Une centaine de sinistrés de la forte tempête Calvinia et des récentes inondations ont débarqué au bureau de la ministre de l’Intégration sociale et de la Solidarité nationale, Fazila Jeewa-Daureeawoo, au 13e étage du Renganaden Seeneevassen Building à Port-Louis, le vendredi 10 janvier 2020. Leurs griefs : ils réclamaient le paiement de leurs allocations à la suite des intempéries. Ils ont attendu la ministre une journée, en vain.
De nombreux policiers étaient sur les lieux pour éviter tout débordement. À la tombée de la nuit, la Parliamentary Private Secretary Dorine Chuckowry est allée à leur rencontre, afin de calmer les esprits. Elle leur a promis qu’elle tiendrait une rencontre au même endroit, ce lundi, afin de trouver une solution. Chaque région doit toutefois déléguer un représentant afin d’éviter tout cafouillage.
Fatigués, désespérés et le visage crispé, les sinistrés croyaient qu’ils percevraient des indemnités, mais en vain. Une mère de famille domiciliée aux Résidences La Cure explique qu’elle n’a rien obtenu des autorités bien que sa maison ait été inondée à deux reprises à la fin de l’année. Les sinistrés habitent pour la plupart les régions telles que cité-La Cure, Tranquebar, Cassis et Richelieu.
« Nous regrouper devant le bureau de la ministre de la Solidarité nationale était notre ultime recours. Ki pou fer misie. Gouvernma pe zwe boul ar nou. Nous n’avons même pas obtenu d’attestation de la police confirmant que nos demeures ont bel et bien été inondées », poursuit Sam, une mère de famille de Cassis.
Une habitante de Tranquebar, sous le couvert de l’anonymat, s’interroge sur les rumeurs selon lesquelles une entreprise privée aurait déboursé Rs 8 millions pour venir en aide aux sinistrés. « Noun apel sa konpagnie la gramatin (NdlR : vendredi). Bann la inn dir nou kas la inn fini verse. C’est la raison pour laquelle nous sommes ici… Mais il s’avère qu’aucun cadre du ministère ne veuille nous recevoir », dit-elle.
Face au refus des sinistrés de s’en aller, la police n’a eu d’autre choix que d’appeler du renfort. Peu avant 17 heures, des policiers de la Special Supporting Unit sont arrivés, munis de gourdins et d’armes à feu. Mais les sinistrés ne se sont pas laissés impressionner. « Dites à la ministre que nous voulons lui parler. Nounn touv minis la rantre. Depi gramatin nou la ! » a lancé l’un d’eux.
Une vingtaine de minutes plus tard, des hauts gradés sont arrivés et ont pu calmer les esprits. Les sinistrés ont été priés de se rendre au rez-de-chaussée, en raison de l’heure de fermeture. Aucun représentant du ministère n’a parlé aux sinistrés. C’est en utilisant l’ascenseur qu’ils sont descendus. Selon des renseignements auprès du ministère, les sinistrés auraient « déjà perçu leurs allocations ». Le Défi Plus a tenté d’obtenir une déclaration de la ministre, mais sans succès.
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