« Se 9 an martir ki monn viv ! » Josiane (prénom fictif), 38 ans, est à bout. Cette mère de famille dit n’avoir jamais eu de chance en amour. Victime de brutalité conjugale, lors de sa précédente relation, elle croyait avoir trouvé le bonheur avec Gylene E, 39 ans. Elle a vite déchanté…
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Femme battue une énième fois, le vendredi 31 mars, elle se résout à déserter la maison. Mais elle va en payer le prix fort. Mercredi dernier, alors qu’elle rentre de sa pause-déjeuner, son compagnon l’agresse au cutter. Il lui taillade le visage et d’autres parties du corps.
L’histoire de Josiane, une habitante de Richelieu, est le quotidien de bon nombre de femmes. Dans un premier temps tout va bien avant que son compagnon ne sorte les crocs ou plutôt les… poings. « Je m’étais séparée de mon premier concubin justement parce qu’il était violent », confie la victime. Par la suite, elle rencontre Gylene E. « Lorsque je l’ai connu, c’était une personne calme mais il a changé au fil des années. » Son compagnon ne boit pas, dit-elle. « Me linn koumans tromp mwa ek lezot madam e kan mo an koler, mo koze, li tap mwa. »
Josiane, employée d’usine se voit contrainte de donner sa démission. « Il m’a interdit de travailler. » Elle se retrouve enceinte. « J’ai été deux à trois fois à l’hôpital pour un suivi de ma grossesse et n’a jamais été à mes côtés, dit-elle. Nous avons eu notre premier bébé, une fille, et j’avais l’espoir qu’il allait changer, qu’il allait s’occuper de nous mais en vain. Puis, notre fils est né et malgré cela, il me frappait. Pou enn wi pou ene non, li tape mem devan nou zanfan. Ma fille aînée en est traumatisée. »
Josiane se remet à travailler. Il y a deux ans, elle apprend que son concubin est impliqué dans le meurtre de son frère. « Il ne m’avait rien dit sur ce crime mais quand je l’ai questionné, il m’a dit qu’il s’était seulement défendu contre son frère qui avait été violent. »
« Relation extraconjugale… »
Les coups continuent à pleuvoir et Josiane dit avoir pris son courage à deux mains pour le quitter mais pas pour longtemps. « Monn kit li me monn revini akoz bann zanfan. » Son calvaire recommence. « J’ai porté plainte pour violence conjugale à plusieurs reprises mais au bout du compte, c’est moi qui payais sa caution. Mo mem met li andan, mo mem tir li ! », lâche-t-elle, un brin ironique.
Le 31 mars et ne pouvant plus tenir, Josiane le quitte à nouveau. « Monn pass 9 an martir, mo ne pli kapav, mon al kot ene kamarad. » Elle ne se doute pas de ce qui l’attend. Le 3 avril, elle retourne à la maison pour récupérer ses effets personnels. « La situation a dégénéré, il m’a reproché d’avoir une relation extraconjugale et il m’a cognée. »
Deux jours plus tard, Josiane frôle la mort. « Je retournais de mon travail après la pause-déjeuner quand il a surgi derrière moi en me disant ‘mo touy twa zordi’, raconte-t-elle. Il a sorti un cutter, il s’est jeté sur moi, je me suis défendue mais j’ai été atteinte au bras, aux épaules, au genou et au visage. »
Un passant lui crie : « Pa fer sa. » Et le concubin de Josiane s’enfuit. La police de Petite-Rivière est alertée. « C’est lorsque j’ai vu tout le sang que je perdais que j’ai réalisé qu’il aurait pu continuer à me blesser à mort », ajoute la victime. Conduite à l’hôpital Dr A.G Jeetoo, elle est opérée d’urgence. Elle y est toujours.
Gylene E. est arrêté le jour même. Lors de son interrogatoire, il a reconnu avoir agressé sa compagne avec une lame de rasoir. Il a comparu devant le tribunal de Bambous sous une charge provisoire de ‘wounds and blows’ sous la ‘Domestic Violence Act’ jeudi. « J’ai déjà fait entreprendre des démarches pour avoir un ‘Protection order’ », ajoute Josiane qui est décidée à ne plus subir la violence de son concubin.
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