Administrations régionales : l’ingérence politique montrée du doigt

La gestion des mairies et conseils de district est une nouvelle fois remise en cause. Dans de récents rapports de l’Audit déposés à l’Assemblée nationale, plusieurs ont été épinglés pour des anomalies financières. C’était le sujet discuté dans l’émission « Au Cœur de l’Info », le lundi 8 juillet, sur Radio Plus avec Mélanie Duval, Patrick Hilbert et leurs invités.

Évoquant les rapports de l’Audit, Khemraz Ortoo, le président du conseil de village de Gros-Cailloux et secrétaire général adjoint à l’organisation au MMM, dénonce l’ingérence de la politique dans les municipalités et les conseils de districs. « Ces rapports ont raison de souligner les gaspillages parce qu’il y a un manque de planification en ce qui concerne les projets de développement. Ils se font sans analyse, et surtout sans les conseils des experts », dit-il, tout en indiquant que c’est la politique qui décide de tout. 

« Surtout quand on sait que c’est une question de gros sous. Il y a des centaines de millions de roupies qui sont injectées dans ces conseils de district. Tout récemment, cinq villages bénéficient de Rs76 millions. »

Steeve Magdeleine, ancien Chairman du conseil de district de Rivière-Noire estime, lui, qu’il y a aussi des manquements au niveau des conseils de district. « Les rapports demandent que les terrains des conseils de district soient évalués mais comment évaluer un cimetière ? Et le pire, c’est qu’il n’y a même pas d’évaluateur.

Il faut des personnes compétentes pour que le travail soit fait », précise-t-il. 

Pour ce dernier, il faut donner les moyens aux conseils de district de se faire de l’argent et ne pas se contenter uniquement des ressources du gouvernement, pour pouvoir mieux mener certains projets. « Il y a un ‘rethinking’ qui doit se faire de fond en comble. »

Pour Olivier Barbe, élu du PMSD à la mairie de Beau-Bassin-Rose-Hill, il faut surtout savoir quelles leçons tirer de ces rapports et des manquements soulevés. « C’est le prochain gouvernement qui va proposer des amendements au Local Government Act et ce sera l’occasion de voir quoi faire pour améliorer la situation », affirme-t-il, tout en indiquant aussi qu’il faudra surtout plus de redevabilité et de transparence. 

Joint au téléphone durant l’émission, Ananda Rajoo, ancien maire de Curepipe, évoque le besoin d’impliquer davantage les citoyens afin de créer une démocratie régionale. « Il nous faut avoir un citoyen averti qui sera par la suite impliqué dans son quartier pour faire avancer les choses. Les projets seront faits de façon plus réfléchi », pense-t-il.