Des appels à une trêve entre Israël et le Hamas palestinien pour permettre l'entrée de l'aide à Gaza ont été lancés au "Sommet pour la paix" samedi en Egypte, où le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a appelé à agir vite pour mettre fin "au cauchemar".
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Au-delà des appels partagés pour l'entrée de l'aide aux Palestiniens de la bande de Gaza, soumise à un siège israélien, les représentants des pays occidentaux et arabes n'ont pas pu s'entendre sur un communiqué final, ont indiqué des diplomates arabes à l'AFP.
Les négociations ont achoppé sur deux points, selon eux: d'une part, "les pays occidentaux voulaient une condamnation claire du Hamas", dont l'attaque le 7 octobre contre Israël a déclenché une guerre ayant fait 1.400 morts dans ce pays.
De l'autre, ils réclamaient "un appel à la libération des otages", quelque 200 personnes enlevées durant l'attaque par le Hamas.
Les pays arabes ont refusé d'inscrire ces points et le sommet s'est soldé par un communiqué de la présidence égyptienne dénonçant "une scène internationale qui a révélé ces dernières décennies son incapacité à trouver une solution juste et durable à la question palestinienne".
"Agir maintenant"
Le ministère israélien des Affaires étrangères a jugé "regrettable que même face à ces atrocités, certains trouvent difficile de condamner le terrorisme". "Israël fera ce qu'il a à faire et attend de la communauté internationale qu'elle reconnaisse la justesse du combat, a-t-il ajouté.
Après deux semaines de guerre, "il faut agir maintenant pour mettre fin au cauchemar", a lancé à l'ouverture du sommet Antonio Guterres, alors que près de 4.400 Palestiniens ont été tués dans les bombardements de représailles israéliens à Gaza sous contrôle du Hamas, selon le ministère de la Santé local.
Gaza a "besoin d'un acheminement massif d'aide", a-t-il ajouté, alors que seuls 20 camions y sont entrés samedi depuis le poste-frontière de Rafah, entre Gaza et l'Egypte.
Pour l'ONU, il faudrait au moins 100 camions par jour pour les 2,4 millions de Gazaouis privés de tout.
Des dirigeants de la Ligue arabe, de l'Union africaine et de l'Union européenne ont participé au sommet où étaient également représentés la Russie, la Chine, le Japon, le Canada et les Etats-Unis.
Le roi Abdallah II de Jordanie a réclamé "un cessez-le-feu immédiat", tandis que le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a affirmé que "l'unique solution à la question palestinienne est la justice", soulignant le "droit" des Palestiniens "à établir leur Etat".
M. Guterres est revenu sur "le contexte plus large", évoquant "56 ans d'occupation (israélienne) sans fin en vue". "Mais rien ne peut justifier l'attaque condamnable du Hamas" qui doit, a-t-il poursuivi, "libérer immédiatement et sans condition" ses otages.
Il faut, a ajouté le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, "la fin de l'occupation des Territoires palestiniens par Israël et la solution à deux Etats", israélien et palestinien.
Le président américain Joe Biden a dit mercredi à Tel-Aviv que cette guerre renforçait sa "détermination" pour une solution à deux Etats.
"Nous ne partirons pas", a répété trois fois M. Abbas alors que Le Caire et Amman sont vent debout contre l'ordre israélien d'évacuer les Palestiniens du nord de la bande de Gaza vers le sud du territoire, frontalier de l'Egypte.
"Monde silencieux"
Ils y voient un pas vers "un déplacement forcé" des Palestiniens vers le Sinaï égyptien qui équivaudrait selon M. Abbas à "une deuxième Nakba" (catastrophe en arabe), en référence aux 760.000 Palestiniens poussés à l'exil après la création d'Israël en 1948.
"Le monde est silencieux", s'est insurgé Abdallah II et "c'est un message très dangereux". "Le monde arabe l'entend clairement: les vies palestiniennes valent moins que les vies israéliennes. Les droits humains ont des limites: ils s'arrêtent aux frontières, aux races et aux religions".
Le chef de la diplomatie turque Hakan Fidan a dénoncé "une aide militaire inconditionnelle à Israël qui ne sert qu'à maintenir l'occupation" des Territoires palestiniens.
L'Egypte, à l'initiative de ce sommet, se veut en première ligne diplomatique sur le dossier israélo-palestinien.
Ce pays arabe, le premier à avoir signé la paix avec Israël en 1979, est un médiateur traditionnel entre Israël et les Palestiniens et contrôle Rafah, unique ouverture sur le monde de Gaza qui ne soit pas aux mains d'Israël.
© Agence France-Presse
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