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Affaire BAI: KPMG aura des comptes à rendre à la FRC

Mis à l’index dans le rapport intérimaire de nTan - après ceux de BDO, des Special Administrators ainsi que des Conservateurs de la BAI -, le cabinet KPMG, qui a audité les comptes du groupe de Dawood Rawat, sera sanctionné par le Financial Reporting Council.

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Le cabinet d’audit KPMG aura sans doute à payer une amende conséquente au Financial Reporting Council (FRC) pour ses manquements aux règles comptables en signant les comptes du groupe British American Investment (BAI) entre 2007 et 2014. Il devra également s’attendre à verser une compensation aux clients du pôle assurance de ce conglomérat, anciennement dirigé par Dawood Rawat. En tout cas, c’est ce qui ressort des milieux de l’Hôtel du gouvernement à la lumière du rapport préliminaire du cabinet singapourien nTan Corporate Advisory Pty Ltd. Spécialisé dans le ‘forensic auditing’, celui-ci avait été recruté l’an dernier par la Banque de Maurice pour passer à la loupe les mouvements de capitaux au sein des différentes filiales du groupe BAI. Notamment sur l’argent récolté au sein de son pôle assurance et sa branche d’investissement immobilier, le Bramer Property Fund, et qui était aussitôt réinjecté dans sa trésorerie au mépris des règles établies. Le FRC a déjà initié une enquête sur KPMG depuis la chute du groupe BAI et il y a différents rapports – tant par le cabinet BDO que par les Special Administrators de la BAI, voire des Conservateurs du groupe – qui l’accablent. Dans le rapport des Singapouriens remis à la Banque de Maurice au début du mois, il est clairement souligné que le cabinet d’audit aurait dû alerter la Financial Services Commission (FSC) en vertu de l’article 43 de l’Insurance Act sur les entorses aux règles comptables ayant cours au sein du BAI en pas moins de deux occasions. Soit en 2010 et en 2012.

« Unclear… »

nTan rappelle que KPMG a audité les comptes du conglomérat depuis au moins 2004 et qu’il aurait dû s’assurer que les chiffres qui lui étaient présentés correspondaient à la situation financière réelle de son client. Notamment sur les Rs 3,6 milliards « prêtées » par la Banque de Mascareignes à BA Insurance, ce qui laissait croire que celle-ci était solvable. Pour nTan, KPMG « n’a pas opéré conformément » aux International Financial Reporting Standards (IFRS). « It is unclear what kind of assurances or representations the management of BA Insurance could have provided to KPMG which resulted in KPMG giving an unqualified opinion on its audited financial statements for FY 2010 and FY 2012 », fait ressortir nTan. Et de se demander : « What did KPMG do to assess issues raised ? », tout en soulignant que les comptes ont été faits de sorte que les pertes n’étaient pas visibles, alors qu’elles totalisaient Rs 14,7 milliards pour la période de 2007 à 2014. Trois ‘Senior Partners’ au sein du cabinet devront s’expliquer. Deux ont déjà été remerciés au début du mois, mais le troisième est toujours en poste. « Nous n’avons pas encore été mis en présence du rapport, nous ne pouvons logiquement faire de commentaires dessus », indique la nouvelle direction de KPMG au Défi Quotidien. Le patron de la branche sud-africaine de KPMG était, quant à lui, à Maurice en septembre pour aborder l’éventuel paiement d’une compensation aux détenteurs d’une police d’assurance du groupe BAI avec le ministère des Services financiers.

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