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Au cœur de l’info : la décentralisation des services de santé publique fait débat

Le ministère de la Santé s’est fixé pour objectif de déplacer 10 % des patients des hôpitaux régionaux vers les Area Health Centres et les Mediclinics chaque année. Le but est de décentraliser certains services pour les rapprocher des patients. Le sujet a été abordé dans l’émission « Au cœur de l’info » du jeudi 27 juillet 2023. 

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Il est dans l’intérêt des patients que de multiples services offerts dans les hôpitaux soient également disponibles dans les Area Health Centres et les Mediclinics. Tel est l’avis exprimé par le Dr Prithviraj Ramputty, directeur des services de santé et des soins de santé primaires, et le Dr Fazil Khodabocus, directeur régional de la santé à l’hôpital Dr Bruno Cheong à Flacq. Ils sont intervenus dans l’émission « Au cœur de l’info » du jeudi 27 juillet 2023 animée par Florence Alexandre. Parmi les services auxquels ils ont fait référence, on retrouve l’endocrinologie/diabétologie, la pédiatrie, la rhumatologie, la dermatologie, la psychiatrie, la gynécologie et l’oto-rhino-laryngologie (ENT), entre autres. Des spécialistes de ces différentes disciplines médicales seront affectés dans les centres de santé de proximité selon un calendrier établi.  Cela devrait offrir la possibilité à un certain nombre de patients d’y avoir leur rendez-vous au lieu de devoir se rendre à l’hôpital régional, en fonction de leur lieu de résidence. Les intervenants ont précisé que ce système, qui est en vigueur à Jawaharlal-Nehru (Rose-Belle), au SSRN (Pamplemousses) et à Dr A. G. Jeetoo (Port-Louis), sera étendu à l’hôpital Dr Bruno Cheong et à Victoria d’ici la fin de l’année, sans pour autant perturber les services des hôpitaux régionaux.  La décentralisation de certains services devrait permettre de désengorger les cinq établissements régionaux, a ajouté le Dr Khodabocus. 

Si du côté du ministère de la Santé on est persuadé que ce système fonctionnera et s’améliorera progressivement, le Dr Vasantrao Gujadhur, ancien directeur des services de santé publique, n’est toutefois pas de cet avis. Selon lui, ce sera un échec s’il n’y a pas suffisamment de personnel et si les services ne sont pas informatisés.  Il estime que les centres de santé primaires ne disposent pas de suffisamment d’espace et d’équipements nécessaires. Il a plaidé en faveur de la formation du personnel paramédical des Area Health Centres et des Mediclinics afin qu’ils soient en mesure d’accompagner efficacement les spécialistes dans ces centres de santé.  Le Dr Meetheelesh Kumar Abeeluck, président de la Government Medical and Dental Officers Association, a, lui aussi, émis des réserves, et ce malgré l’accueil favorable de l’association envers cette initiative. 

Ce qu’il préconise, c’est l’introduction du poste de Medical Registrar, soit un intermédiaire entre les médecins généralistes et les spécialistes, comme le recommande le Pay Research Bureau. Selon lui, cela pourrait aider à mettre en œuvre de projet de décentralisation du système de santé publique, telle que voulu par le ministère de la Santé.

 

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