Air Mauritius est la première grosse victime de la pandémie de Covid-19. La compagnie a été placée sous administration volontaire. La décision a été prise par le conseil d’administration, ce mercredi 22 avril, comme indiqué dans un communiqué émis, cet après-midi. C’est une zone de turbulence pour MK qui pique du nez, mais qui n’a pas encore crashé.
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Comment les deux administrateurs nommés, Sattar Hajee Abdoula et Arvindsingh Gokhool tenteront-ils de sauver Air Mauritius ? Cette question a été soulevée dans l’émission Au Cœur de l’Info, sur Radio Plus, animée par Jane Lutchmaya et Eshan Dinally.
Face à cette situation, il aurait suffi d’« un miracle » pour redresser la situation, selon Me Penny Hack, avocat d’affaires. « Il ne faut pas attendre que la compagnie est en faillite pour nommer un administrateur. C’est une procédure qu’on doit enclencher avant la faillite afin de redresser la situation. (…) Les administrateurs prennent désormais le contrôle de la compagnie d’aviation nationale. Zot bizin dan 7 à 10 zour konvaink ban kreansyer’ », a déclaré Me Penny Hack.
Pour l'économiste Kevin Teeroovengadum, Air Mauritius placée sous administration volontaire « n’est pas une surprise. Car, plusieurs compagnies aériennes se trouvent dans ce même schéma. A titre d’exemple, South African Airways avant la crise du Covid-19 et la compagnie aérienne Virgin Australia ».
« Il faut restructurer la compagnie d’aviation nationale à tout prix. (…) Le partenariat n’est pas une ‘bad idea’. Bann partener potansyel ki kapav invite pu rant dan aksyonarya. (…) Nu ena opsyon kom Etihad ou ankor le Qatar Airways. Nu bizin uver a bann opsyon. (…) Mo espere ki administrater pa rant bann ‘blinded solution’. C’est en fait une opportunité pour restructurer la compagnie », suggère Kevin Teeroovengadum. Le consultant en financier a cité l’exemple d’Air Seychelles pour avoir pu se restructurer.
François Venin, Chief Sales & Marketing Officer chez Beachcomber, est aussi intervenu au cours de l'émission. Il souligne pour sa part que cette situation est peut-être l’occasion pour MK de se repenser. En ce qui concerne la suggestion d’arrêter les vols long-courriers, il trouve dommage de ne faire que des vols régionaux.
Selon lui les long-courriers « c’est l’ADN d’Air Mauritius». Il souligne que les établissements hôteliers se préparent déjà à accueillir les touristes mais que nous sommes également tributaire des autres pays.
« C’est une bonne décision dans la situation actuelle », a affirmé pour sa part, Sen Ramsamy, Managing Director de Tourism Business Intelligence. Il souligne que « depuis plusieurs années nous disons que MK doit revoir son business model ». Il précise qu’il y a tout un travail de réflexion à faire et que l’industrie du tourisme, étant un partenaire privilégié, peut apporter son soutien à MK.
Sen Ramsamy précise : « Je pense que Megh Pillay faisait un travail intéressant ». «C’est le moment de se ressaisir », soutient-il. Selon lui, l’après Covid-19 sera différent et c’est le moment pour l’industrie du tourisme de changer sa façon de penser.
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