Le ministère de l’Agro-industrie tient, du 16 au 20 mars, les assises de l’Agriculture au Côte d’Or National Sports Complex. L’objectif de cet événement est de promouvoir la production locale et de tout mettre en œuvre pour atteindre la sécurité alimentaire.
C’est l’une des mesures-phares annoncées dans le Budget 2022-23 qui voit le jour. Si au départ le ministère de l’Agro-industrie songeait à organiser un Salon de l’Agriculture, il a finalement choisi de tenir des Assises de l’Agriculture. Axé sur le thème « Pathways to a Sustainable Food System for a Healthier Tomorrow », cet événement comprend un salon d’expovente et des symposiums auxquels participent plusieurs acteurs du secteur.
Pendant ces prochains jours, le public aura l’occasion de découvrir et d’acheter des produits agroalimentaires locaux, tout en prenant connaissance des équipements issus de la dernière technologie dans le secteur agricole. Il faut compter un total de 150 exposants.
La cérémonie d’ouverture s’est tenue le jeudi 16 mars 2023 au Côte d’Or National Sports Complex. Le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin, a souligné que ces assises offrent aux participants l’occasion d’interagir, de partager des connaissances et de forger des partenariats afin de créer une industrie agricole plus résiliente et plus durable.
« C’est pendant le confinement que les Mauriciens ont vraiment pris conscience de l’importance de produire localement », a-t-il avancé. Selon lui, il y avait une urgence pour prendre des actions correctives.
Il a d’ailleurs ajouté la situation était la même dans d’autres pays à ce moment-là. Raison pour laquelle le secrétaire général des Nations unies avait convoqué, pour la première fois, un Food Security Summit à New York. « L’idée est d’établir un ‘roadmap’ afin d’assurer la sécurité alimentaire », a soutenu Maneesh Gobin.
Il précise que les assises comprennent des symposiums qui permettront aux participants d’améliorer leurs techniques de production et de prendre des mesures visant à atteindre la sécurité alimentaire.
Le président de la République, Pradeep Roopun, était l’invité d’honneur de la cérémonie d’ouverture. Il a déclaré que les Assises de l’Agriculture représentent une opportunité pour les acteurs du secteur de communiquer et de créer la résilience. « Ils peuvent partager leur savoir- faire et en apprendre plus sur les équipements et les techniques qui leur permettront de créer des produits à valeur ajoutée », a-t-il dit.
Il a précisé que pendant les 55 années qui ont suivi l’accession de Maurice à son indépendance, le secteur de l’agriculture a été un catalyseur dans le développement du pays. « Il est du devoir de chaque pays de s’assurer que sa population a accès à différents types de produits agricoles dans un volume adéquat et à des prix compétitifs. Nous devons toutefois développer des stratégies pour atteindre la sécurité alimentaire », a soutenu le Président.
Il se réjouit que Maurice ait déjà atteint l’autosuffisance dans certaines productions, telles que celles des œufs, du poulet et de la pomme de terre. « Cela concerne quelque 30 produits agricoles. »
L’agro-industrie en chiffres
Alimentation
25 % : approvisionnement du marché local
75 % : importation
Culture vivrière : hausse de 6,7 % de la production | ||
2021 | 2022 | |
Superficie sous culture | 8 004 hectares | 7 770 hectares |
Production | 108 012 tonnes | 115 211 tonnes |
Élevage | ||
2021 | 2022 | |
Bétail vivant | 1 823 tonnes | 2 071 tonnes |
Mouton | 41 tonnes | 55 tonnes |
Volaille | 49 100 tonnes | 55 700 tonnes |
Poisson | 28 769 tonnes | 33 254 tonnes |
Un manque de main-d’œuvre
Le premier jour des Assises de l’Agriculture, il y a eu un symposium de présentations sur diverses thématiques agricoles. L’accent a été mis sur les nouvelles technologies, sur les modèles agricoles, sur les modèles de crédit-bail, sur les options de financement et sur les modèles d’assurance, entre autres.
Durant les présentations, les participants ont également parlé des défis auxquels ils sont confrontés. Une de leurs préoccupations majeures demeure le manque de main-d’œuvre.
Samla Dijoux, Farm Manager chez Top Nature Ltd, a avancé que les Mauriciens ne veulent plus travailler la terre. « Obtenir de la main-d’œuvre est un véritable parcours du combattant. Nos demandes pour embaucher des Bangladais sont souvent rejetées par les autorités. Maintenant nous allons faire des démarches pour avoir des travailleurs malgaches », a-t-elle dit.
Elle a également déploré les commissions dont bénéficient les grandes surfaces. « Un supermarché peut à lui seul gagner jusqu’à Rs 600 000 de commissions par an sur nos produits », a-t-elle souligné. Elle a aussi parlé d’un manque de soutien technique de la part des autorités pour qu’ils puissent s’améliorer.
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