Le ministre de la Santé veut mettre de l’ordre dans son secteur malgré les critiques que ses actions peuvent susciter. Parmi ses initiatives figure l’installation de panneaux indiquant que la période d’attente aux urgences est d’un minimum de deux heures. C’est ce qu’il a dit lors de sa tournée des hôpitaux jeudi, à l’occasion du Patients’ Day.
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Le ministre de la Santé a annoncé des initiatives visant à réhabiliter des services tant décriés dans la santé publique. À commencer par l’installation de panneaux – dans toutes les langues parlées à Maurice – indiquant que la période d’attente au service des urgences des hôpitaux est d’un minimum de deux heures. Anil Gayan précise que cette mesure est envisagée car certaines personnes ont pris pour habitude de critiquer le service public, lui reprochant notamment sa lenteur. « Ces mêmes patients peuvent attendre de longues heures dans le service privé où ils doivent payer sans broncher. Ils vont même jusqu’à remercier, avec le sourire, le médecin qui les a auscultés », a déclaré le ministre. Il a fait la tournée de plusieurs établissements hospitaliers le jeudi 22 décembre, en marge du Patients Day.
Selon lui, les Mauriciens s’attendent à ce que dès leur arrivée à l’hôpital, un médecin et des infirmiers soient disponibles sur le champ. Anil Gayan a ajouté que même si les services offerts sont gratuits, il ne faut pas en abuser. « Les patients doivent faire preuve de patience », a-t-il dit, en admettant que l’attente peut parfois être longue.
Durant sa tournée de jeudi, le ministre a été tour à tour à l’hôpital ENT de Vacoas, à celui de Victoria à Candos, à l’hôpital Brown-Séquard de Beau-Bassin et au Cardiac Centre de Pamplemousses. Pour Anil Gayan, sa visite dans ces établissements consistait d’abord à connaître les maladies les plus communes qui sont traitées dans chaque hôpital. Cela lui a aussi permis de rencontrer des patients pour écouter leurs doléances et de remercier le personnel hospitalier pour le bon travail accompli. Le ministre a distribué des cadeaux aux patients de chaque établissement.
Discipline renforcée
Anil Gayan a annoncé au personnel de l’hôpital ENT que la construction du nouvel établissement débutera durant les premiers mois de 2017, avec le soutien financier du gouvernement indien. Pendant la durée des travaux, tous les services de cet établissement seront transférés à l’hôpital Victoria.
Le ministre a lancé un appel au personnel médical pour une discipline renforcée dans le service public. « Celui qui travaille dans le secteur public doit l’accomplir selon les normes qui régissent le secteur », a-t-il dit. Il a déploré le fait que des fonctionnaires quittent leurs véhicules dans la cour des hôpitaux où ils sont de service pour aller travailler dans des cliniques privées.
« Cela crée un conflit d’intérêts », a souligné Anil Gayan. Il a ainsi rappelé qu’il y a une loi qu’il a fait adopter l’an dernier concernant la bonne gouvernance. Il a précisé que si la commission anticorruption prend connaissance des agissements de ces personnes, ces dernières risquent de sérieux problèmes. Il a alors dit qu’il détient les noms de certaines d’entre elles.
Croissance démographique négative
Anil Gayan a une nouvelle fois attiré l’attention de la population et des jeunes en particulier afin qu’ils réfléchissent à leur « responsabilité nationale » en ce qui concerne la préservation de la nation mauricienne. Citant le taux de naissance à l’hôpital Victoria, il a expliqué qu’il y a une baisse de natalité. Le nombre de naissances est passé de 2 275 en 2013 à 1 743 au 22 décembre 2016.
Cette même tendance a été observée dans les autres hôpitaux, a-t-il affirmé. « Nous avons une démographie qui n’est pas positive. Si nous ne prenons pas les mesures nécessaires, bientôt la population vieillissante dépassera la population active. Nous n’aurons alors pas assez de personnes pour travailler dans les services essentiels et nous devrons ouvrir le pays à des étrangers », a expliqué le ministre. Il a annoncé que le gouvernement travaille sur des mesures pour encourager les femmes à avoir davantage d’enfants.
Le ministre encourage les infirmiers à s’exporter
Lors de la distribution de certificats à la Nursing School à 200 infirmiers et infirmières qui ont réussi leur examen, Anil Gayan a exprimé le souhait que le système de la formation évolue et s’adapte à l’ère actuelle. « Il est temps de revoir la manière dont on les formera non seulement pour les besoins du pays mais également pour l’exportation », a-t-il fait comprendre. Cela, afin qu’ils entrevoient les possibilités d’emploi non seulement à Maurice mais aussi à l’étranger. Il a aussi suggéré que toute la formation inclue une dimension de langue. « Les pays qui ont le plus besoin de Nurses sont l’Allemagne, le Japon et les pays européens. Nous donnerons des cours dans la langue du pays dans lequel les infirmiers pensent exercer afin de leur donner les outils nécessaires pour y travailler. »Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !