Le leader du Mouvement socialiste militant et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, s’est, pour la toute première fois, exprimé publiquement sur l’affaire Trilochun. L’avocat risque d’être arrêté à sa descente d’avion.
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C’est vers la fin de son discours, lors d’une réunion politique tenue à la mairie de Vacoas-Phœnix, que Pravind Jugnauth a livré ses impressions sur le cas Kailash Trilochun. Voulant se montrer conciliant à l’égard de l’ancien président du conseil d’administration de la Financial Intelligence Unit (FIU), le leader du Mouvement socialiste militant (MSM) a déclaré qu’il continue de l’appeler « camarade », tout en précisant qu’il se garde pour le moment de porter le moindre jugement sur l’ancien conseil légal de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta). « Mo pa ziz dimoun avan ler », a-t-il soutenu. Le ministre des Finances plaide pour une enquête indépendante. « Il faut laisser les institutions agir en toute indépendance », car il s’agit de sérieuses allégations, a-t-il ajouté.
L’orateur a, dans le même souffle, regretté que Kailash Trilochun ait préféré ignorer ses conseils : « Mo sagrin ki li pann ekout konsey. » Pravind Jugnauth a, en effet, précisé que Kailash Trilochun avait été invité à se retirer temporairement de la présidence de la FIU en attendant les conclusions de l’enquête policière sur l’agression au cutter du président du conseil d’administration de l’Icta, Bhanoodutt Beeharee. « Mais cela ne veut pas dire que nous l’avons condamné », a-t-il précisé.
Proches du pouvoir
Concernant le choix de Kailash Trilochun de retenir les services de Rama Valayden, membre du Parti travailliste, pour assurer sa défense, Pravind Jugnauth est d’avis « qu’il a le droit de se faire représenter par n’importe quel avocat. Mais je trouve comique que le Parti travailliste critique Kailash Trilochun, alors qu’un de ses membres soit en train d’assurer sa défense. » Sur un ton plus ferme, le leader du MSM a donné la garantie qu’il n’y aura aucun cover-up concernant ce dossier.
Kailash Trilochun a défrayé la chronique à la suite de la révélation au Parlement du montant de ses honoraires versés par l’Icta, à savoir Rs 19 millions, pour un unique dossier. De plus, l’homme de loi est accusé par le dénommé Sylvio Candahoo d’avoir commandité l’agression du président du conseil d’administration de l’Icta.
Les agissements des proches du pouvoir qui se sont vu confier certaines responsabilités à la tête des institutions ont aussi fait l’objet de commentaires. « Nous avons exprimé notre confiance en certaines personnes en les plaçant dans certaines institutions, mais nous ne pouvons pas toujours répondre de leurs agissements, a-t-il fait valoir. Sakenn bizin asim so responsabilite. » Le leader du MSM a lancé : « Kan enn dimoun fane, nou azir. Pa akoz enn dimoun pros sa ve dir nou amare. »
Commentant le Budget 2016-17, le ministre des Finances s’est surtout félicité d’avoir présenté des mesures qui aideront, a-t-il affirmé, à combattre l’extrême pauvreté. La révision des critères de la Corporate Social Responsibility (CSR) s’est révélée nécessaire car ces fonds profitaient, selon lui, à des organisations qui n’avaient aucun mérite. Le projet Metro Express a aussi été longuement commenté. Pravind Jugnauth en a profité pour régler ses comptes avec l’ancien Premier ministre Navin Ramgoolam qui veut, selon lui, prendre la paternité de ce projet. « Nous sommes les premiers à avoir cru dans ce projet. L’ancien gouvernement voulait venir de l’avant avec des Bus Lanes », a-t-il souligné.
Pravind Jugnauth a commenté les allégations du leader de l’opposition Paul Bérenger sur le rachat de la clinique Apollo Bramwell par la firme Omega Ark. « Si Paul Bérenger arrive à prouver ses allégations, je suis prêt à démissionner », a-t-il déclaré.
Des milliards décaissés
Le ministre du Logement et des Terres Showkutally Soodhun et celui des Infrastructures publiques Nando Bodha ont eux aussi pris la parole lors de ce rassemblement. Ils ont annoncé le décaissement imminent de plusieurs milliards de roupies. Nando Bodha a annoncé que Rs 850 millions seront déboursées pour financer des petits projets tels que l’asphaltage des routes, alors que le no 3 du gouvernement a, lui, annoncé des investissements de plusieurs milliards de roupies qui permettront, dit-il, la création de milliers d’emplois.
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