Il a été question des « rapports défavorables » par des instances internationales sur Maurice dans l’émission « Au Cœur de l’Info », jeudi, animée par Prem Sewpaul. Le rôle du Speaker à l’Assemblée nationale a été commenté. Selon Subash Gobine, ce qui se passe dans l’hémicycle est « sans précédent ». Le journaliste, consultant et observateur politique, Subash Gobine ne passe pas par quatre chemins pour dire que ce qui se passe au Parlement « n’est plus comme avant ». Il parle même d’un « incroyable instrument » en faisant référence au bureau du Speaker.
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« Le Speaker neutralise complètement l’opposition. Il rend un service extraordinaire au gouvernement MSM au pouvoir. Au Parlement auparavant, l’opposition faisait de grands coups. Rajesh Bhagwan allumait le feu avec ses questions et interventions. Le Speaker le neutralise aujourd’hui. Un géant comme Rajesh Bhagwan et même Paul Bérenger se font expulser », explique Subash Gobine.
Il revient aussi sur le fait que jadis le Private Notice Question (PNQ) était « un grand moment pour l’opposition et un moment difficile pour les ministres », tout comme les questions parlementaires (PQ). « Il fallait bien se préparer. Aujourd’hui, la PNQ et les PQ ont perdu leur importance. Quand les députés de l’opposition interviennent, le Speaker les interrompt », se désole-t-il. Il cite l’exemple de sir Harilall Vaghjee qui a été l’un des meilleurs Speakers que le pays a connus.
Absence de culture et de transparence
L’avocat Ravi Rutnah affirme, lui, que souvent, des membres de l’opposition provoquent le Speaker. D’où les « dérapages ». Il affirme que le poste du Speaker reste un poste constitutionnel. « C’est plus facile de critiquer le Speaker pour faire du sensationnalisme. Cependant, le comportement du Speaker laisse à désirer », est-il d’avis, tout en mettant l’accent sur l’importance d’avoir un Speaker « apolitique ».
Faizal Jeeroburkhan, de Transparency Mauritius, évoque, lui, l’importance de la séparation des pouvoirs. « C’est quand on joue avec que la démocratie est affectée. Quand l’Exécutif empiète sur le Judiciaire et le Législatif, cela fait du désordre. Si le gouvernement du jour est sérieux, il doit s’asseoir et revoir sa copie pour s’assurer que ces trois piliers gardent leur indépendance et collaborent et non pas se bagarrent. Ils doivent travailler dans la même direction pour le progrès du pays », estime-t-il.
Milan Meetarbhan, expert en constitution et affirme que la situation ne fait qu’empirer et les rapports internationaux le démontrent. « Ce qui est paradoxal, c’est que chaque scandale joue en faveur du régime actuel. Chaque fois qu’un nouveau scandale porte atteinte à la démocratie, cela permet d’oublier le précédent », avance l’intervenant. Selon lui, le plus gros problème reste « l’absence de culture et de transparence ».
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