Des « clients » de Whitedot International Consultancy Ltd sont dans le flou. Plusieurs années après les révélations sur les activités irrégulières de cette compagnie opérant selon un montage financier à la Ponzi , ils ne savent pas s’ils vont être remboursés ou non, alors que les comptes de la compagnie ont été gelés.
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Ils sont une vingtaine à lutter pour récupérer les sommes d’argent qu’ils ont investies dans cette compagnie depuis 2011. Ils souhaitent que l’État les aide à récupérer leurs investissements.
Ils sont peinés d’autant qu’ils ont dû s’endetter pour pouvoir survivre, faute de liquidité. Beaucoup d’entre eux, ont puisé de leurs économies ou de leurs comptes d’épargne pour les placer dans les fonds d’investissement de la compagnie Whitedot International Ltd. L’organisme se présentait alors comme une compagnie pouvant faire fructifier rapidement leur argent en leur donnant des bénéfices régulièrement.
Le desespoir des «clients»
Séduits par cette idée, ils ont été nombreux à avoir tenté le coup. D’autant que pour eux un tel organisme devait avoir toutes les autorisations nécessaires pour opérer. D’où la confiance qu’ils avaient au départ. Mais, ils ont, par la suite, déchanté quand les profits qu’ils devaient recevoir ont été plus irréguliers. Cela a été signalé à la Financial Intelligence Unit (FIU) et la Financial Service Commission (FSC) qui ont alors commencé à enquêter sur les activités de la compagnie. Ce qui lui a valu une suspension de son permis d’opération dans le sillage d’une enquête de l’Enforcement Authority du Bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP).
L’espoir de retrouver leur argent s’amenuise semaine après semaine. Jusqu’à présent, nul ne peut leur dire clairement où leur argent a atterri. Cela en dépit du fait que les comptes bancaires de Whitedot International ont été gelés par l’Asset Recovery Unit. « Au départ, on nous a fait comprendre que l’argent était à la Banque de Maurice, puis on nous dit que c’est à la FIU et à la FSC ou encore c’est vers l’Asset Recovery Unit que nous devons nous tourner. Mais là personne ne peut nous dire quand nous allons retrouver nos investissements », déplore Nasser Gurub, un des porte-parole du groupe de « clients » qui militent pour récupérer leur argent. Ils ont aussi logé une action en Cour à cet effet.
Il explique qu’ils n’ont obtenu aucun remboursement à ce jour. « Nous sommes tous dans une situation difficile. Nous avons assez attendu et nous ne pouvons plus rester tranquille », ajoute-t-il.
Blanchiment d'argent
Nella Ellysée a dû revoir ses projets pour le financement de l’éducation de ses enfants. « Nous avons dû faire d’énormes sacrifices pour pouvoir économiser à nouveau pour les aider ». Elle s’étonne que toutes les transactions effectuées pour le compte de Whitedot par chèque bancaire soient aujourd’hui « introuvables ».
À noter que la Commission anticorruption (Icac) souhaite loger une charge formelle contre Arun Mossuddee, ex-directeur de la compagnie Whitedot International pour blanchiment d’argent, alors qu’une réclamation de Rs 26 millions de la Mauritius Revenue Authority plane sur la tête de l’ancien agent commercial de Whitedot International, Govinduth Lutchman.
1 372 victimes, Rs 573 millions impliquées
À une Private Notice Question (PNQ) d’Alan Ganoo, qui agissait comme leader de l’opposition en 2013, au ministre des Finances d’alors Xavier-Luc Duval, il a été établi qu’il y avait 1 372 victimes de Whitedot et que Rs 573 millions avaient été investies par des compagnies et particuliers. 639 plaintes avaient aussi été logées à la police, selon la réponse donnée. Par ailleurs, le nouveau ministre des Services financiers Sudhir Sesungkur nous a fait comprendre qu’il n’a pas encore pris connaissance du dossier depuis qu’il a été nommé à ce ministère.
Le gouvernement doit intervenir
Selon le travailleur social Cangayan Pillay, qui était parmi les dénonciateurs des activités louches de la Whitedot, les gouvernements qui se sont succédé depuis 2013 ont « oublié » cette affaire. Pour lui, les organismes régulateurs, chargés de surveiller les activités des banques commerciales et autres agences, ont failli dans leur tâche. Il demande au gouvernement d’intervenir dans cette affaire comme il l’a fait pour les anciens clients de la BAI.
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