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Attentes : lois du travail et salaire minimal bientôt en chantier

Des familles continuent à vivre sous le seuil de pauvreté avec des revenus de moins de Rs 6 500 par mois.

Deux événements majeurs sont attendus dans le monde du travail, cette année ! Les amendements de l’Employment Relations Act et de l’Employment Rights Act, ainsi que le début des travaux portant sur l’introduction d’un salaire minimal au niveau national seront, bientôt, en chantier.

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Les syndicalistes s’impatientent. Ils souhaitent que les projets de loi portant sur les amendements de ces deux législations de travail soient présentés au parlement dans les plus brefs délais. Haniff Peerun, président du Mauritius Labour Congress (MLC), lance un appel pour que ces projets d’amendement soient débattus à la rentrée parlementaire en mars prochain.
De son côté, Clency Bibi, président de la General Workers Federation (GWF), souhaite une réunion entre le comité institué pour travailler sur ces amendements et la classe syndicale. « Depuis que nous avons soumis nos propositions, nous n’avons plus rien entendu », fait-il ressortir.

Du côté du patronat, l’on affirme ne pas être contre les amendements des lois, mais qu’il faut prendre en compte les nouvelles réalités dans le monde du travail. Celles-ci doivent protéger les travailleurs tout en veillant aux intérêts des investisseurs et à la viabilité des entreprises face à la compétition internationale. L’on estime que les lois du travail doivent être dynamiques pour répondre aux changements qui s’opèrent dans le monde du travail.

Salaire minimal : 120 000 salariés concernés

Les travaux pour l’introduction d’un salaire minimal national pourraient, eux, débuter d’ici deux semaines, après la constitution du National Wage Consultative Council (NWCC). Le salaire minimal va toucher au moins 120 000 salariés. Pour les syndicalistes, son introduction est impérative car plusieurs travailleurs continuent à vivre sous le seuil de pauvreté avec des salaires de moins de Rs 6 500 par mois.

Quel est taux salarial recommandé ? Pour Devanand Ramjuttun, de la General Trade Union Federation (GTUF), un salaire minimal doit être basé sur le Household Budget Survey de 2012, et selon lequel une famille de quatre personnes (papa, maman et deux enfants) doit avoir des revenus de Rs 24 000 par mois pour vivre décemment. Rashid Imrith, président de la Fédération des syndicats du secteur public, estime pour sa part que le salaire minimal doit se situer entre Rs 13 000 et Rs 13 500 par mois.

De son côté, le président du MLC est d’avis que c’est au gouvernement de venir avec une proposition salariale avant que le sujet soit discuté au sein du NWCC. « Après avoir promis un salaire minimal durant la campagne électorale, le gouvernement de l’Alliance Lepep ne doit pas maintenant fuir devant ses responsabilités et laisser le fardeau sur la tête d’un conseil », lance Haniff Peerun.

Une menace pour les PME ?

Mais pour l’économiste Eric NG, l’introduction d’un salaire minimal pourrait mettre en péril les emplois au sein des Petites et Moyennes Entreprises. Il est plutôt en faveur d’un salaire minimal au niveau sectoriel. À cela, il estime que le National Remuneration Board (NRB) dispose de toutes les logistiques pour calculer une augmentation salariale sans mettre en péril la survie du secteur concerné.

Le patronat affirme, une fois de plus, ne pas être contre l’idée d’un salaire minimal, mais souhaite qu’on mette de l’ordre dans le système salarial. On se plaint qu’on a plusieurs instances pour calculer les salaires dont le Pay Research Bureau, le NRB, le comité tripartite et les négociations collectives, entre autres. Or, l’on estime que toute la question salariale doit être discutée au niveau d’une seule instance.

Par ailleurs, on attire l’attention sur le fait qu’on ne peut venir avec un salaire minimal qui mettrait en péril les emplois et la survie même des entreprises.

Les principales propositions syndicales

  • Le rétablissement du Termination of Contract Service Board.
  • Que le dimanche ne soit plus considéré comme le premier jour de travail, afin que les employés puissent bénéficier des heures supplémentaires.
  • Le rétablissement de la Severance Allowance car, selon eux, le Workfare Programme ne donnerait pas entière satisfaction aux licenciés.
  • Une révision de l’amendement de la clause 58 de l’Employment Relations Act, portant sur « Variation of Collective Agreement » effectué en 2013. Les dirigeants syndicaux trouvent que c’est une violation des conventions 87 et 98 de l’Organisation Internationale du Travail (OIT). Ils sont d’avis que cette clause bloque toute tentative des syndicats de réclamer une révision d’un accord collectif aussi longtemps qu’il est en vigueur. Ils indiquent que celle-ci est nettement en faveur du patronat.
  • Que les Remuneration Orders soient révisés tous les trois ans comme c’est le cas pour le PRB.
  • Que l’amende de Rs 10 000 et Rs 25 000 imposée sur les syndicats et ses officiers trouvés coupables d’une offense sous les articles 102 et 103 de l’Employment Relations Act soit abolie.
  • Que les clauses favorisant le licenciement des salariés pour raisons économiques soient abolies.
 

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