Ils ont été fauchés en pleine jeunesse. Ajmal Sakhabuth, 28 ans, et Yahya Aly Oozeeraully, 21 ans, ont été tués dans la violente collision de leurs motos dans la soirée de mercredi à l’entrée de la Cité Richelieu, à Petite-Rivière.
Ajmal Sakhabuth a été tué sur le coup alors qu’il était en route pour Roches-Brunes, où il allait acheter une voiture. En effet, pour faciliter le quotidien de son fils, Sheik Ameer Sakhabuth, le père d’Ajmal, raconte avoir entamé des démarches pour un emprunt financier. « Saem lerla li dir nou al get loto pou li aste… Monn pran enn lonn pou aste enn ti loto pou li pou so travay », explique ce dernier. Le jeune homme, qui exerçait comme électricien et plombier, avait en effet besoin d’un véhicule pour ses déplacements professionnels. « Plizir fwa li ti pe loue loto pou li al fer so bann travay. »
Vivant dans un appartement à La Tour Koenig avec sa famille, le célibataire avait même fait part de son intention de construire sa propre maison. Son père raconte que son fils privilégiait sa famille et ses amis. « So pastan ti kass poz ek so ban group kamarad dan landrwa kan li fini travay, apre li ti byen kontan so neveu », fait-il ressortir. Mercredi avant le drame, le père relate qu’Ajmal était venu dans la boutique qu’il gère à Petite-Rivière. Il lui avait offert quelques gorgées de boisson énergétique de sa cannette qu’il tenait dans sa main avant de s’en aller. « Mo pa tro bwar sa bann zafer la akoz mo malad, me monn fer li plezir », déclare Sheik Ameer Sakhabuth qui ne se doutait point que ce seraient les derniers instants passés avec son fils.
Ajmal partait à Pailles pour aller voir un travail avant d’appeler son père plus tard pour lui informer qu’il partait acheter une voiture. « Papi demin mo donn ou loto. Mo pou al pran loto la aswar. » Ce sont les dernières paroles qu’Ajmal a adressées à son père. Ce dernier a reçu un appel de son gendre lui informant du drame.
C’est également la consternation chez la famille de Yahya Aly Oozeeraully. Admis aux soins intensifs de l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis, le mécanicien a succombé à ses blessures aux petites heures dans la matinée de jeudi dernier. Ils étaient nombreux les ex-collègues et amis du défunt à lui rendre un dernier hommage. Fardeen, l’oncle maternel du jeune homme, est anéanti.
Il considérait le jeune homme comme son propre fils. D’ailleurs, il avait pris sa responsabilité suite aux décès de ses parents. « Linn perdi so papa byen zenn, lavi pann fasil pou li », dit-il.
Chez les Oozeeraully, à Cité Borstal, Grande-Rivière, la tristesse se fait déjà sentir. La sœur cadette du défunt est aussi sous le choc.
En 2020, elle avait aussi perdu sa mère. « Kouma nou finn tann aksidan nounn ale lopital direct, banla tinn fini dir sitiatyon grav », déclare Fardeen.
Décrit comme un jeune passionné de la mécanique, Yahya menait une vie tranquille et discrète selon ses amis proches. Mehdi, un de ses amis, raconte que depuis les mesures de restrictions liées à la Covid-19, ils se rencontraient de moins en moins, mais ils communiquaient par video call au quotidien.
Son ami qui voyageait avec lui le soir de l’accident, Louis Kenny Kersley Lacommere, 35 ans, est aux soins intensifs, tout comme Abdallah Allyboccus, 23 ans, le cousin Ajmal Sakhabuth.
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