Agression sur le chairman de l’ICTA - Les Beeharee : «Nous serons soulagés une fois l’enquête bouclée»

Trois mois après l’agression au cutter de Bhanoodutt Beeharee, président d’administration de l’Information and Communication Technologies Authority, les limiers du Central CID ont interpellé trois suspects.

Rencontré à son domicile, jeudi, le chairman se remet lentement de ses blessures. « Malgré ces trois arrestations, la famille vit dans la tourmente. Il y a certes eu des arrestations, mais nous restons perplexes», lâche un proche de Bhanoodutt Beeharee.

La violence de l’agression hante encore ses proches. « Trois mois après le drame, la famille reste traumatisée. L’arrestation des suspects permet aux enquêteurs d’y voir plus clair dans cette affaire. Nous serons vraiment soulagés, une fois l’affaire bouclée », disent ses proches.

Sur ces relations avec l’avocat Kailash Trilochun, Bhanoodutt Beeharee n’a pas voulu s’exprimer. « Il nous a confié que les paiements de l’avocat ont eu lieu par tranches, notamment les honoraires de l’avocat Trilochun dans le procès de l’ICTA contre Emtel. »

Parallèlement à cette enquête, les hommes de l’Assistant Commissaire de police Devanand Reekoye ont examiné les cellulaires de Pascal Collet, 39 ans et de Christopher Benoit, 30 ans, les deux derniers suspects derrière les barreaux.

Les policiers se sont intéressés aux trois jours précédant l’agression du chairman au cutter. L’ICTA n’a rien trouvé à redire.

Complot

Désiré Sylvio Candahoo, 43 ans, a comparu devant la cour de Port-Louis. Principal suspect et dénonciateur dans cette affaire, il a été inculpé pour entente délictueuse. La police lui reproche d’avoir, le 23 mai dernier, ourdi un complot avec Pascal Collet et Christopher Benoit pour causer du tort au cadre de l’ICTA. Il est aussi inculpé d’agression avec préméditation. Le 26 mai, il était armé d’un cutter et a agressé Bhanoodutt Beeharee au visage.

Christopher Benoit, 30 ans, présenté devant la cour de Port-Louis, jeudi, a été inculpé d’entente délictueuse. Dans l’après-midi, il a participé à une reconstitution des faits. Il dit avoir pris place dans la Toyota Bulldog de Désiré Sylvio Candahoo. Les limiers du CCID et lui ont refait le trajet entre Cité la Cure et dans la capitale, rue Deschartes, peu avant l’agression.

Steve S., le quatrième suspect, est attendu aux Casernes centrales ce vendredi. Connu des services de police, c’est un client de l’avocat Kailash Trilochun. Sa version des faits est jugée déterminante.

Me Rama Valayden : « Mon client a un alibi en béton »

L’avocat Rama Valayden a rencontré les enquêteurs du Central CID. Il a confirmé qu’il se chargera de la défense de Me Kailash Trilochun. «En tant que frères au barreau, les avocats s’entraident dans l’intérêt de la justice. Nous veillerons à ce que tout se passe bien à l’arrivée de mon client, qu’il n’y ait aucune anicroche concernant sa famille et ses enfants. Je demande à la police de considérer cette requête favorablement », argue Me Valayden. Il a remis à la police un document de trois pages sur les pistes à être explorées par les limiers. « Il n’y a que des allégations, sans fondement dans cette affaire. Il faut enquêter pour redorer la blouse de l’avocat Trilochun. Mon client n’a jamais rencontré Désiré Candahoo lors d’un comité central du MSM. Il dispose d’un alibi en béton », dit l’avocat. « Vous aurez une surprise concernant l’identité des témoins, tout cela aura lieu au retour de Me Trilochun.»