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Avec une inflation à 4% : une compensation salariale serait-elle obligatoire?

Les questions seront sur les lèvres de tout salarié. À l’approche des fêtes de fin d’année, il veut savoir si le gouvernement, le secteur privé et les syndicats auront déterminé le montant de la compensation salariale pour 2017, une année où l’inflation a pris l’ascenseur.

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L’inflation globale serait de 4% en 2017, en se basant sur les projections de Statistics Mauritius et de la Banque de Maurice (BoM). L’inflation s’est davantage accélérée cette année suite à la hausse des prix des légumes, des produits pétroliers, du tabac et des boissons alcoolisées. Ce chiffre de 4% indique la hausse du coût du panier des biens et services les plus utilisés par la famille mauricienne.

«Cela signifie que les ménages ont perdu leur pouvoir d’achat. Il importe de les compenser pour cette perte, surtout les personnes au bas de l’échelle », affirme l’économiste Manisha Dookhony, également Managing partner de Rwenzori Consulting.

«Prenons un exemple : une personne gagne Rs 100. Elle les dépense pour vivre. Maintenant, ces produits coûtent Rs 104. Donc, si elle gagne toujours Rs 100, elle ne pourra acheter l’ensemble des produits nécessaires. Elle devra obtenir une compensation afin d’être en mesure d’acheter ce même panier de produits», précise notre interlocuteur.

Le principe d’une compensation salariale applicable à partir de janvier 2018 semble acquis au sein des syndicats. Parce que, dans le passé, pour un taux d’inflation moindre, tous les employés en ont perçu.

Deux exemples : l’an dernier, l’inflation a été de 1%. D’un point de vue technique, il n’est pas nécessaire de donner une compensation. Cela a pourtant été le cas avec Rs 200 offertes à ceux qui touchaient jusqu’à Rs 15 000 et Rs 125 pour les employés rémunérés entre Rs 15 001 et Rs 50 000. En 2015, l’indice des prix à la consommation n’a été que de 1,3%. La compensation a été de Rs 600.

Takesh Luckho, économiste et chercheur chez KMDL Consults Limited, avance que le chiffre de 4% représente une hausse significative avec une perte modérée du pouvoir d’achat. Il souligne que si on suit la logique du gouvernement ces deux dernières années, il est fort probable que ce sera le cas à partir de janvier 2018. Cependant, il précise qu’il faut distinguer entre une hausse et une compensation. La compensation ne sert pas à rendre meilleure la vie des Mauriciens, mais leur permet de vivre décemment. Cela dit, la compensation sera graduelle, selon l’économiste Takesh Luckho, comme ce fut le cas les années précédentes.

Autre volet qui risque de causer du souci, le taux de croissance du pays, estimé à 3,9%. Cette croissance repose sur des projets infrastructurels de l’État, souligne Takesh Luckho. Accorder une compensation équivaudrait à ajouter un poids additionnel sur les épaules du monde des affaires, surtout celles des petites et moyennes entreprises.

D’ailleurs, la Mauritius Export Association parle déjà des risques. Dans un récent entretien, Beas Cheekhooree, président de l’association, a mis l’accent sur le fait qu’on devrait faire attention dans la prise de décision, surtout dans une période où le secteur est fragile.

 

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