L’ex-Premier ministre, Navin Ramgoolam, maintient que la police a agi « de façon illégale » en ouvrant les messages sur ses téléphones cellulaires. Cela en violation de l’ordre prononcé par la juge Rita Teelock en ce sens. Le leader du Parti travailliste en a fait part, dans une de ses trois dépositions lues et produites en cour intermédiaire, le mardi 20 novembre, dans l’affaire Roches-Noires.
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«Imaintain that police has acted unlawfully when they opened the messages…in breach of the order of judge Rita Teelock and this exercise was done without my consent », a affirmé Navin Ramgoolam dans une de ses dépositions dans le sillage de l’affaire Roches-Noires.
Les trois dépositions de Navin Ramgoolam ont été produites mardi 20 novembre. C’était dans le cadre du procès intenté à l’ex-Premier ministre et aux ex-DCP (Deputy Commissioner of Police) Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally.
La défense avait, auparavant, objecté à la production de trois dépositions de Navin Ramgoolam. Mais les magistrats Raj Seebaluck et Bibi Razia Jannoo-Jaunbocus ont, dans leur ruling rendu le 17 octobre, tranché en faveur de la poursuite.
Droit au silence
Le chef inspecteur Gobarlen Goinden a ainsi donné lecture des trois dépositions de Navin Ramgoolam. Il ressort que l’ex-PM a fait prévaloir son droit au silence face aux questions des enquêteurs du Central Criminal Investigation Department (CCID). Confronté aux versions des autres protagonistes dans cette affaire, notamment Rakesh Gooljaury, Dev Jokhoo et Rampersad Sooroojebally, Navin Ramgoolam n’a donné aucune réponse. « Presently I am exercising my constitutional right of silence », a-t-il répliqué.
Contre-interrogé par Me Gavin Glover, Senior Counsel, l’avocat de Navin Ramgoolam, le chef inspecteur Gobarlen Goinden a confirmé que ce n’est pas lui qui est l’auteur des questions qui ont été posées à l’ex-Premier ministre. Il souligne qu’il n’a fait qu’écrire les dépositions et que c’est un autre officier qui a posé les questions.
« I was not the one who prepared the questions. I am not aware who prepared the questions. I can only say that the enquiry was conducted by a team and was supervised by ACP Hemant Jangi. He is the one (ACP Hemant Jangi) who will be in a better position to answer », a déclaré le chef inspecteur.
Le Senior Counsel a exprimé son étonnement quant au fait que le chef inspecteur Goinden est l’unique officier impliqué dans l’enquête à témoigner en cour. Alors que ce dernier a affirmé qu’il était assisté par d’autres Senior Police Officers quand il consignait les dépositions de Navin Ramgoolam. « You are the lone ranger who now has to face the music », a déclaré Me Gavin Glover. Propos qui n’ont pas manqué de provoquer des rires dans l’audience. Le procès a été ajourné au 29 novembre 2018.
Navin Ramgoolam et les deux anciens hauts gradés de la police, Rampersad Sooroojebally et Dev Jokhoo, sont accusés d’avoir ourdi un complot pour que l’homme d’affaires Rakesh Gooljaury fasse une fausse déposition à la police. Cela après le vol perpétré au bungalow de l’ancien Premier ministre à Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Ils plaident non coupable.
Cellulaires de navin Ramgoolam : les conditions attachées à l’ordre émis par Rita Teeluck
La juge des référés Rita Teelock avait rejeté, le 13 mars 2015, la demande d’injonction de l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, qui réclamait un ordre de la Cour suprême pour que la police n’ait pas accès à toutes autres informations que celles pertinentes aux investigations qui sont en cours. Selon Navin Ramgoolam, ses six téléphones contiennent des informations « privées, personnelles et officielles », qui « n’ont rien à voir » avec l’enquête sur les Rs 220 millions retrouvées dans ses deux coffres-forts et deux valises. La juge avait statué que la police peut avoir accès aux téléphones cellulaires de Navin Ramgoolam sous quatre conditions. Soit que Navin Ramgoolam a le droit d’identifier les officiers qui auront la responsabilité de sauvegarder des données relevées des téléphones. Et que ces derniers doivent préserver la confidentialité de ces informations et les utiliser uniquement pour les besoins de l’enquête policière. La juge avait aussi ordonné à ce qu’aucune information ne soit communiquée à quiconque jusqu’à ce que l’enquête policière ne soit terminée.
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