Faits Divers

Accidents fatals: Lorsque la route meurtrit les familles

La liste des victimes s’allonge. Cette semaine, quatre personnes ont perdu la vie sur nos routes. Rencontre avec les proches affligés.  Kamlawtee, 63 ans, a le cœur brisé. Son fils Ravichand Prakash Baskalawa, âgé de 34 ans, a perdu la vie, mercredi matin, à hauteur de Riche-Fond, Saint-Julien. Elle était dans la camionnette de son fils, quand celle-ci a été percutée par l’autobus conduit par Deoraz N., 63 ans. « C’est en me conduisant à l’hôpital que Prakash a perdu la vie. Kouma mo pou viv aster ? Il était toujours à mes côtés. Sa voix résonne encore dans mon cœur. Ses derniers mots étaient : pa gagn traka, Mama, to pou korek vit », pleure Kamlawtee. La vieille dame, devant la dépouille de son fils, ne cesse de murmurer. « Si Samu ti vini a tan, to ti pou enkor vivan, mo garson. » Vendredi, Kamlawtee, souffrante, a dû être transportée à l’hôpital. L’absence de son fils lui fait mal. Poornima, la veuve de Prakash, souligne que celui-ci était un père exemplaire. « Même si Prakash et moi n’étions pas en bons termes, il mettait un point d’honneur à être toujours présent pour nos fils de 10 et 6 ans. Cela afin qu’ils ne manquent de rien. Mes enfants sont sous le choc. Je dois me montrer forte pour eux », pleure-t-elle.
À plusieurs kilomètres de là, à Pailles, c’est la même désolation chez les Maton. Kheshwanduth Akshay, 21 ans, était à moto samedi dernier quand le van conduit par Nabil Mohammad Shawataully, 24 ans, l’a renversé à Bell-Village. Vendredi, le jeune homme a rendu l’âme. Diego, 48 ans, le père du défunt, est désespéré.

Le nombre de morts sur nos routes augmente. à la même période en 2015, on comptait 26 morts suite à des accidents de la route. Cette année, on déplore 12 victimes de plus.

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« Mo lebra drwat inn koupe »

Pour Diego, Akshay était le rayon de soleil de la famille. « Akshay est parti trop tôt. Il avait un bel avenir devant lui. Il était cuisinier dans un restaurant et voulait devenir chef, comme moi, mais on l’a arraché à la vie. Akshay était mon premier enfant, mon porte-bonheur... Il était obéissant. La dernière fois que je l’ai vu, c’était la veille de son accident. Akshay laisse un grand vide... Tous mes espoirs reposaient sur lui. Asterla, mo lebra drwat inn koupe. Ma vie n’a plus aucun sens », se désole Diego. Il avance que l’épouse de son fils, sous le choc, s’est murée dans le silence. Diego ne cache pas sa colère. « Mon fils a bêtement perdu la vie à cause de ce chauffeur. La loi doit être plus sévère. Eski la zistis pe atan ki ena enkor mor pou dirsi lalwa ? » s’interroge le père. Les funérailles du jeune homme ont eu lieu samedi. Selon le rapport d’autopsie, il est mort des suites d’une septicémie.
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Autre drame et même détresse chez les Nilmone, à Calebasses. Prithviraj, 51 ans, était à moto, samedi soir, à Pamplemousses quand il a été percuté par une motocyclette volée, sur laquelle se trouvaient Satyanand Seewoo (24 ans) et Sanjay Dorah (36 ans). Les deux suspects sont toujours admis à l’hôpital et n’ont pas encore donné leur version à la police. Arjun, le fils de Prithviraj, voit le sort s’acharner sur lui. « Il y a deux ans, ma mère a été emportée par la maladie et aujourd’hui, je perds mon père à cause de deux voleurs de moto. Je suis devenu orphelin. C’est dur. Il rêvait de pouvoir jouer avec ses petits-enfants, mais on l’a tué », dit-il. Prithviraj était, selon son fils, un homme pieux. « Le  jour de l’accident, il était allé récupérer ma sœur à une session de prière. Sur place, il a appris qu’elle était déjà rentrée à la maison. Il a assisté aux prières et c’est en rentrant que le drame s’est produit », relate Arjun.

« Mo tann so lavwa… »

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Pushmawtee Luckhoo, 62 ans et habitant Goodlands, est dans la détresse. Son fils Kunal, âgé de 29 ans, est mort à la suite d’une collision entre sa motocyclette et un camion, mercredi, à Beau-Plateau Road, Cottage. Conduit à l’hôpital, il n’a pas survécu à ses blessures. « Mon fils avait acheté cette moto il y a un an. Il l’adorait. Il avait économisé sou après sou pour se l’offrir, afin d’avoir un moyen de transport pour aller travailler. C’est difficile de vivre sans Kunal. Je comptais beaucoup sur lui. C’était un fils exemplaire. Depi linn mor, mo tann so lavwa pe krye Mama. Mo leker fermal. Li pa fasil », pleure Pushmawtee Luckhoo.
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