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Attentats de Paris: des Mauriciens racontent l’horreur

Plusieurs centaines de Mauriciens étaient dans la capitale française quand l’horreur a frappé. Chacun a vécu ces attentats meurtriers, qui ont fait environ 129 morts et 352 blessés, à divers degrés. Certains étaient proches des lieux sinistrés et ont vécu les événements de près. D’autres racontent l’ambiance dans une ville qui est aujourd’hui meurtrie.

Kevin Razy: «Il y a eu des coups de feu devant le théâtre»

« Ne sors pas Kevin. Il y a eu des coups de feu devant le théâtre. » L’humoriste mauricien Kevin Razy terminait son one-man show à l’Apollo Théâtre à proximité du Bataclan, quand le drame s’est joué. Un membre du personnel l’empêche de sortir.
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/div> Le Mauricien et ses amis sont donc contraints de se réfugier à l’intérieur de la salle, comme des centaines d’autres personnes. « Alors, on est resté. Petit à petit, tout le monde a commencé à se connecter à son téléphone portable, twitter, etc. et des caissiers du théâtre ont entendu des coups de feu. Il y a eu des mouvements de foule. Ils ont alors baissé les barrières. » Véronique Domah, la cousine de l’humoriste mauricien, assistait au spectacle. Quand elle sort du théâtre, la fusillade bat son plein. « Elle a vu les gens courir et a entendu retentir les coups de feu. Elle a pu récupérer sa voiture et s’en aller. » Celle-ci s’en sort néanmoins avec la peur au ventre. Pendant plusieurs heures, la foule est restée bloquée dans l’Apollo Théâtre. « Les gens étaient très calmes, des humoristes ont même joué sur scène et fait participer le public. C’était assez convivial. » Ce n’est qu’à 4 heures du matin que la police, qui était en contact direct avec l’établissement, a autorisé les gens à évacuer la salle. Deux jours plus tôt, Kevin Razy s’était produit sur la scène du Bataclan avec d’autres humoristes pour une œuvre caritative. « C’est assez flippant », reconnaît l’homme de 27 ans. « Tous les terroristes n’ont pas encore été arrêtés. Et je ne serai pas rassuré tant qu’on ne les aura pas tous mis hors d’état de nuire », dit Kevin Razy. L’humoriste mauricien ne s’attendait pas à un tel drame. « On commençait à peine à se remettre de l’attentat contre Charlie Hebdo. . Le vendredi 13 novembre restera gravé dans nos mémoires. »

Anne-Lise Davy, 27 ans, étudiante en médias: «Mon père, paniqué, m’a prévenue»

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« J’étais à avenue des Gobelins dans le XIIIe arrondissement de Paris au restaurant avec des amis. C’est mon père qui m’a prévenue. Il était paniqué au téléphone. Il savait que j’allais souvent prendre un verre dans les environs. J’étais terriblement choquée et j’ai prévenu tout le monde. Je recevais des indications sur mon téléphone portable et constatais que le nombre de morts s’alourdissait et les gens autour commençaient à comprendre ce qui se passait. J’ai pu rentrer en voiture, car il n’y avait plus de métro. »

Razia Taroo, 26 ans et vivant à Paris : « Je devais me rendre au Stade de France »

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« Mon copain et moi travaillons tous deux à Saint-Denis et empruntons matin et soir le chemin où les explosions sont survenues. Notre autobus est passé à avenue du Stade de France à 19 h 22, soit deux heures avant que ne commence le carnage. J’avais acheté les billets pour assister au match France-Allemagne, le vendredi 13 novembre, mais après le travail, vu que je ne me sentais pas bien, j’ai annulé les billets et nous sommes rentrés. Nous sommes toujours sous le choc. »
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Mukmeer Oozeer: «Nous vivons dans la peur»

C’est pour souffler la première bougie de leur fils Rayhaan que Mukmeer Oozeer et son époux se sont rendus en France. Toutefois, leurs vacances ont tourné au cauchemar. Ces Mauriciens ne savent pas s’ils pourront rentrer aujourd’hui (dimanche) comme prévu, en Angleterre, où ils vivent. « Nous avons décidé de fêter l’anniversaire de notre fils chez ma sœur en France, mais les attentats ont tout chamboulé. Nous vivons dans la peur », relate Mukmeer Oozeer. Sa sœur habite à quinze minutes  du Stade de France. Vendredi, la petite famille devait passer la soirée dans le centre de Paris. Toutefois, fatigués, ils ont décidé d’annuler leur sortie. C’est en entendant les sirènes et le tumulte que le couple a pris connaissance de ce qui s’était passé. « Si nous étions dehors, nous aurions pu y laisser la vie », dit la Mauricienne. Depuis, le couple est cloîtré entre les quatre murs, surtout que l’état Islamique a revendiqué les attentats. « Je porte le voile et on me regarde différemment. Nous ne nous sentons pas en sécurité. Nous voulons rentrer en Angleterre », confie Mukmeer Oozeer. Le vol du couple est prévu ce dimanche après-midi.

Brigitte Philippe: «Je croyais que c’était la fin»

« Je me croyais dans un film. C’était affreux ! » raconte Brigitte Philippe, qui vit en France depuis 40 ans. Elle habite en face du Bataclan. Témoignant sur Radio Plus, elle a raconté la scène d’horreur. « J’étais chez moi. J’ai entendu du bruit. Quand je suis sortie, j’ai vu des gens qui sortaient de la salle. Ils couraient. Ils criaient. Les tirs n’arrêtaient pas. La police est venue et nous a demandé de rentrer. Des journalistes ne savaient pas où se cacher. Ils sont venus dans mon appartement. J’ai vécu cela en live. C’était très choquant ! Il y avait des échanges de coups de feu. Je croyais que c’était la fin. »

Maleck Noorbux: «J’étais au stade»

Inconditionnel de football, Maleck Noorbux, 52 ans, ne pouvait rater le match France-Allemagne au Stade de France vendredi soir. Il s’y rend donc avec ses trois enfants. Il confond les déflagrations des bombes avec des pétards bruyants. « Personne ne pouvait deviner qu’il y avait des attaques terroristes à l’extérieur du stade », raconte-t-il à Radio Plus. À la mi-temps sur le chemin des toilettes, Maleck Noorbux constate qu’il y a un mouvement inhabituel dehors. « Je vois les portes fermées et la police, la sécurité et des ambulances qui passent. Puis, un hélicoptère survolant le quartier. » À la fin du match, le quinquagénaire se retrouve avec ses enfants sur la pelouse. C’est le seul endroit qui semble sécurisé. « J’essayais de joindre mon épouse, mais je n’y arrivais pas. De la maison, elle voyait en direct ce qui se passait, mais ne pouvait pas non plus nous joindre, car le réseau était saturé. » En fin de compte, toute la famille s’en sortira sans trop de mal. Maleck Noorbux vit à Paris depuis une trentaine d’années.

Atma Bumma: «Une psychose s’est installée»

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En vacances dans la capitale française, Atma Bumma, restaurateur et membre du Mouvement patriotique, n’était pas très loin d’un des lieux des attentats. « Une psychose s’est installée », constate-t-il. [row custom_class=""][/row]

Diksha Azéma, 23 ans, étudiante: «Je ne suis pas très rassurée»

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Diksha Azema, 23 ans, est une étudiante mauricienne vivant à Ivry-sur-Seine. Elle aurait dû être sur les lieux de l’une des attaques vendredi soir. Ci-dessous, son témoignage : « J’étais chez moi en train de regarder un film vers 21 heures. Mon meilleur ami est rentré du travail et m’a annoncé qu’une fusillade a eu lieu près de chez moi. C’était le choc ! On ne savait plus où donner de la tête. En l’espace d’une heure, on entendait parler d’explosions, de fusillades et de prise d’otages au Bataclan. J’en avais des frissons, car je devais rejoindre des amis pas trop loin du lieu de l’attaque, pour aller prendre un verre. Comme j’étais trop fatiguée, je suis restée à la maison. Certains de mes amis ne donnent toujours pas signe de vie. J’essaie de ne pas penser au pire… Je me dis surtout que ça aurait pu arriver devant chez moi. Beaucoup de Parisiens ne se sentiront plus en sécurité en sortant de chez eux. Ils parlent tous de guerre. C’est l’horreur. »

En bref

  • Cinq personnes ont été arrêtées en Belgique à la suite des attentats en France.
  • L'un des assaillants du Bataclan a été identifié comme Français, connu des services de renseignement, grâce à ses empreintes.
  • C’est la première fois, en France, que des attentats-suicides ont lieu.
  • Le groupe État islamique a revendiqué le carnage samedi. « Huit frères portant des ceintures explosives et armés de fusils d'assaut ont visé des sites choisis soigneusement au coeur de Paris », a écrit dans son communiqué le groupe jihadiste.
  • Il y a eu 10 morts après le déraillement d’un TGV d’essai près de Strasbourg samedi. La piste de l’attentat est écartée.

Facebook vous informe de la situation de vos proches

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Les vols sur Paris maintenus

Les vols programmés sur Paris restent inchangés, a indiqué le porte-parole d’Air Mauritius, Prem Sewpaul, sur Radio Plus samedi. « L’aéroport est ouvert, mais la sécurité de nos passagers et de nos membres d’équipage est primordiale. Tous les vols opèrent normalement », a-t-il expliqué.
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