Agression sanglante de son époux et de son fils - Bindumatee : «La deuxième attaque aurait pu être fatale»

Shyam Krishna Ramgoolam (70 ans) et son fils Arvinsing (40 ans) ont été sauvagement agressés par deux voleurs encagoulés, vendredi soir, dans leur commerce à Vallée-des-Prêtres. Père et fils sont admis à l’unité des soins intensifs et leur état de santé inspire de vives inquiétudes. Bindumatee, l’épouse de Shyam, est en état de choc.

Ce n’est pas la première fois que des voleurs font irruption chez les Ramgoolam à Vallée-des-Prêtres. Les proches de cette famille, ainsi que les habitants de la localité, ne cachent pas leur colère. Bindumatee, (64 ans), l’épouse de Shyam et mère d’Arvinsing, est complètement anéantie. Elle raconte le drame en larmes. « Il était vers 20 h 30. J’ai demandé à mon fils Arvin d’aller donner un coup de main à son père dans la boutique. À un moment donné, j’ai entendu des hurlements. Je me suis précipitée pour me rendre à la boutique et j’ai vu une scène d’horreur. Deux voleurs étaient en train d’agresser mon fils et mon époux à coups de sabre. Fort heureusement, les malfrats ne m’ont pas vue. Après l’agression, ils ont pris la fuite, tandis que mon époux et mon fils gisaient dans une mare de sang. J’ai appelé à l’aide. C’est la deuxième fois que des voleurs visitent notre commerce et cette deuxième attaque aurait pu être fatale », pleure Bindumatee.

Shyam et son fils sont actuellement admis à l’unité des soins intensifs de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo. Shyam, qui est dans le coma, a été placé sous respiration artificielle. Arvinsing est placé sous observation.

Sur son lit d’hôpital, le fils ne cesse de murmurer « Mo pan resi sov mo papa. Ces deux voleurs avaient acheté un Yop et un Coca. Après quelques minutes, alors que je fermais la boutique, ils sont revenus. Ils portaient des casques intégraux et m’ont attaqué avec un coup-de-poing américain à la tête, ensuite ils m’ont agressé aux bras avec un sabre. J’ai tout fait pour sauver mon père, mais il lutte pour sa survie. Dokter ine fini dir li pas pou viv parski so ban blesir tro grav », dit Arvinsing.

« Priez pour mon époux »

Bindumatee, l’épouse de Shyam, ne sait plus à quel saint se vouer. « Il y a deux ans, mon époux était victime d’un grave accident et il a été admis à l’hôpital pendant plus d’un mois. Après avoir échappé à un accident, il est maintenant victime d’une violente agression. Les médecins ont déjà condamné mon mari et je demande aux gens de prier pour mon fils unique. Ma fille, qui est à l’étranger, a été bouleversée quand elle a appris que les voleurs ont attaqué son père et son frère. Si, aujourd’hui mon époux et moi sommes propriétaires d’une boutique, c’est grâce à notre dur labeur. Les voleurs ont profité de notre faiblesse », déplore Bindumatee.

Elle souligne que plusieurs cas de vols ont eu lieu dans la localité. « Nous ne sommes plus à l’abri. Les voleurs font ce qu’ils veulent dans ce pays. Aujourd’hui, ils nous attaquent et le lendemain, ils recouvrent la liberté conditionnelle et ils récidivent. Beaucoup de personnes ont perdu la vie à cause des voleurs et certains sont devenus handicapés. Si nous leur donnons la réplique, c’est nous qui serons fautifs. Où est la Commission des droits de l’homme ? Faut-il continuer à être humble envers ces voleurs qui torturent les gens ? Est-ce que notre souffrance est invisible ? À chaque fois, on entend à la radio que la loi va être durcie, mais jusqu’ici rien n’a été fait », fulmine Bindumatee.

Il y a quelques jours, un dénommé Anba qui habite à Vallée-des-Prêtres, a été brutalisé par des voleurs dans sa localité et il s’est évanoui après cette violente agression. Les malfaiteurs l’ont dépouillé après l’avoir agressé. Le lendemain de son agression, un magasin a été visité par des voleurs encagoulés. Le commerçant raconte : « Il y avait deux hommes encagoulés et armés de sabres. Une fois qu’ils ont fait irruption, ils ont fermé la porte. Ma femme est sortie tranquillement à l’extérieur par une autre porte et elle a crié « Au voleur ». En entendant le bruit provenant de l’extérieur, les deux malfrats ont pris la fuite et n’ont rien dérobé ».

Ce sont les limiers de la CID de Port-Louis Nord qui s’occupent de ce dossier. Les enquêteurs sont en possession des images provenant des caméras de surveillance. Ils ont aperçu trois suspects. Un des malfrats donnait des instructions aux deux autres. Les policiers ont aussi récupéré deux casques intégraux, un sac et un t-shirt sur les lieux. Ces preuves ont été envoyées au Forensic Science Laboratory (FSL) pour des tests d’ADN. Les suspects sont recherchés par la police.