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Agression du chairman de l’ICTA : arrestation évitée pour Kailash Trilochun

L’avocat Kailash Trilochun s’est rendu aux Casernes centrales vendredi, où il a été interrogé « under warning ». Il a demandé à être confronté à Désiré Sylvio Candahoo, mais cet exercice n’a pu avoir lieu.

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Arborant un large sourire, la tenue et la mine décontractées, l’avocat Kailash Trilochun est arrivé aux Casernes centrales vendredi 9 septembre à 11 h 10. Il était accompagné de Mes Rama Valayden Anoup Goodary et Hemant Ramlagun. Moins de 24 heures après son retour au pays, l’homme de loi a été convoqué au bureau du Central Criminal Investigation Department (CCID) pour y être interrogé under warning. 

Il faut dire que sa version était très attendue, car Désiré Sylvio Candahoo, principal suspect dans l’agression du Chairman de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta) Bhanoodutt Beeharee, l’avait accusé d’en être le commanditaire. Kailash Trilochun s’est appuyé sur les incohérences du suspect pour éviter une arrestation.

Les hommes de l’assistant-commissaire de police Devanand Reekoye ont confronté l’homme de loi aux allégations formulées par Désiré Sylvio Candahoo, en détention policière depuis le 18 août. Le panel d’avocats, qui représente les intérêts de Kailash Trilochun, a voulu démontrer que ces accusations ne sont pas fondées.

Desiré Sylvio Candahoo avait affirmé aux enquêteurs du CCID qu’il avait rencontré Kailash Trilochun lors d’une réunion du comité central du MSM. Celle-ci se serait tenue un samedi au Sun Trust à Port-Louis, quelque deux semaines avant l’agression de Bhanoodutt Beeharee, qui a eu lieu le 26 mai. Or, lors de son interrogatoire vendredi, l’homme de loi a déclaré aux enquêteurs qu’il ne s’est rendu au Sun Trust qu’en deux occasions. Me Rama Valayden a fourni au CCID des détails sur les déplacements de son client pendant ces deux jours où il serait allé au Sun Trust. Et un de ces jours serait le 13 mai, qui était un vendredi et non un samedi, a fait ressortir l’avocat.

Quant à Kailash Trilochun, il a affirmé qu’il ne connaît pas Désiré Sylvio Candahoo et qu’il ne l’a jamais rencontré. L’homme de loi a également demandé à être confronté à son accusateur, mais cela n’a pu se faire. À 13 h 10, Kailash Trilochun a été autorisé à faire une pause d’une heure. Anticipant une éventuelle arrestation, à 15 heures, deux de ses représentants légaux se sont rendus en Cour pour s’assurer qu’il y avait un magistrat qui siégeait encore. 

À 16 heures, Kailash Trilochun a été autorisé à partir. Cependant, il devra se tenir à la disposition des enquêteurs du CCID. Une réunion est prévue ce samedi aux Casernes centrales pour décider de la marche à suivre.

« On m’a privé de mes droits »

« Mo trouv sa inimazinab ki zordi kapav dir ki pa pou donn mwa mo drwa a enn idantifikasion. Swa ou ena, swa ou pena case. Si pena case, aret koze ! All this must stop now. Inn deny mwa mo bann drwa fondamantal.Li extremement grav pou lazistis morisien », a déclaré Kailash Trilochun.

Le cas discuté par le BP du MSM

Le cas de Kailash Trilochun sera au menu des discussions lors de la réunion du bureau politique (BP) du Mouvement socialiste militant (MSM) ce samedi matin 10 septembre au Sun Trust. Pravind Jugnauth, « Nous voulons savoir ce qui passe concernant Kailash Trilochun. Vu ses déclarations contre le Premier ministre, le leader et le secrétaire général du MSM, parti dont il est membre, on attend de voir ce qui sera décidé à son sujet », confie un membre du bureau politique du parti soleil.

Depuis son retour jeudi, l’avocat s’en est pris à plusieurs reprises à sir Anerood Jugnauth, Pravind Jugnauth et Nando Bodha. De Nando Bodha, il a affirmé que celui-ci ne lui avait été d’aucune aide et que c’est lui, qui avait dû voler au secours du ministre des Infrastructures publiques à plusieurs reprises. Quant à Pravind Jugnauth, l’avocat a insinué que ce dernier était présent à une réunion le 6 avril au Sun Trust, pour discuter de la présence de Kailash Trilochun dans le procès intenté par Emtel contre l’Information and Communication Technologies Authority en tant qu’avocat de la défense.

ACP Reekoye : « L’enquête se fait en toute transparence »

L’ACP Devanand Reekoye, responsable du CCID, affirme que toute les étapes sont respectés dans cette affaire. « L’enquête se fait en toute transparence. Il n’y a pas de cover up », a-t-il fait ressortir. Il a expliqué que l’avocat Kailash Trilochun a été convoqué à la suite des allégations faites à son encontre. « Il y a des points qui ont été soulevés par l’homme de loi. Il faut donc contre-vérifier.  »

Apres avoir assisté à l’interrogatoire « under warning » de Kailash Trilochun, Rama Valayden a déclaré que cette affaire est en train de prendre une autre tournure.  « Je suis en colère, car mon client a demandé à être confronté à Candahoo et la police a refusé. Al rod advice ek DPP », a-t-il ajouté.

SAJ contredit l’avocat

Dans l’entourage de sir Anerood Jugnauth, on soutient que certains propos tenus par Kailash Trilochun sont « complètement faux ». Jeudi, l’avocat avait déclaré à des journalistes qu’à la réunion du 6 avril, lors de laquelle le cas de Kailash Trilochun comme avocat de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta) dans l’affaire Emtel vs Icta avait été discuté, le Premier ministre aurait déclaré qu’il fallait payer l’homme de loi par heure. Selon Kailash Trilochun, c’est cette décision qui a fait gonfler ses honoraires, qui seraient alors passés de Rs 4 millions à Rs 19,2 millions.

« Le Premier ministre n’a jamais donné son aval pour que Kailash Trilochun soit payé par heure dans cette affaire. C’est un mensonge d’affirmer cela », déclare notre source. Lors de son discours tenu à Bel-Air vendredi soir au congrès du Mouvement socialiste militant, Pravind Jugnauth a abondé dans le même sens. 

Par contre, il a été confirmé que cette réunion a eu lieu le 6 avril et qu’elle était présidée par le Premier ministre. Y participaient Pravind Jugnauth, alors simple député et leader du MSM, Roshi Bhadain, ministre de la Bonne gouvernance, qui portait à cette époque aussi le chapeau de ministre de la Technologie, Bhanoodutt Beeharee, président de l’Icta, et enfin Kailash Trilochun.

 

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