartiers-généraux dans le « Global Business »…
Pas seulement. On peut toujours les attirer dans le secteur manufacturier domestique. L’Afrique n’est pas un continent homogène. Il existe des pays anglophones, francophones, lusophones… Mais chacun de ces pays, notamment ceux de la zone subsaharienne, considère Maurice comme un pays africain. Nous inspirons beaucoup de respect à ces pays frères. C’est un atout. Une multinationale qui installe ses bureaux à Maurice bénéficiera du goodwill mauricien pour pénétrer les marchés du continent.
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