Les dépositions de Vikash Persand, Ghislain Marie Ronny Vincent Gaiqui et Jean-François Numa ont été lues en cour intermédiaire le mardi 7 mai 2019. Accusés de torture dans le cadre du décès du détenu Iqbal Toofanny, ces policiers ont maintenu qu’ils n’ont à aucun moment brutalisé le détenu. Le procès a été ajourné au 10 mai 2019.
Publicité
Le procès intenté au sergent Vikash Persand ainsi qu’aux constables Ghislain Marie Ronny Vincent Gaiqui, Jean-François Numa et Joshan Raggoo s’est poursuivi en cour intermédiaire le mardi 7 mai 2019, devant la magistrate Niroshini Ramsoondar. Ils répondent chacun d’une accusation de torture by public official dans le cadre du décès d’Iqbal Toofanny survenu le 2 mars 2015 alors que celui-ci était en détention. Ils plaident non coupables.
Cinq témoins ont été appelés à la barre. Les dépositions des prévenus ont été lues et produites. Ils ont chacun relaté le fil des événements dans la nuit du 1er au 2 mars 2015, à compter du moment où ils ont rencontré Iqbal Toofanny jusqu’au décès de ce dernier à l’hôpital Victoria à Candos.
Objets saisis
Le sergent Persand a indiqué que c’est le policier Johny Laboudeuse, qui est décédé, qui l’a informé de l’interpellation d’Iqbal Toofanny par une équipe de l’Emergency Response Service. Le sergent dit être arrivé au bureau de la brigade criminelle de Rivière-Noire vers 3 h 30 le 2 mars 2015.
Il précise avoir constaté que des objets avaient été saisis dans le véhicule que conduisait Iqbal Toofanny. « Li ti pe koz normal ek nou. Pa ti ena okenn blesir lor li… » a affirmé le sergent dans sa déposition aux enquêteurs. Il soutient qu’Iqbal Toofanny ne pouvait pas s’expliquer sur les objets saisis et sur sa présence aux alentours.
Vikash Persand maintient qu’Iqbal Toofanny leur a dit qu’il avait été pris à partie par un groupe de personnes dans la soirée du 1er mars 2015 alors qu’il urinait dans un coin. Selon ses dires, le détenu ne pouvait pas dire où exactement il avait été tabassé. Iqbal Toofanny aurait lancé aux limiers de la brigade criminelle de Rivière-Noire : « Mo pa enn voler mwa misie. Azordi mem aswar (1er mars 2015 ; NdlR) monn gagn bate ar bann dimounn ki ti panse mo enn voler kan monn al pise… »
Le sergent Persand et le constable Gaiqui abondent dans le même sens. Ils disent que c’est vers 9 h 40 le 2 mars 2015 qu’ils ont transporté Iqbal Toofanny à l’hôpital Victoria de Candos après que ce dernier s’est plaint de douleurs au ventre. « En route, Toofanny pe dir so vant pe fer mal ek ki li ena ulser », dit le sergent Persand. Ils ont à peine eu le temps de mettre le détenu sur un chariot que quelques minutes plus tard un médecin les a informés qu’Iqbal Toofanny a rendu l’âme.
Le constable Jean François Numa a, pour sa part, affirmé qu’il était en compagnie de l’équipe dirigée par le sergent Persand jusqu’à 8 heures le 2 mars 2015. Étant un officier de la Field Intelligence Unit, il les avait laissés pour accomplir une autre tâche dans une autre affaire. Il a maintenu que lorsqu’il est parti, Iqbal Toofanny était « fit » et conversait normalement. Les trois prévenus ont maintenu dans leurs dépositions qu’ils n’ont à aucun moment fait preuve de violence envers Iqbal Toofanny. Ils ont soutenu qu’ils ne lui ont jamais infligé de coups ni ne l’ont brutalisé. Le procès a été ajourné au 10 mai 2019.
Le sergent Vikash Persand ainsi que les constables Ghislain Marie Ronny Vincent Gaiqui, Jean-François Numa et Joshan Raggoo sont défendus par Mes Gavin Glover, Senior Counsel, Ludovic Balancy et Nabil Moolna. La poursuite est menée par Me Azam Neerooa, assistant du Directeur des poursuites publiques, assisté par Mes Roshan Santokhee, Principal State Counsel, et Damodarsingh Bissessur, State Counsel.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !