Les échanges ont le mérite d’être francs. Face à la presse pour un exercice de bilan pour 2018, la direction de Business Mauritius – Cédric de Spéville en tant que président du conseil d’administration et Kevin Ramkaloan, le Chief Executive Officer – s’est exprimée sur des dossiers touchant à tous les secteurs-clés de l’économie, à l’écologie, à l’environnement international et à son impact sur le pays. Ci-dessous, les faits saillants.
Publicité
Argent et politique : «Accueil très favorable»
Par la voix de son président, Cédric de Spéville, Business Mauritius se dit « très favorable » au projet présenté par le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur le financement des partis politiques. En 2018, a-t-il dit, il est essentiel que Maurice ait un cadre légal clair, avec des partis politiques dûment enregistrés et leurs comptes audités. Cela dans la transparence. Il espère que ce texte de loi « sera le bon ».
Économie : La croissance serait de 4 % mais…
L’année 2018 est jugée positive. S’appuyant sur les récentes estimations, Kevin Ramkaloan a affirmé qu’en 2019, la croissance sera de 4 %. N’empêche que le pays n’est pas à l’abri d’une expansion économique moindre. La faute à des influences externes hors de notre contrôle.
D’abord, il a cité le prix du pétrole. Un baril de pétrole à 80 dollars aura des répercussions immédiates sur tous les secteurs. Puis, il a évoqué le Brexit. Le retrait de la Grande-Bretagne de l’Union européenne comporte des opportunités pour notre secteur des services financiers. Mais, la livre sterling en dépréciation coupe le pouvoir d’achat des Britanniques (ces derniers représentent le deuxième marché touristique et le premier acheteur du Made in Mauritius). Et en troisième lieu, nous retrouvons les conflits entre des puissances économiques (entre la Chine et les États-Unis par exemple). Ce type d’affrontements pourrait avoir une incidence sur l’activité économique.
Recrutement : les Mauriciens avant tout
« Il n’y a aucun employeur mauricien qui préfère recruter de la main-d’œuvre étrangère. » C’est l’affirmation de Cédric de Spéville. La question, selon lui réside dans la disponibilité des Mauriciens pour les différents profils recherchés.
Pollution : et si le secteur privé devient le catalyseur ?
« Il faut un élan national », a soutenu le président de Business Mauritius, parlant du problème de pollution dans le pays. Ce sujet est venu sur le tapis à la suite d’une succession de questions de la presse. Le Mauricien produit 350 kilogrammes de déchets par an, a indiqué Cédric de Spéville. Une grande partie est acheminée aux centres d’enfouissement. Sur les lieux publics, rues, autoroutes et plages, les déchets font partie du paysage. Tandis qu’ailleurs, dans les pays que nous citons en exemple, la propreté règne.
Ce débat sur la pollution a basculé sur un rôle plus concret du secteur privé en termes de responsabilisation de la population à travers une sensibilisation de ses employés, qui, à leur tour passeront le message. Le constat fait peur. Les moyens légaux pour sanctionner les pollueurs sont là. L’État et ses instances les utilisent-ils ? La réponse fait mal.
Profil-minute - Business Mauritius : 1 200 membres et 50 % du PIB
Basé à Ébène et employant 15 personnes, Business Mauritius compte 1 200 membres, dont 400 petites et moyennes entreprises. Ses membres, employant quelque 120 000 personnes, contribuent à hauteur de 50 % au produit intérieur brut de Maurice.
L’association (née de la fusion du Joint Economic Council et de la Mauritius Employers Federation) pèse lourd. De ce fait, c’est l’interlocuteur privilégié de l’État sur des décisions à portée nationale, telles que les consultations pré-budgétaires, la compensation salariale et la stratégie économique.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !