«Jusqu’où ira le changement ? » C’était le thème de l’émission Au cœur de l’info le jeudi 14 novembre sur Radio Plus. Prem Sewpaul a reçu deux membres influents du nouveau gouvernement, les potentiels ministres Arvin Boolell et Reza Uteem. Ils ont abordé plusieurs dossiers prioritaires.
« Le gouvernement du jour et son ministre des Finances vont devoir préparer un programme de restructuration. » C’est ce qu’avance Arvin Boolell en abordant le volet économique du pays. Pour ce dernier, ce programme viendra répondre à plusieurs attentes pour redynamiser l’économie, consolider les secteurs existants et lancer de nouveaux piliers. « Le but est de voir comment faire de Maurice un vrai état océan. On a la volonté et le dynamisme pour le faire », a-t-il lancé. La dépréciation de la roupie est un autre sujet soulevé par Arvin Boolell et Reza Uteem.
« Il n’y a pas de boom économique et on ne peut pas faire confiance aux chiffres avancés par le ministre des Finances sortant », a indiqué Reza Uteem. Pour ce dernier, on ne peut parler de boom économique alors que la roupie est dévaluée. « Et la première chose qu’on fera, c’est de voir comment on peut faire baisser le prix de l’essence et du diesel. Il s’agit d’une promesse qu’on a faite durant la campagne et c’est un engagement qu’on peut prendre relativement vite. Ce qui aura un effet domino sur les prix qui vont baisser puisque le prix de la production sera moindre », a-t-il ajouté.
Revoir la dette publique
Reza Uteem prône l’application d’une Fiscal Responsibility and debt Management Act. « Ce sera obligatoire pour améliorer la situation. Dans le secteur privé, il y a une sanction lorsque vous faites du gaspillage et de la mauvaise gestion. Ce qui doit être le cas pour le secteur public également. Il faut avoir des garde-fous et des paramètres. Et le ministre doit agir selon les paramètres établis par la loi », a-t-il fait observer. Pour Reza Uteem, il faut mettre en place plus de discipline.
Consolider la crédibilité des institutions
Rétablir la confiance au sein de la population en consolidant la crédibilité des institutions est un autre volet traité par les deux intervenants sur le plateau. Et pour Reza Uteem, c’est l’homme qui fait l’institution. « La Financial Crime Commission, par exemple, dépense Rs 400 millions à monter par an et jusqu’à présent, il n’y a pas eu de gros cas de corruption établi.
Ce n’est pas normal », a-t-il estimé. Les nominés politiques à la tête des organismes sont un fléau qui a corrompu le système selon lui. « Une des premières choses qu’on fera sera de rétablir l’indépendance de tous ces organismes en choisissant des personnes compétentes. Maintenant il faudra rétablir la confiance dans la population en s’assurant qu’il n’y a pas d’ingérence politique », a fait ressortir Reza Uteem. Selon lui, c’est la personne à la tête de ces organismes qui pose problème.
Renforcer l’espace démocratique
Pour ce qui est du changement constitutionnel, les invités sont revenus sur l’importance d’avoir une réforme électorale. « Il faut une dose proportionnelle pour qu’il y ait une plus grande représentativité à l’Assemblée nationale », a dit Reza Uteem. La constitution sera modifiée pour s’assurer qu’il y ait au moins un tiers des candidats femmes lors des élections générales.
Il a aussi évoqué une loi anti-transfuge qui sera au programme, tout comme une réforme au niveau des mairies et des conseils de village pour ne plus renvoyer les élections. Finalement, tout candidat qui souhaite se présenter aux élections n’aura plus à faire mention de son appartenance ethnique.
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