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Agriculture : les contraintes des éleveurs accentuées

Les éleveurs bovins et porcins à Maurice connaissaient déjà des difficultés avant le début du confinement. Mais cette crise fragilise davantage leur situation. Le Dimanche/L’Hebdo est allé à leur rencontre.

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Impossibilité d’aller nourrir les animaux au début du confinement, manque de nourriture pour le bétail, difficulté pour écouler la production... voici les principales conséquences de la pandémie du coronavirus sur les éleveurs mauriciens. À Nouvelle-Découverte, des vaches sont en pâturage. L’herbe y est bien verte et abondante. Nous sommes sur l’exploitation de Michael Valere. Cet éleveur de bovins produit du lait notamment pour les hôtels du pays et pour des consommateurs en circuit court. L’instauration du confinement, le vendredi 19 mars 2020, l’a bloqué dans sa ferme.

« Ce n’est qu’après une semaine que nous avons eu l’autorisation de nous déplacer. Je suis resté une semaine à la ferme. Heureusement, j’ai un endroit où je peux dormir. Au niveau des aliments, ce n’est qu’après trois semaines que nous avons eu de quoi nourrir les animaux. Nous avons eu beaucoup de problème. La première semaine a été difficile pour écouler le lait. J’ai réussi, mais la plupart des éleveurs ont dû jeter leur lait, car les acheteurs ne pouvaient pas venir. Ils ont subi des pertes sèches. De mon côté, j’arrive maintenant à vendre ma production, car j’ai mon réseau, mais certains éleveurs continuent de ne pas pouvoir écouler leur lait », raconte Michael Valere.

Il ajoute que les subventions que les éleveurs reçoivent mensuellement du gouvernement sont suspendues et que même les soins vétérinaires se font rares. Il ignore, à ce stade, si le prix du lait augmentera après la crise.

À St-Martin, des éleveurs de porcs n’ont pu venir s’occuper de leurs bêtes les trois premiers jours du confinement. C’est ce qu’affirme Michael Marguerite, président de la Mauritius Pig Marketing Cooperative Federation. Cet éleveur nous reçoit dans son élevage. « L’autre difficulté que nous avons eu est l’achat d’aliments. Les fournisseurs ne travaillaient pas (au début du confinement). Certains éleveurs n’avaient pas de liquidité pour acheter des aliments pour leurs animaux. Nous n’avons pas eu de soutien du gouvernement. Certains porcs ont maigri, mais nous n’avons pas perdu d’animaux », confie Michael Marguerite.

L’éleveur souligne également la difficulté d’écouler la production. Le problème ne date pas du début du confinement, mais il est amplifié en cette période. « Comme les charcuteries et marchés sont fermés actuellement, nos porcs prêts à être abattus ne partent pas », explique le président de la fédération. Il conclut en affirmant que les éleveurs n’ont pas de visibilité sur comment sera le marché dans les semaines à venir.

 

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