Affaire Alvaro Sobrinho : un des investissements de l’homme d’affaires ciblé par l’opposition

Travailler en étroite collaboration pour une meilleure stratégie. Tel est l’objectif des partis de l’opposition, à l’exception du MMM. Les députés se sont rencontrés le mercredi 21 mars à la Government House pour y discuter, à l’initiative du leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval.

Cette rencontre a duré près d’une heure. Les députés du Parti travailliste, y compris Arvin Boolell, Alan Ganoo du Mouvement Patriotique, et Kavi Ramano, député indépendant, ont tous répondu à l’appel du leader de l’opposition. À l’agenda : l’épineux dossier Alvaro Sobrinho. Cette rencontre avait pour but de trouver une stratégie commune afin de faire pression sur le gouvernement de l’Alliance Lepep pour la mise sur pied d’une commission d’enquête sur l’affaire Alvaro Sobrinho.

Au cours de cet exercice, animé par Xavier-Luc Duval, différentes stratégies ont été discutées. Selon nos recoupements, les députés de l’opposition ont pour tâche de recueillir un maximum d’informations sur les investissements du fondateur du Planet Earth Institute à Maurice et sur ceux qui l’ont aidé. Il semble qu’un de ses investissements en particulier sera ciblé par l’opposition. Les députés de la minorité en ont parlé lors de la réunion. Ils comptent monter un dossier avant de questionner le gouvernement à l’Assemblée nationale.

Après cette rencontre, ils ont tenu une conférence de presse conjointe où ils ont déploré l’absence des députés du MMM. « Je doute sérieusement que le MMM fasse toujours partie de l’opposition », a déclaré le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval. Il affirme qu’il a conseillé à la présidente de la République Ameenah Gurib-Fakim de dire tout ce qu’elle sait sur l’affaire Sobrinho et qu’elle avait indiqué qu’elle apporterait plus de clarté sur le banquier angolais. « Je l’ai rencontrée il y a plus d’un an et je lui ai conseillé de ‘come clean’. Elle a pris la décision d’aller de l’avant avec une mesure, soit l’institution d’une commission d’enquête, pour apporter plus de clarté concernant cette affaire », a-t-il dit.

Shakeel Mohamed, pour sa part, indique que vu que la présidente a décidé de démissionner, il n’y aura pas de motion de destitution. « Si la présidente démissionne ce vendredi, la motion n’aura pas lieu. C’est dommage que le Premier ministre ne soit pas à l’écoute de la population ou qu’il fasse semblant. Nous aurions été heureux si Reza Uteem avait circulé sa motion aux membres de l’opposition. Si le MMM était présent, on aurait développé une autre stratégie », souligne le chef de file du PTr.

Alan Ganoo, le président du MP, fait ressortir que l’opposition est en faveur de l’institution d’une commission d’enquête. « Nous ignorons si la motion de Reza Uteem sera débattue. Cela prendra du temps. C’est pour cela que nous nous sommes réunis pour voir comment forcer la main au gouvernement pour une commission d’enquête », déclare l’ancien bras droit de l’ex-leader de l’opposition.

La première PNQ axée sur l’affaire Sobrinho ?

La majorité des députés sont d’avis que la première Private Notice Question (PNQ) pour la rentrée parlementaire le 27 mars prochain devrait être axée sur l’affaire Alvaro Sobrinho. Certains ont plutôt opté pour une motion de blâme contre le gouvernement en attendant la mise sur pied d’une Commission d’enquête.

Toutefois, selon nos recoupements, c’est le leader de l’opposition Xavier-Luc Duval qui aura le dernier mot. À une question de la presse quant à la possibilité d’une PNQ dès la première séance, ce dernier a répondu : « Atann nou va gete. »