La représentante de la poursuite, Mᵉ Meenakshi Gayan-Jaulimsing, a répliqué le jeudi 2 mars 2023, aux arguments avancés par les avocats de Bernard Maigrot. Ce dernier demande l’arrêt d’un nouveau procès intenté contre lui pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse en 2001.
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C’était en cour d’assises, devant le juge Luchmyparsad Aujayeb. Le prévenu, âgé de 60 ans, est poursuivi pour le meurtre de la styliste Vanessa Lagesse. Le délit avait été commis le 9 mars 2001. La victime était âgée de 35 ans. Son cadavre avait été découvert, le 10 mars 2001, dans sa baignoire, dans son bungalow, à Grand-Baie.
Le jeudi 2 mars 2023, la poursuite, menée par Mᵉ Meenakshi Gayan-Jaulimsing, Assistant Director of Public Prosecutions, a répliqué aux arguments de la défense de Bernard Maigrot. Celle-ci, représentée par Mes Gavin Glover, Senior Counsel, Yves Hein, Ludovic Balancy et Guillaume Gillot, a requis l’arrêt du procès contre Bernard Maigrot. La défense invoque l’abus de procédure. Notamment en raison du délai abusif. Soit plus de 21 ans entre la date du crime et la tenue de ce nouveau procès, qui a été institué, le 21 février 2022, par le bureau du directeur des poursuites publiques (DPP).
Aussi, la défense estime que le DPP a abusé de ses pouvoirs. Ceci, en contournant par un stratège, une précédente décision de justice. Il s’agit d’une décision à l’effet que les « nouvelles preuves scientifiques » étaient considérées inadmissibles du fait que le prévenu n’avait pas été confronté à ces preuves durant l’enquête de police.
D’emblée, la représentante de la poursuite, Mᵉ Meenakshi Gayan-Jaulimsing, a soutenu qu’à Maurice, il n’y a pas de prescription dans le temps concernant une affaire criminelle. Elle a tenu à rappeler qu’on parle d’ici, « d’un crime non résolu et ignoble, avec la famille de la victime qui attend justice depuis bientôt 22 ans. Ceci, alors que le procès n’a toujours pas été entendu sur le fond ».
En sus, Mᵉ Meenakshi Gayan-Jaulimsing a soutenu, sur la base de jurisprudence, que le délai dans une affaire « n’est pas en lui-même une raison suffisante pour arrêter un procès ». Elle ajoute qu’avec le développement de la technologie, il y a eu des avancés en matière d’analyses de preuves scientifiques. Elle a tenu à rappeler qu’un des juges ayant présidé l’affaire auparavant est décédé et qu’il a fallu reprendre l’affaire devant un autre juge. Elle ajoute que le délai dans l’affaire a été justifié. Cela, dans un affidavit juré par le sub-inspector, Mohammud Rashid Bhugaloo. Les débats ont été ajournés à ce vendredi 3 mars 2023.
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